Au cours des dernières semaines, une série d’articles d’Actualités UQAM a présenté les œuvres installées sur le campus de l’Université dans le cadre du parcours d’art public KM3. L’article qui suit est consacré cette fois aux Uqamiens (diplômés et professeur) ayant conçu des œuvres installées sur d’autres sites du parcours dans le Quartier des spectacles.
De très nombreuses installations du parcours d’art public KM3 utilisent la lumière sous une forme ou un autre. Sur le parvis de la Grande Bibliothèque, juste en face du pavillon Judith-Jasmin, l’artiste et professeur de l’École des arts visuels et médiatiques Alexandre Castonguay présente Roue de vélo, une grande roue composée de bicyclettes. Œuvre participative, Roue de vélo est liée aux mots, à la poésie, à la liberté d’expression et à la place des cyclistes dans la ville. Dès la nuit tombée, des mécanismes constitués d’un circuit de 12 DELs, d’un micro-contrôleur et d’une pile fixés aux rayons des roues des bicyclettes s’activent. Ces «Agit P.O.V. (Petit Objet de Vélo)», inspirés entre autres par les pratiques de propagande de l’avant-garde russe (AGIT Prop), servent à la diffusion de messages à teneur poético-politique. Une vidéoprojection diffusée sur la façade de la bibliothèque complète l’installation.
Située à deux pas du métro Saint-Laurent, La machine à bienveillance d’Ensemble ensemble, un collectif de créateurs multidisciplinaires dont fait partie l’auteure Marianne Prairie (B.A. communication, 2004), propose aux participants de se laisser scanner par une immense caméra afin de recevoir une prédiction personnalisée de leurs actes altruistes.
L’artiste en arts visuels Philippe Allard (B.A. design graphique, 1995) présente La vie m’échappe, un parcours de balises lumineuses pulsant au rythme de la ville. Installés dans des endroits inattendus, sur un lampadaire de parc ou au-dessus d’une guérite de stationnement, ces enseignes en forme de phrases calligraphiées dans le néon («Ne reste pas ici», «Va à l’église»…) déjouent la signalétique omniprésente du quartier, détournant le passant de son parcours quotidien.
Située au 1239, avenue de l’Hôtel-de-ville, l’œuvre lumineuse Prrr… du studio ATOMIC3, dont fait partie Félix Dagenais (B.A. art dramatique, 2000), s’inspire de la mémoire du quartier. Une trame sonore accompagne l’éclairage.
Hommage aux films noirs et à l’histoire du cinéma, Lux Obscura, de l’artiste numérique Jonathan Villeneuve (B.A. arts visuels, 2006), oppose deux regards qui se cherchent sans jamais se rattraper. Les persiennes de chaque structure s’ouvrent et se referment au fil de la journée et, une fois la nuit tombée, les passants peuvent voir des projections au sol. L’œuvre numérique occupe la partie nouvellement réaménagée de la rue Émery.
La projection Côte à côte de Vincent Morisset (B.A. communication, 1999) et Caroline Robert (C. arts plastiques, 2014), du studio AATOAA, se veut «l’empreinte de la mutation du boulevard Saint-Laurent et des rencontres éphémères d’habitués, de skaters et de passants» sur la place de la Paix, tout près de la Société des arts numériques (SAT) et du Monument national.
L’étudiante au D.E.S.S. en design d’événements Milan Gervais (B.A. communication/multimédia, 2002), directrice artistique chez Human Playground, et son collègue Hubert Lafore proposent des installations chorégraphiques en milieu urbain. Lubies pour gens à pied, un parcours déambulatoire sur la rue Sainte-Catherine Est, se présente comme une série d’arrêts sur image à habiter, à traverser ou à contourner. Les différentes installations invitent les passants à adopter des postures insolites, créant ainsi une multiplicité de jeux relationnels le temps d’une pose de photo.
Lancé à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, le parcours d’art public KM3 sera en place jusqu’au 15 octobre prochain.