Quels sont les effets de la récolte, de l’aménagement et des perturbations naturelles sur la régénération de la forêt boréale? Cette question sera au centre des travaux d’une équipe de recherche interdisciplinaire dirigée par le professeur du Département des sciences biologiques Yves Bergeron, titulaire de la Chaire industrielle CRSNG/UQAT/UQAM en aménagement forestier durable. L’équipe de chercheurs vient d’obtenir plus de 620 000 dollars du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), dans le cadre de son programme de subventions de partenariat stratégique. À l’échelle du pays, le Conseil a accordé plus de 48 millions de dollars à 76 équipes de recherche.
Le projet de recherche, d’une durée de trois ans, a pour but de mieux comprendre les facteurs qui affectent la densité et la croissance des peuplements d’arbres, notamment de ceux situés aux limites de la forêt boréale fermée, à la suite de perturbations naturelles ou de traitements sylvicoles. La forêt fermée se caractérise par un couvert arborescent continu.
Dans sa portion nord, la superficie de la forêt fermée commerciale diminue au profit des milieux ouverts (pessières à lichens, landes forestières), considérés généralement comme fragiles et improductifs. Au Québec, par exemple, on observe une augmentation de la superficie de landes forestières, laquelle pourrait résulter de conditions climatiques ou physiques limitant la croissance.
À l’aide de données récoltées sur le terrain et de données d’archives, les chercheurs évalueront et compareront la croissance et la régénération des forêts après qu’elles aient subi des perturbations – coupes, feux – afin d’identifier les facteurs responsables de leur résilience. Cela permettra aux chercheurs d’anticiper les conséquences des changements climatiques sur la capacité de réaliser un aménagement forestier durable, de manière à maintenir des peuplements productifs.
La forêt boréale canadienne représente une source importante de fibres pour l’industrie forestière, en plus de constituer un vaste puits de carbone. Ses arbres, ses sols, ses cours d’eau et ses tourbières, qui sont particulièrement sensibles aux changements climatiques, stockent plus de 200 milliards de tonnes de carbone.