En juillet dernier, les membres du Conseil d’administration du programme international Future Earth, un consortium de recherche sur le développement durable et les changements climatiques, ont annoncé l’implantation d’un secrétariat conjoint dans cinq villes:Montréal, Paris, Tokyo, Stockholm et Boulder (Colorado). Cette structure permettra de donner une visibilité mondiale aux travaux de recherche de Future Earth.
Des représentants de l’UQAM, dont René Côté, vice-recteur à la Vie académique, Yves Mauffette, vice-recteur à la Recherche et à la création, Luc-Alain Giraldeau, doyen de la Faculté des sciences, Marc Lucotte, professeur à l’Institut des sciences de l’environnement, et René Canuel, agent de recherche et de planification à la Faculté des sciences, ont assisté tour à tour aux réunions du comité de sélection de Future Earth, qui devait choisir une ville pour y établir un secrétariat.
Appuyés par Montréal International, dont le mandat est d’attirer des investissements et des capitaux étrangers dans la métropole, et par Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec, les représentants de l’UQAM ainsi que ceux de Polytechnique, de l’École de technologie supérieure, de l’Institut national de la recherche scientifique et des universités de Montréal, Concordia et McGill ont uni leurs voix afin de soumettre la candidature de Montréal aux dirigeants de Future Earth. «Constituer une alliance était le seul moyen de faire contrepoids aux grandes villes du monde. Il faut dire que les sept établissements d’enseignement supérieur montréalais représentent quelque 250 000 étudiants, soit le deuxième plus grand pôle universitaire en Amérique du Nord après Boston», explique Marc Lucotte, qui a été nommé délégué officiel de l’UQAM auprès de Future Earth.
Une vision interdisciplinaire
Future Earth est le fruit de la fusion de quatre grands programmes de recherche mondiale en sciences de l’environnement – sciences naturelles, biodiversité, sciences humaines, études du climat – réunissant des milliers de chercheurs à travers le monde. Le consortium privilégie une vision interdisciplinaire des problèmes environnementaux. «Plutôt que de regarder l’avenir de l’environnement par une seule lorgnette, Future Earth fait appel à plusieurs domaines de recherche pour comprendre les problèmes dans leur globalité et trouver de nouvelles pistes de solution», souligne le professeur. Des représentants de grands organismes, comme l’International Council for Science, le Belmont Forum, le World Meteorological Organization, et l’UNESCO, forment le conseil d’administration de Future Earth, lequel s’inscrit dans la continuité de la conférence 2012 de Rio+20 de l’ONU sur le développement durable.
Le secrétariat conjoint, dont les bureaux montréalais seront situés dans les locaux de l’Université Concordia, sera doté d’une structure unique. «Toutes les activités devront être réalisées en accord avec les cinq secrétariats, qui ne sont pas des antennes régionales mais mondiales», précise Marc Lucotte. Avec des représentants des universités de Montréal, Concordia et McGill, le professeur fait partie de l’équipe de transition qui veillera à la mise sur pied du secrétariat à Montréal.
Diffuser les connaissances
Les secrétariats assureront d’un commun accord la coordination générale des actions de Future Earth, la communication et la diffusion des connaissances en matière de recherche environnementale auprès de la communauté scientifique, des décideurs, de divers organismes et du grand public. «Future Earth permettra de structurer et d’orienter l’ensemble des travaux scientifiques, tout en établissant des liens étroits avec tous les intervenants concernés afin de prendre des décisions éclairées pour assurer l’avenir de la planète de manière durable», observe Marc Lucotte.
Bien qu’il soit difficile pour le moment de mesurer les retombées du projet, la présence à Montréal de Future Earth, fleuron de la recherche internationale dans le domaine de l’environnement, ne peut être que profitable pour les universités de la métropole, souligne Luc-Alain Giraldeau. «Cela donne à la ville un prestige et une crédibilité en matière de recherche en environnement, en plus d’offrir aux universités l’occasion de multiplier les contacts entre chercheurs», note le doyen de la Faculté des sciences.
Pour Marc Lucotte, la venue de Future Earth à Montréal signifie que les Québécois pourront s’asseoir à la table des grands et jouer un rôle dans les prises de décision concernant le développement durable et les changements climatiques. «De plus, l’UQAM sera bien placée pour faire valoir dans ces domaines son savoir-faire, ses programmes de recherche et ses chercheurs», conclut le professeur.