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Plus de 2,5 millions des IRSC

Trois professeurs obtiennent des subventions pour des projets de recherche. 

29 mai 2017 à 15 h 05

Mis à jour le 29 mai 2017 à 15 h 05

Les professeurs Nicolas Pilon et Donna Mergler, du Département des sciences biologiques, et Marc Corbière, du Département d’éducation et pédagogie, ont obtenu des subventions totalisant 2 662 200 dollars de la part des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour des projets de recherche novateurs.

Syndrome CHARGE et maladie de Hirschsprung

Le professeur Nicolas PilonPhoto: Émilie Tournevache

Le syndrome CHARGE est une grave pathologie pédiatrique qui affecte différentes parties du corps (malformations cardiovasculaires, anomalies visuelles, génitales et auriculaires, retard de croissance et de développement, etc.). Un premier projet de recherche du professeur Nicolas Pilon, intitulé «Un nouveau partenaire d’interaction d’Argonaute-2 a des rôles importants dans les cellules de la crête neurale» (902 700 dollars), vise, d’une part, à comprendre le mode d’action du gène FAM172A dans une population de cellules souches embryonnaires appelées cellules de la crête neurale et, d’autre part, à comprendre comment des mutations de FAM172A ou de ses partenaires d’interaction comme Argonaute-2 peuvent causer cette maladie. Comme 30 % des enfants atteints de cette maladie rare n’atteignent pas l’âge de cinq ans, le projet de recherche permettra, à plus long terme, d’élaborer une thérapie moléculaire pour améliorer l’espérance de vie et la qualité de vie des enfants souffrant de ce syndrome. 

La maladie de Hirschsprung est une grave malformation congénitale qui se caractérise par une absence de système nerveux gastrointestinal dans le côlon. Puisque ce système nerveux contrôle la motricité gastrointestinale, les enfants atteints ne peuvent évacuer leurs selles. Pour ces enfants, une chirurgie très invasive est actuellement la seule façon d’éviter la mort à court terme. Toutefois, cette approche chirurgicale vient avec son lot d’effets permanents à long terme comme l’incontinence fécale ou les entérocolites à répétition, qui peuvent encore une fois entraîner la mort. Intitulé «Guérir la maladie de Hirschsprung à l’aide de facteurs neurotrophiques» (1 059 525 dollars), le deuxième projet de recherche de Nicolas Pilon, de nature pré-clinique, a pour objectif de compléter la preuve qu’une approche de médecine régénérative permet de guérir la maladie de Hirschsprung sans avoir recours à la chirurgie.

Poisson et santé autochtone

La professeure Donna Mergler.Photo: Nathalie St-Pierre (archives 2009)

Très nutritif, le poisson fait partie de l’alimentation traditionnelle des peuples autochtones, malgré le fait qu’il renferme une quantité importante de mercure. Des études de Santé Canada menées en 1970 ont démontré que, parmi les quelque 500 communautés autochtones du pays, les membres de la communauté d’Asubpeeschoseewagong Netum Anishnabek (ANA), Première Nation de Grassy Narrows, en Ontario, présentent les taux de mercure dans le sang les plus élevés, à cause d’un important déversement chimique survenu durant les années 1960, qui a pollué les rivières avoisinantes. Les effets néfastes de l’exposition prénatale et postnatale au mercure sont connus, notamment sur le développement neurologique des enfants et sur le système cardiovasculaire et les fonctions visuelles des adultes. Toutefois, des études épidémiologiques n’ont jamais été menées pour mesurer les effets à long terme du mercure sur les membres de cette communauté. Intitulé «Reconciling the legacy of mercury:learning form historical exposure to improve delivery of health and social services in the Asubpeeschoseewagong Netum Anishnabek (ANA) community», le projet de recherche de la professeure Donna Mergler (367 200 dollars) a pour objectif d’examiner les effets à long terme de l’exposition prénatale au mercure sur la santé et le bien-être des adultes et les effets passés de cette exposition sur la santé des aînés de la communauté. Les résultats de cette recherche, effectuée en collaboration avec la communauté ANA, serviront à améliorer les services sociaux et de santé offerts aux Autochtones. 

Trouble mental et maintien en emploi

Le professeur Marc Corbière

Le maintien en emploi est la pierre d’achoppement de la réinsertion professionnelle des personnes aux prises avec un trouble mental, comme la schizophrénie ou la dépression, malgré le fait que le travail fournit à l’individu une identité sociale tout en constituant un élément important de son rétablissement. Le maintien en emploi pour les personnes souffrant d’un trouble mental (TM) est souvent bref. Selon des études, près de la moitié des personnes atteintes quittent ou perdent leur emploi dans les six mois suivant leur réinsertion professionnelle. L’un des prédicteurs significatifs du maintien en emploi est la mise en place d’aménagements de travail dans le milieu organisationnel, mais cela implique la divulgation de l’état de santé des employés. La peur d’être stigmatisé les amène bien souvent à ne pas divulguer leur état de santé aux acteurs du milieu de travail. Le projet de recherche du professeur Marc Corbière «Divulguer son trouble mental en milieu de travail: évaluation du stigmate social et des retombées sur le travail» (332 775 dollars) a pour objectifs, entre autres, d’évaluer les antécédents et les retombées de la divulgation du TM en milieu de travail et de développer une compréhension fine et exhaustive du processus de la prise de décision de la divulgation du TM en milieu de travail, en considérant les besoins, les valeurs et les buts de la personne concernée par le TM.