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Exceller en sciences

La Faculté des sciences décerne ses Prix d’excellence 2015.

15 février 2016 à 17 h 02

Mis à jour le 7 juin 2022 à 10 h 24

(première rangée, en bas) Robert Proulx, recteur, Richard Béliveau, professeur émérite du Département de chimie, Dolors Planas, professeure émérite du Département des sciences biologiques, Luc-Alain Giraldeau, doyen de la Faculté des sciences. (deuxième rangée, de gauche à droite) Enrico Torlaschi, vice-doyen à la recherche de la Faculté des sciences, Jonathan Pratt, doctorant en biochimie, Frédéric Nabki, professeur au Département d’informatique, Matthew Bogard, doctorant en biologie, Abdoulaye Baniré Diallo et Jacques Berger, professeur et chargé de cours au Département d’informatique, Yves Prairie et Jonathan Verreault, professeurs au Département des sciences biologiques, Normand Séguin, vice-doyen aux études de la Faculté des sciences, Borhane Annabi, titulaire de la Chaire de recherche en prévention et traitement du cancer.Photo: Denis Bernier

La Faculté des sciences a décerné le 11 février dernier ses Prix d’excellence 2015. Les professeurs Frédéric Nabki, du Département d’informatique, et Jonathan Verreault, du Département des sciences biologiques, ont reçu le Prix de la recherche – Relève. Abdoulaye Baniré Diallo, professeur au Département d’informatique, et Jacques Berger, chargé de cours au Département d’informatique, ont reçu un Prix d’excellence en enseignement. Les doctorants Matthew Bogard, en biologie, et Jonathan Pratt, en biochimie, ont remporté le Prix de la recherche – Meilleure recherche étudiante. Quant aux professeurs Richard Béliveau, du Département de chimie, et Dolors Planas, du Département des sciences biologiques, ils ont reçu officiellement le statut de professeur émérite (voir article connexe).

Prix de la recherche – Relève

Détenteur d’un baccalauréat (2003) et d’un doctorat en génie électrique (2010) de l’Université McGill, Frédéric Nabki est professeur au Département d’informatique depuis 2008, où il enseigne le génie microélectronique. Puisqu’il n’existait aucun programme aux cycles supérieurs dans ce domaine à l’UQAM, Frédéric Nabki a participé, dès le début de sa carrière, à la mise en place, en collaboration avec l’École de technologie supérieure, d’une extension de maîtrise en génie électrique et d’une entente de direction d’étudiants au doctorat en génie, ce qui a été réalisé en 2012. Ses travaux de recherche ont mené jusqu’à présent à 12 demandes de brevet (plusieurs accordées), à 61 communications avec comité de lecture et à deux chapitres de livre. Membre du Centre de recherche sur les nanomateriaux et l’énergie (NanoQAM), le professeur fait aussi partie des membres fondateurs du Centre de recherche institutionnel en conception et fabrication de microsystèmes (CoFaMic), dont il est directeur adjoint.

Frédéric Nabki a aussi participé à la mise en place d’une importante infrastructure en obtenant une subvention du Fonds canadien de l’innovation (FCI) de 515 000 dollars en 2011. Cette subvention lui a permis de bâtir un laboratoire de test et de fabrication de microsystèmes unique à Montréal, dont l’équipement est présentement utilisé par plusieurs chercheurs. Du côté  industriel, le professeur a collaboré à plusieurs projets de recherche et de développement avec des entreprises privées, dont NexPlasmaGen, Bombardier et AEPONyX. Avec AEPONyx, un équipementier de télécommunications québécois, Frédéric Nabki a développé une nouvelle génération de puce de photonique sur silicium, dont la technologie a fait l’objet d’un accord de licence et de royautés entériné par la compagnie et l’UQAM, par l’entremise d’Aligo et de Transfert-plus. En collaboration avec son collègue, le professeur Ricardo Izquierdo, Frédéric Nabki participe actuellement à un projet de recherche financé par Mitacs, un organisme qui soutient des projets collaboratifs entre des chercheurs universitaires et des entreprises afin d’améliorer leurs produits ou d’en accélérer le développement. Intitulé «Recherche et développement pour la Défense Canada – Valcartier», le projet porte sur les micro-propulseurs pour satellites destiné au domaine aérospatial.

Professeur au Département des sciences biologiques depuis 2009, Jonathan Verreault est reconnu pour son expertise en toxicologie des espèces aviaires. Détenteur d’un doctorat en toxicologie environnementale de l’Université Tromsø, en Norvège (2006), il est membre du Centre de recherche en toxicologie de l’environnement (TOXEN) et titulaire, depuis 2011, de la Chaire de recherche du Canada en toxicologie comparée des espèces aviaires (AVITOX). Il est l’auteur de 46 articles révisés par les pairs, d’un chapitre de livre, de 18 rapports de recherche et de 53 communications scientifiques. Ses travaux de recherche, lesquels ont été publiés dans des revues prestigieuses dans les domaines de la toxicologie et de la chimie environnementale telles qu’Environment International, Environmental Science & Technology et Environmental Health Perspectives, portent principalement sur des espèces aviaires bio-indicatrices des régions industrialisées fortement polluées, mais aussi des régions nordiques moins polluées, mais subissant des pressions environnementales accrues.

Le chercheur et les membres de son laboratoire ont récemment démontré la présence jusqu’ici insoupçonnée de plusieurs nouveaux retardateurs de flamme – ces composés moléculaires ajoutés à des produits de consommation comme les matelas et les appareils électroniques afin de retarder la propagation de la flamme en cas d’incendie – dans les tissus de goélands de la région de Montréal et de l’Arctique, mais aussi de poissons prédateurs du fleuve Saint-Laurent. Ses recherches en écophysiologie ont également permis de mieux comprendre le déclin sans précédent de la population de fous de bassan de l’île Bonaventure ayant potentiellement été exposés au déversement de pétrole de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon et au changement soudain de la température des eaux de surface du Golfe du Saint-Laurent. Son expertise lui a valu d’être sollicité par plusieurs médias francophones et anglophones au Canada et aux États-Unis (TV, radio et web), de participer à des comités consultatifs, d’être consulté par des représentants d’Environnement Canada lors de processus d’évaluation de nouvelles substances chimiques au pays et de contribuer au changement dans la réglementation de deux retardateurs de flamme au Canada.

Depuis 2009, le chercheur a obtenu plus de 1 935 000 dollars en financement en tant qu’investigateur principal pour plusieurs projets, tant en équipe qu’individuel (FRQNT, Pêches et Océans Canada, Affaires autochtones et développement du Nord Canada, CRSNG, FCI, Environnement Canada) ainsi que plusieurs contrats de recherche.

Prix d’excellence en enseignement

Passionné par l’enseignement et issu d’une famille d’enseignants, Abdoulaye Baniré Diallo (B.Sc.A. informatique et génie logiciel, 2004; M.Sc. informatique, 2006), professeur au Département d’informatique depuis 2007, a élaboré du support matériel et logiciel pour la quinzaine de cours qu’il a préparés aux trois cycles universitaires. «Je crois qu’un cours doit comporter des séries d’échanges avec les étudiants, dit-il. Pour y arriver, il faut des outils pédagogiques adéquats pour la classe et en dehors de la classe.» Le professeur, qui a débuté sa carrière comme auxiliaire d’enseignement à sa deuxième année de baccalauréat, a depuis encadré 21 stagiaires de premier et deuxième cycles, 9 étudiants de maîtrise et 8 étudiants de doctorats ainsi que 3 stagiaires postdoctoraux dans des programmes aussi variés que la maîtrise en informatique, le D.E.S.S. en bioinformatique ainsi que les doctorats en informatique, en informatique cognitive, en biologie et en biochimie. Comme directeur d’unités de programmes, il a dirigé les travaux de réforme du D.E.S.S. en bioinformatique, des certificats en informatique et en développement de logiciels, ainsi que de la maîtrise et du doctorat en informatique. En 2008, Abdoulaye Baniré Diallo a obtenu le prix Springer, à l’occasion du congrès conjoint de la Société Francophone de Classification et The Classification and Data Analysis Group of the Italian Statistical Society, pour le meilleur article scientifique et la meilleure présentation.

Jacques Berger (B.Sc.A. informatique et génie logiciel, 2006; M.Ing. génie logiciel, 2009), chargé de cours au Département d’informatique depuis 2009, est reconnu pour sa pédagogie accessible, son dynamisme, ses habiletés en communication et son dévouement envers ses étudiants. «En informatique, l’étude de la théorie est importante, mais c’est souvent en appliquant concrètement cette théorie qu’on l’assimile le mieux», croit celui qui travaille également comme consultant en technologie de l’information et en développement de logiciels. Plusieurs cours donnés par Jacques Berger ont reçu d’excellentes évaluations par les étudiants, dont «Réalisation et maintenance de logiciel», un cours obligatoire à la maîtrise en génie logiciel qui a obtenu la faveur des étudiants durant deux années consécutives (2010-2011). Comme ce cours est principalement destiné à des professionnels du développement de logiciels déjà sur le marché du travail, la structure du cours a été revue afin d’y inclure une période où les étudiants peuvent réaliser leurs propres projets, dans l’esprit d’une meilleure conciliation travail-famille.

Prix de la recherche – Meilleure recherche étudiante

Matthew Bogard, doctorant en biologie, a obtenu le prix de la Meilleure recherche étudiante pour un article paru dans Nature Communications en 2014. Le doctorant effectue ses recherches sous la direction de Paul Del Giorgio, professeur au Département des sciences biologiques et titulaire de la Chaire Hydro-Québec de biogéochimie du carbone des écosystèmes aquatiques boréaux. Le méthane (CH4), un gaz à effet de serre important, est responsable d’environ 20 pour cent du réchauffement climatique et sa concentration n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies. Malgré cela, le cycle du CH4 est mal compris. L’article de Matthew Bogard, pour lequel il a aussi été lauréat du concours Étudiants-chercheurs étoiles des Fonds de recherche du Québec (Nature et technologies, Société et culture et Santé) en 2015, visait à infirmer l’hypothèse voulant que le CH4 soit produit exclusivement par des microorganismes en eau profonde dans des milieux sans oxygène et chargés de sédiments. L’étude a pu ainsi démontrer que le CH4 est également produit en eaux de surface riches en oxygène. «Nous avons établi un lien mécaniste jamais envisagé auparavant entre le développement d’algues aquatiques et la production de CH4 en eaux de surface, et confirmons que ce mécanisme constitue une composante importante des émissions totales de CH4 par les lacs, explique-t-il. Les conclusions de cette étude risquent d’intéresser un vaste auditoire multidisciplinaire issu des domaines de la biogéochimie, de l’écologie, de la microbiologie, de la climatologie et de la modélisation de l’environnement, puisqu’elles contribuent à notre compréhension de la dynamique du méthane (CH4) en rapport avec les changements climatiques.»

Jonathan Pratt (B.Sc. biochimie, 2011), doctorant en biochimie, effectue ses travaux de recherche sur le cancer du cerveau au sein du Laboratoire d’oncologie moléculaire, sous la direction du professeur Borhane Annabi, titulaire de la Chaire de recherche en prévention du cancer. Boursier du CRSNG, il a reçu le prix de la Meilleure recherche étudiante pour un article paru dans la revue Molecular Carcinogenesis. L’article, pour lequel il a aussi été lauréat du concours Étudiants-chercheurs étoiles des Fonds de recherche du Québec (Nature et technologies, Société et culture et Santé) en 2015, met en évidence l’autophagie, un mécanisme de résistance aux traitements anticancéreux du glioblastome, un cancer incurable. Cette découverte pourrait être utile dans un contexte diagnostic et de médecine personnalisée dans le traitement de ces cancers. En mai 2014, le chercheur a aussi reçu la médaille du Lieutenant-gouverneur du Québec pour la jeunesse, pour son engagement à la fois dans sa communauté et dans le milieu académique.