
Le 7e congrès de l’Association internationale pour la formation, la recherche et l’intervention sociale (AIFRIS), qui aura lieu à l’UQAM du 4 au 7 juillet prochains, propose de questionner ce que signifie aujourd’hui la notion de solidarité et d’examiner comment elle se reconfigure dans tous les domaines de la vie sociale. La déconstruction du filet de protection sociale et l’effritement de l’État-providence seront au centre des débats.
Ayant pour thème «Solidarités en questions et en actes: quelles recompositions?», cet événement est organisé par l’École de travail social et l’Association Québec/Canada pour la formation, la recherche et l’intervention sociale (AQCFRIS), l’une des 17 associations nationales francophones membres de l’AIFRIS. Le congrès réunira plus de 300 participants (chercheurs, formateurs, travailleurs sociaux, étudiants, bénéficiaires de l’intervention sociale), provenant d’une vingtaine de pays, et proposera quelque 230 communications. Après la Tunisie, la France, la Belgique et le Portugal, c’est la première fois que l’AIFRIS tient son congrès biannuel dans les Amériques.
Le thème de la recomposition des solidarités a été adopté lors du dernier congrès de l’AIFRIS, tenu au Portugal en 2015. «Nous avons tous constaté que les contextes institutionnels et politiques respectifs des pays membres de l’AIFRIS étaient fragilisés et qu’ils nous engageaient à repenser ce que signifient les pratiques et les politiques de solidarité envers les personnes laissées pour compte par les exigences économiques et politiques de nos modes d’existence sociale actuels», explique le professeur de l’École de travail social Michel Parazelli, président du comité organisateur du congrès de Montréal, qui est aussi vice-président de l’AIFRIS et président de l’AQCFRIS.
Les congressistes se pencheront, notamment, sur les enjeux liés au traitement des populations défavorisées – migrant.e.s, sans papiers, autochtones, minorités culturelles et sexuelles, personnes en situation de pauvreté – et sur ceux qui traversent l’organisation des services sociaux dans un contexte de refonte de l’État.
De quelle manière les structures de participation locale peuvent-elles servir de courroie de transmission entre les populations vulnérables et les institutions publiques pour agir en faveur d’une plus grande justice sociale? Comment valoriser la responsabilisation collective des citoyens, sans pour autant se substituer aux fonctions de l’État? Comment les solidarités citoyennes, associatives, syndicales, professionnelles, organisationnelles et institutionnelles sont-elles affectées par les modalités managériales de la nouvelle gestion publique et par les importantes réorganisations de services sociaux qui en découlent? Ces questions et bien d’autres seront au cœur des discussions dans les divers ateliers.
On peut consulter ici la liste d’experts prêts à commenter les enjeux qui seront discutés au congrès.