Le réchauffement climatique aura une incidence sur la saison des sucres, laquelle pourrait avoir lieu deux à trois semaines plus tôt d’ici la fin du siècle, révèle une étude conjointe de la Direction de la recherche forestière du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et du consortium de recherche Ouranos, publiée récemment dans la revue PLOS One.
La production de sirop d’érable est liée au climat et les producteurs s’inquiètent depuis quelques années des répercussions des changements climatiques sur leur gagne-pain. La Fédération des producteurs acéricoles du Québec a accepté de fournir à un groupe de chercheurs les données concernant la production hebdomadaire de sirop de 121 érablières de 11 régions du Québec pour la période 1999-2011. «Nous avons jumelé ces données avec les données climatiques du passé, ce qui nous a permis de construire un modèle permettant de prédire le début et la fin – et donc la durée en nombre de jours – de la saison de production de sirop d’érable pour chacune des régions étudiées», explique Alain Paquette, agent de recherche au Centre d’étude de la forêt, et coauteur de l’étude.
Leur modèle a tenu compte des variations climatiques qui occasionnent un printemps plus hâtif ou plus tardif d’une année à l’autre. Ainsi, les chercheurs ont pu établir que la saison des sucres débute généralement entre le 6 et le 24 mars selon les régions.
Les chercheurs ont ensuite appliqué leur modèle à 77 scénarios de modèles climatiques pour le futur réalisés par le consortium Ouranos. «Les résultats indiquent que la saison des sucres commencera deux à trois semaines plus tôt pour la période 2080-2100, souligne le chercheur. La durée de la saison – habituellement d’une trentaine de jours – ne devrait pas varier énormément, ce qui est une bonne nouvelle pour les producteurs.»
En revanche, l’étude souligne que les érablières situées dans le sud du Québec, de la Montérégie à la frontière américaine, pourraient connaître des saisons plus courtes. «Le réchauffement climatique favorise la production de sirop d’érable, mais il faut tout de même que les températures glissent légèrement sous zéro la nuit pour que les érables puissent recharger leurs réserves en eau», explique Alain Paquette.
Une prochaine étude se penchera sur l’incidence du réchauffement climatique sur la quantité totale de sirop d’érable qui sera produit dans le futur.