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Le projet Mosaïca

Des finissants se sont rendus au Brésil observer des expériences en gestion de projet.

Par Pierre-Etienne Caza

14 mars 2017 à 10 h 03

Mis à jour le 14 mars 2017 à 11 h 03

Au cours de son séjour, la délégation uqamienne a rencontré les experts d’ONU-Habitat.Photo: Mosaïca

Chaque année depuis 2013, une délégation de finissants à la maîtrise en gestion de projet (MGP) de l’ESG UQAM s’envole vers un pays étranger. Leur but? Observer des expériences en gestion de projet et établir des partenariats universitaires durables. Les délégations antérieures sont allées en Chine, en Scandinavie, en Australie et à Singapour. Cette année, sept finissants – Samir Sabar, Émeric Côté, Diana Ramirez Licea, Myriam Blais-Guérette, Haythem Abid, Ariane Couture et Anne-Gaëlle Conoir – ainsi que le professeur Yvan Petit, qui est directeur du programme, se sont rendus au Brésil. «L’objectif était d’observer les meilleures pratiques en gestion de projets d’innovation sociale», dit Samir Sabar, qui agissait à titre de chef de mission du projet Mosaïca.

Les représentants de l’UQAM ont profité de leur séjour à São Paulo, à Campinas, puis à Rio de Janeiro, du 13 au 28 janvier derniers, pour rencontrer des experts et pionniers brésiliens en gestion de projet ainsi que les responsables d’une quinzaine d’organisations œuvrant en innovation sociale. «Avec le Québec et certains pays scandinaves, le Brésil est l’un des chefs de file en matière d’innovation sociale, souligne l’étudiant. Le principe de budget participatif, un processus de démocratie participative, a vu le jour à Porto Alegre, tout comme le Forum social mondial. Et le pays possède une grande expertise en gestion de projet, avec plus de 15 chapitres actifs du Project Management Institute (PMI).»

Les Uqamiens se sont intéressés de près à la participation citoyenne, au développement durable, au management des équipes de travail et à la gouvernance de projet dans un contexte d’innovation sociale, à la gestion des connaissances, au marketing de l’innovation sociale, au financement des projets d’innovation sociale et aux technologies au cœur de ces projets.

Les défis brésiliens

Au Brésil, les projets d’innovation sociale s’échelonnent sur plusieurs années et un lien de confiance doit s’établir entre les acteurs impliqués, ont constaté les étudiants. «Je retiens surtout que le processus est souvent plus important que le résultat, note Samir Sabar. Impliquer les bénéficiaires et les différentes parties prenantes comptent autant que la réalisation du projet comme tel.»

Ce constat va de pair avec les défis que pose le financement des projets d’innovation sociale dans le pays. «L’accès au financement, privé ou gouvernemental, est très difficile, mentionne Émeric Côté. Les organismes doivent donc être très créatifs!»

Comme le gouvernement peine à mettre des projets en place ou refuse d’investir, la collaboration économique et sociale est essentielle. «Toutes les organisations que nous avons visitées avaient réussi à établir de nombreux partenariats – souvent plus que cinq – avec d’autres organisations, créant ainsi un réseau complexe et indispensable à la réalisation de leurs projets», rapporte Samir Sabar.

Deux exemples marquants

Un modèle de coopérative d’habitation a séduit les étudiants. «En fait, c’est un projet novateur d’éducation populaire sur les finances personnelles et l’accès à la propriété, explique Émeric Côté. On rassemble jusqu’à une soixantaine de personnes et on les encadre afin qu’ils en viennent à épargner, à acheter un terrain, puis à y faire construire leur coopérative d’habitation. Le projet peut prendre 10 à 15 ans avant d’aboutir, mais les gens sont motivés!»

Le Brésil compte environ 200 millions d’habitants et on y recense à peine 144 coopératives d’habitation, ont appris les étudiants. «Le concept d’épargne est plutôt inexistant et l’accès au crédit est presque impossible ou alors à des taux astronomiques,  poursuit Émeric Côté. Dans ce contexte, l’accès à la propriété est impensable. Voilà pourquoi le modèle coopératif est une bonne idée.»

Au cours de son séjour, la délégation uqamienne a rencontré les experts d’ONU-Habitat. «L’un des projets de l’organisme vise à recenser les services et à cartographier les favelas, explique l’étudiant. Cela demande des connaissances et des compétences techniques, notamment en statistiques, et soulève également l’enjeu des ressources intellectuelles et de la qualification des travailleurs brésiliens pour poursuivre ce projet lorsque ONU-Habitat se retirera et quittera le pays.»

Les étudiants de l’UQAM ont été ravis de leur séjour brésilien. «L’un des objectifs de notre mission était de faire du réseautage et de mettre en contact des gens d’ici avec des gens du Brésil, selon les affinités de chacun», conclut Samir Sabar.

Activités à venir

Samir Sabar et un représentant de l’édition 2016 de la délégation MGP effectueront une présentation webinaire auprès du PMI-Montréal le 23 mars prochain, de 19 h à 20 h.

Le responsable de l’antenne brésilienne d’ONU-Habitat, Alain Grimard, viendra donner une conférence intitulée «La gestion de projets internationaux dans le secteur du développement urbain» à la Chaire de gestion de projet de l’ESG UQAM le 18 avril prochain à 12 h. 

Les membres de la délégation MGP 2017 présenteront les résultats de leur projet pour le bénéfice de la communauté de l’UQAM (date à déterminer).

Ils participeront au prochain Congrès de l’Acfas, du 8 au 12 mai prochains à l’Université McGill, où ils animeront une communication libre relatant leur projet.

Une conférence sera également offerte au public dans le cadre du 40e anniversaire de la maîtrise en gestion de projet, les 8 et 9 juin prochains.