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Spécialiste des données géospatiales

Sylvie St-Pierre est responsable de la Cartothèque de l’UQAM, un espace méconnu mais indispensable.

Par Valérie Martin

10 novembre 2014 à 9 h 11

Mis à jour le 24 février 2016 à 12 h 02

Série Dans les coulisses de l’UQAM
Des employés de l’UQAM, ceux qui, dans les coulisses, assurent le bon fonctionnement de l’Université, parlent de leur rôle au sein de notre institution.

Sylvie St-Pierre Photo: Nathalie St-Pierre

Nichée au cœur de la Bibliothèque centrale, la Cartothèque accueille les usagers qui souhaitent consulter sur place des cartes topographiques, des orthophotographies ou des photographies aériennes, en version papier ou numérique. Les usagers peuvent compter sur l’aide de Sylvie St-Pierre, bibliothécaire responsable de la Cartothèque, pour les conseiller et les guider dans leurs démarches. «Mon rôle est de faciliter l’accès à l’information et d’aider les gens à trouver les bons outils pour effectuer leurs recherches. Pour les étudiants, ce n’est pas toujours évident de fureter dans les bases de données en géographie, où les interfaces sont parfois peu conviviales», explique celle qui est spécialiste en données géospatiales, soit des données numériques qui fournissent de l’information sur la forme et la localisation d’objets et de territoires sur la surface terrestre.

À la Cartothèque, Sylvie St-Pierre est à la tête d’une petite équipe formée de Micheline Picard, technicienne en documentation, et de Daniel Garneau, géo-cartographe. Elle est aussi la bibliothécaire de référence en géographie à la Bibliothèque centrale et responsable de l’ensemble de la documentation (monographies, encyclopédies, dictionnaires, etc.) relative à ce champ d’études. Au début de chaque session, elle doit s’assurer de commander tous les nouveaux documents en géographie dont les étudiants ont besoin.

Une importante collection de photographies aériennes

Plus de 40 ans après sa création, la Cartothèque possède la plus grande collection universitaire de photographies aériennes au Québec, soit 430 000 photographies datant des années 1920 jusqu’à nos jours. «Les photographies aériennes permettent d’observer le territoire et ses modifications. Elles sont utilisées, entre autres, par les étudiants en géographie, en sciences de la Terre et de l’atmosphère, en design de l’environnement et en études urbaines et touristiques», note la bibliothécaire.

On trouve également à la Cartothèque plus de 40 000 cartes imprimées, des plans d’utilisation du sol, des plans cadastraux, quelques monographies, 1000 atlas, 400 cartes murales et des rapports scientifiques. «Notre mandat premier est de répondre aux besoins de l’enseignement», dit Sylvie St-Pierre, qui est à l’emploi de l’UQAM depuis le début des années 2000.

Fréquentée par des étudiants provenant de plusieurs universités et par des citoyens à la recherche d’un plan cadastral ou d’une photographie de terrain, la Cartothèque est encore méconnue de la communauté uqamienne. «Les étudiants comme les chercheurs n’ont pas nécessairement le réflexe de venir d’abord à la Cartothèque pour faire de la consultation, de la recherche ou pour obtenir des copies de documents», observe la bibliothécaire.

Un contenu en ligne

La Cartothèque disposera sous peu d’une plateforme Web qui regroupera l’ensemble des acquisitions numériques. Certains documents de la collection imprimée pourraient être ajoutés, en particulier si ces derniers possèdent une valeur historique, note Sylvie St-Pierre. Le géomaticien Viorel Horoi, analyste de l’informatique au Service des bibliothèques, a pour tâche de mettre en place ce géoportail, dont le lancement est prévu pour septembre 2015. «Développé d’abord à l’Université Laval, le portail permettra aux usagers de faire une recherche en identifiant sur une carte le secteur ou le lieu géographique sur lequel ils veulent obtenir de l’information. Les résultats s’afficheront par la suite peu importe le type de documents, faisant en sorte que l’usager pourra voir en un clin d’œil tout ce qui concerne son sujet.»

Il sera de plus possible de visualiser et de télécharger à distance des cartes, des photographies aériennes numériques et autres données géospatiales. «Auparavant, on copiait les cartes sur la clé USB des étudiants et des chercheurs. Maintenant tout va se faire en ligne!», souligne Sylvie St-Pierre. Le portail arrive à point puisque les données géospatiales sont produites que de manière numérique depuis une dizaine d’années environ. «Il n’existe presque plus de collections imprimées. Cependant, il m’arrive parfois d’opter pour la version papier si le projet est unique ou si un professeur m’en fait la demande.»

Reconnue par ses pairs et son milieu

En 2013, la bibliothécaire a reçu le prix Hubert-Perron, remis par la Fondation de l’UQAM, pour les nombreux projets qu’elle a chapeautés, dont le téléchargement à distance des plans d’utilisation du sol et la mise sur pied à la Cartothèque d’un petit laboratoire d’informatique où l’on retrouve les derniers logiciels dédiés à l’utilisation des données géospatiales.

Pour exercer son métier, la détentrice d’une maîtrise en bibliothéconomie de l’Université McGill a dû par ailleurs suivre une formation sur mesure au Département de géographie afin d’être capable de manipuler les logiciels et de comprendre les outils scientifiques utilisés dans la recherche, comme le Système d’information géographique (SIG)qui permet la saisie, le stockage, la gestion, l’analyse et la diffusion de l’information provenant des données géospatiales. «C’est un emploi qui n’est pas routinier, certes, mais qui demande de tenir constamment ses connaissances à jour», observe celle qui est abonnée à une dizaine d’infolettres sur le monde de l’information géographique en provenance du Canada et des États-Unis.

Sylvie St-Pierre est aussi engagée dans son domaine. En juin dernier, elle a organisé à l’UQAM le congrès de l’Association des cartothèques et archives cartographiques du Canada, un événement qui a réuni des spécialistes de l’information géographique de partout au pays ainsi que des représentants gouvernementaux. «L’UQAM a désormais sa place au sein du réseau pancanadien des cartothèques et cet événement lui a permis de se faire connaître encore davantage», souligne la bibliothécaire.