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Vivre avec les autres, ça s’apprend

France Capuano a participé à une campagne de sensibilisation sur les habiletés sociales des tout-petits.

Par Pierre-Etienne Caza

10 février 2015 à 14 h 02

Mis à jour le 16 février 2016 à 12 h 02

Être doux, savoir partager, s’affirmer et savoir nommer les émotions, savoir attendre, apprendre à vivre avec les autres… autant d’habiletés sociales qui s’apprennent tôt dans la vie. Ces publicités touchantes, qu’on a pu voir à la télé ces derniers mois, sont financées par la Fondation Lucie et André Chagnon. «Elles montrent des gestes simples que les parents peuvent faire dès le plus jeune âge de leur enfant, afin de l’aider à vivre en harmonie avec les autres plus tard», explique France Capuano, qui a participé l’automne dernier à l’élaboration de cette campagne.

«Pour moi qui suis habituée au milieu de la recherche, l’effervescence liée à une campagne de sensibilisation de cette ampleur est fascinante», observe la professeure du Département d’éducation et formation spécialisées, qui est également titulaire de la Chaire Robert Sheitoyan sur la prévention de la violence et du décrochage scolaire.

Cette campagne, qui s’échelonne sur les quatre prochaines années, ne se cantonne pas à la télévision. Elle se déploie également sur d’autres plateformes, dont le site et le magazine Naître et grandir, deux outils d’information, d’éducation et de sensibilisation financés par la Fondation Lucie et André Chagnon. «On m’a demandé de participer à titre de spécialiste à un numéro spécial sur les habiletés sociales, note France Capuano. Des numéros à paraître au cours des prochains mois porteront sur des sujets particuliers liés aux habiletés sociales comme, par exemple, la phase d’opposition de deux ans.»

France Capuano

La professeure rencontrera également les blogueurs – surtout les blogueuses – de l’équipe de Naître et grandir afin de discuter avec eux des habiletés sociales. «Les blogues et les différents outils Web sont aujourd’hui les canaux idéaux pour rejoindre les parents», note la chercheuse. Le site Web de Naître et grandir est en effet très fréquenté. Plus de 30 millions de pages sont vues annuellement et plus de 1 million de personnes le consultent en moyenne chaque mois. Plus de 100 000 parents sont également abonnés à une infolettre gratuite, personnalisée selon l’âge de leurs enfants. «Quand elle a vu le magazine, ma mère de 73 ans a dit qu’elle aurait aimé avoir ce genre de ressource à l’époque où j’étais bébé», observe en riant la chercheuse.

France Capuano a l’habitude de travailler avec des professionnels et des parents d’enfants en difficulté. «Avec cette campagne, nous touchons toutes les familles, dit-elle. Et les messages ne sont jamais moralisateurs. Pour obtenir un impact positif, il faut que les parents aient le goût d’entendre le message et de lire des conseils.»

Ce n’est pas la première fois que France Capuano collabore avec la Fondation Lucie et André Chagnon. «L’évaluation d’impact de Fluppy, en 2002, avait bénéficié d’un soutien financier de la Fondation Lucie et André Chagnon», souligne-t-elle. Implanté dans plusieurs écoles au Québec, le programme vise à prévenir la violence et le décrochage dès la maternelle – il contient d’ailleurs un volet sur les habiletés sociales. Fluppy a également été adopté par des écoles en France, en Suisse, en Colombie, au Brésil et en Australie.

«Les habiletés sociales, c’est l’histoire de toute une vie, conclut la chercheuse. Nous nourrissons surtout des attentes autour de l’âge de deux ans, mais certains aspect se développent avant: l’attachement, la sécurité, la perception positive de soi et des autres, tout cela se construit dès la naissance. Bref, il faut commencer tôt pour bien préparer nos enfants à la vie en société.»