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Le sport pour le dos!

Un programme d’activité physique adaptée s’adresse aux employés de l’UQAM qui souffrent de maux de dos récurrents.

Par Valérie Martin

17 mars 2014 à 10 h 03

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Le laboratoire du GRAPA. Photo: Nathalie St-Pierre

Depuis octobre dernier, une vingtaine d’employés de l’UQAM souffrant de lombalgie participent à une étude afin de créer un programme d’activité physique spécialement adapté pour eux. Les objectifs sont de prévenir la récidive de l’affection, de réduire les douleurs et d’éviter l’aggravation des symptômes. «On estime qu’entre 60 et 80% des occidentaux souffriront de lombalgie au cours de leur vie», explique le professeur Laurent Ballaz, professeur au Département de kinanthropologie et chercheur principal du projet.

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Laurent Ballaz Photo: Nathalie St-Pierre

Ce trouble musculosquelettique affecte en particulier les gens qui travaillent en position assise prolongée. Les employés de bureau sont ainsi particulièrement touchés. Cette affection, localisée dans le bas du dos, plus précisément à la hauteur des vertèbres lombaires, est la première cause d’invalidité chez les moins de 45 ans.

Le projet est sous la responsabilité du Groupe de recherche en activité physique adaptée (GRAPA). L’objectif principal du GRAPA est de mettre sur pied des programmes de mise en forme adaptés pour des populations de tous les âges aux prises avec des problèmes comme l’obésité ou à risque de développer des maladies en raison de mauvaises habitudes de vie. Le groupe rassemble depuis 2010 des chercheurs provenant des quatre universités montréalaises ainsi que des kinésiologues œuvrant dans les milieux privé, parapublic ou en clinique.

«Nous voulons offrir un programme d’activité physique aux employés de l’UQAM, à l’image de ceux offerts dans les entreprises», explique Réjean Dubuc, professeur au Département de kinanthropologie et directeur du GRAPA. Le centre est doté d’un gymnase dernier cri équipé de tous les appareils. «Il s’agit d’en faire profiter la population uqamienne et, du coup, de faire la promotion de saines habitudes de vie», complète le directeur.

Les participants ciblés pour l’étude devaient avoir subi au moins deux épisodes de lombalgie en quatre mois. Durant la première phase de l’étude, qui s’est déroulée d’octobre à mars, les participants, qui sont âgés pour la plupart entre 30 et 60 ans, ont subi une batterie de tests et ont complété des questionnaires afin de déterminer le nombre et la durée des épisodes de lombalgie qu’ils avaient vécus et le niveau de douleur qu’ils avaient ressenti durant ces épisodes. D’autres tests ont permis d’établir leurs capacités et leur condition physique actuelles ainsi que leur niveau d’activité physique.

En avril prochain, les participants entameront la deuxième phase de l’étude, qui consistera à suivre un programme d’entraînement adapté, à raison de deux fois par semaine. L’entraînement comprendra une série d’exercices et d’étirements pour renforcer la musculature, améliorer la souplesse et la flexibilité (en particulier celle du bas du dos) et augmenter l’endurance cardiovasculaire. Les séances, d’une durée d’une heure trente chacune, se dérouleront en présence d’un kinésiologue dans les locaux du GRAPA. «Chaque participant aura un programme dont l’intensité variera en fonction de ses capacités et de sa progression. L’horaire des séances dépend de la disponibilité des participants», ajoute Laurent Ballaz. Les participants auront de nouveau à évaluer au quotidien leur niveau de douleur afin de mesurer les effets de l’entraînement sur leur condition.

Le programme sera validé «afin de répondre aux normes de sécurité et d’en démontrer l’efficacité sur la réduction de la douleur des gens souffrant de maux de dos», précise Laurent Ballaz. Comme le GRAPA mise sur le transfert des connaissances, le programme de prévention de la récidive de la lombalgie sera disponible dans tous les YMCA du Québec. «Grâce à une entente de collaboration entre le GRAPA et le YMCA, des kinésiologues pourront être formés dans les centres sportifs afin de répondre aux besoins d’une clientèle spécifique.»

Les personnes intéressées à participer à l’étude peuvent contacter Laurent Ballaz. Une deuxième cohorte sera recrutée en septembre.