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Le vétéran et la recrue

Olivier Jean et Charle Cournoyer participeront aux Jeux olympiques de Sotchi en patinage de vitesse sur courte piste.

Série

Sotchi 2014

Par Pierre-Etienne Caza

3 février 2014 à 9 h 02

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Olivier Jean et Charle Cournoyer. Photo: Nathalie St-Pierre.

Chaque semaine d’ici au 7 février, Actualités UQAM publie un article sur une thématique liée aux Jeux olympiques de Sotchi.

Semaine du 13 janvier: Les infrastructures olympiques
Semaine du 20 janvier: Une analyse géopolitique et historique des Jeux
Semaine du 27 janvier: La Russie et les droits humains
Semaine du 3 février: Les étudiants-athlètes de l’UQAM à Sotchi

Deux étudiants-athlètes de l’UQAM participeront aux Jeux olympiques de Sotchi. Le patineur de vitesse sur courte piste Olivier Jean, étudiant au baccalauréat d’intervention en activité physique, en sera à ses deuxièmes Jeux, tandis que son coéquipier Charle Cournoyer, étudiant au baccalauréat en informatique et génie logiciel, vivra une première expérience olympique.

Le vétéran

Les deux premières compétitions de la Coupe du monde 2013-2014 ont été décevantes pour Olivier Jean – des problèmes techniques avec ses nouveaux patins, précise-t-il – mais il a connu de bonnes courses lors des compétitions suivantes, se faufilant à trois reprises en finale et remportant une médaille de bronze au 500 mètres à Turin, en Italie, en novembre dernier.

À Sotchi, il prendra part aux épreuves sur 500 et 1000 mètres, en plus de participer au relais 5000 mètres, ce qui lui permettra de défendre le titre olympique de l’équipe canadienne, remporté à Vancouver en 2010. Outre Charle Cournoyer, l’équipe canadienne sera complétée par Charles Hamelin, François Hamelin et Michael Gilday.

Impossible de soutirer quoi que ce soit à Olivier Jean en termes d’objectif pour ces Jeux olympiques. «Je préfère mettre l’accent sur le processus de préparation mentale et physique plutôt que sur les médailles, dit-il. Habituellement, quand je réussis à contrôler le processus menant à une course, j’ai de bons résultats car j’évite le stress inutile.»

Les Jeux de Sotchi seront-ils les derniers de ce patineur qui approche de la trentaine et qui est l’aîné de l’équipe? «J’adore ce que je fais, je suis en pleine forme et je veux continuer longtemps, affirme Olivier Jean. Auparavant, les athlètes vieillissants se blessaient et cela mettait fin à leur carrière. C’est plus rare de nos jours puisque nous sommes suivis par une foule de professionnels de la santé, des biomécaniciens aux nutritionnistes, en passant par les physiothérapeutes et autres médecins spécialisés. Si le corps tient, il ne reste plus qu’à se trouver de nouveaux objectifs pour parvenir à se motiver suffisamment.»

Le patineur en est à sa septième année de baccalauréat. «J’ai 29 ans, je patine vite et j’étudie, ce sont les deux seules choses que je sais faire», dit-il en riant, avant d’ajouter qu’il ne lui reste que trois ou quatre cours pour terminer son bac. «J’adore la kinésiologie. J’envisage même de poursuivre des études à la maîtrise en kinanthropologie. Le mieux-être par l’activité physique me passionne, non seulement pour la performance, mais aussi comme mode de vie.»

La recrue

À 22 ans, Charle Cournoyer est le petit nouveau de l’équipe olympique de patinage de vitesse sur courte piste. Il prendra part lui aussi aux épreuves de 500 mètres et 1000 mètres, en plus du relais. «Je n’ai pas la même pression que les vétérans, dit-il. Cela fait à peine deux ans que je suis sur le circuit de la Coupe du monde. Mon plus bel accomplissement fut ma qualification pour les Jeux. Cela dit, je ne vais pas à Sotchi pour regarder passer la parade!»

Son épreuve de prédilection est le 1000 mètres. «Il  faut user de stratégie, car on ne peut pas prendre la tête dès le départ et espérer filer vers la victoire, ce serait trop exigeant physiquement», explique-t-il.

Charle Cournoyer a commencé à patiner vers l’âge de six ans. Son grand frère, de deux ans son aîné, est aussi sur l’équipe nationale de patinage de vitesse courte piste, mais il ne sera pas à Sotchi. Il a aussi un frère jumeau et une sœur, qui patine elle aussi. «J’ai tout de suite aimé les séances d’entraînement, la vitesse et surtout les virages, raconte-t-il à propos de ses débuts dans la discipline. Quand on tourne, et on tourne souvent, on ressent une montée d’adrénaline incomparable.»

Il espère reprendre ses études à l’automne 2014, car il a à peine eu le temps d’amorcer son baccalauréat en informatique et génie logiciel l’automne dernier. «J’ai commencé à faire de la programmation au cégep et j’ai eu la piqûre», raconte-t-il.

Place aux Jeux!

Les principaux adversaires des patineurs canadiens à Sotchi seront les Coréens, les Chinois et les Américains… sans oublier leurs propres coéquipiers aux épreuves de 500 et 1000 mètres. «Mon pire adversaire est toujours moi-même», philosophe Olivier Jean.

L’équipe canadienne de patinage courte piste s’est assurée une bonne adaptation au décalage horaire en se rendant à Budapest une semaine avant le début des Jeux, qui s’amorcent le 7 février prochain.

L’équipe ne sera pas en terrain inconnu lors des compétitions, car elle a participé l’an dernier à une épreuve de Coupe du monde à Sotchi. Les patineurs ont pu visiter une partie du village olympique, alors en construction. Mais cette fois-ci, il y aura beaucoup plus de spectateurs pour suivre leurs prouesses sportives.