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Un parcours sous le signe de l’art

De la Galerie de l’UQAM au Bureau du recrutement, Pierre Leclerc a consacré plus de 30 ans à son alma mater.

Par Pierre-Etienne Caza

10 octobre 2014 à 11 h 10

Mis à jour le 2 juin 2022 à 14 h 43

Pierre Leclerc Photo: Nathalie St-Pierre

Les parcours artistiques ne mènent pas toujours là où l’on croit. Parlez-en à Pierre Leclerc (B.A. arts plastiques, 83), artiste à ses heures, qui a œuvré pendant 14 ans à la Galerie de l’UQAM avant de devenir conseiller en recrutement étudiant auprès de la Faculté des arts. «Tout au long de ma carrière, j’ai eu le privilège de côtoyer des artistes en devenir, des artistes établis et des chercheurs-créateurs en arts», souligne-t-il.

Pierre Leclerc avait complété un trimestre en arts visuels à l’Université Laval avant de s’inscrire en arts plastiques à l’UQAM et de déménager à Montréal au début des années 1980. «Le programme de l’UQAM correspondait davantage à mes intérêts», dit-il à propos de ses années d’études durant lesquelles il a baigné «dans un univers de création formidable.»

Son diplôme de bac en poche, il ne se doutait pas qu’il serait de retour à l’Université quelques mois plus tard. «Au cours d’une visite à la Galerie de l’UQAM, alors que j’étais sans emploi, la secrétaire m’a appris que l’on cherchait un gardien», raconte-t-il. Ce travail d’une à deux journées par semaine était combiné, entre autres, à des contrats de technicien en administration au Bureau de la recherche institutionnelle, l’ancêtre du SPARI. «Je travaillais sur la relance des bacheliers, une enquête visant à jauger le degré de satisfaction des diplômés une fois sur le marché du travail», se souvient le conseiller.

Surnuméraire pendant neuf ans, Pierre Leclerc occupe de nombreuses fonctions à la Galerie avant d’avoir le titre officiel de technicien en muséologie en 1992. Emprunts de matériel, gestion des assurances, aménagements des salles et des éclairages, la logistique des expositions n’a pas de secrets pour lui. Il s’occupe également du graphisme des cartons d’invitation et prend les photos pendant les expositions! «C’était une belle période de ma vie qui m’a permis d’être en contact avec des créateurs inspirants», confie-t-il.

Le conseiller a même été commissaire de deux expositions: Hommage à l’École des Beaux-arts de Montréal 1923-1969, présentée en 1989 dans le cadre du 65e anniversaire de la fondation de l’École des Beaux-arts, et UQAM 20 ans. Premiers états de la question, en 1990, qui proposait des œuvres de professeurs et de chargés de cours du Département d’arts plastiques.

Changement de cap

Forcé de changer d’emploi pour des raisons de santé, Pierre Leclerc obtient un poste de commis au Registrariat en 1998. «C’était un nouveau défi car j’entrais dans un univers complètement différent. Le tiers de ma tâche consistait à répondre à des courriels de candidats étrangers qui voulaient de l’information sur les études à l’UQAM. Je répondais en moyenne à 2 000 demandes par année», explique le conseiller, qui est devenu ainsi une sorte de “spécialiste” des candidats étrangers.

Au printemps 2002, Pierre Leclerc décroche un contrat de remplacement durant le congé de maternité d’une agente du Bureau du recrutement. «Pendant un an, j’ai répondu aux courriels des candidats étrangers, sept heures par jour, cinq jours par semaine. À l’époque, il n’y avait pas de logiciels de réponses automatiques, alors j’avais créé ma banque de réponses. Je copiais-collais selon la demande et j’ajustais au besoin.»

Demeuré au Bureau du recrutement, il y obtient un poste en 2008. Au cours de ces années, le conseiller participe à plusieurs salons de l’éducation, aux journées Portes ouvertes, et aux tournées universitaires des cégeps et des écoles secondaires du Québec. Sans oublier quelques missions de recrutement à l’étranger. «À Montréal, à Paris et même à Tunis, il m’est arrivé de rencontrer des gens avec lesquels j’avais correspondu par courriel, raconte-t-il. Je ne savais pas qui ils étaient, mais eux me reconnaissaient à cause de mon badge. Ils venaient me voir et me disaient: “Bonjour monsieur Pierre!»

Une fois arrivés à Montréal, plusieurs étudiants étrangers viennent visiter l’UQAM avec leurs parents. «Cela fait partie de ma tâche d’effectuer des visites guidées selon leurs besoins, poursuit Pierre Leclerc. Je le fais avec les étudiants étrangers, mais aussi avec les groupes de cégépiens en provenance des régions du Québec.»

Savoir céder sa place

Depuis qu’il est au Bureau du recrutement, le conseiller est affecté aux candidats qui souhaitent étudier en arts. «J’adore être en relation avec ces jeunes, dit-il. Ils sont à une étape de leur vie où la création prend toute la place et c’est très stimulant. Mon rôle est de les accompagner jusqu’à ce qu’ils soumettent une demande d’admission, tout en les aidant à prendre conscience de leurs forces et de leurs limites, car ce ne sont pas tous les candidats qui sont admissibles aux programmes. Cela prend du tact pour discuter de ces questions.»

L’artiste en lui, qui se passionne pour la peinture, le dessin et la photo, n’est jamais loin. D’ailleurs, on a pu voir quelques-unes de ses œuvres lors des expositions passées des employés de l’UQAM. «J’aurai l’occasion de renouer avec la création au cours des prochains mois», confie Pierre Leclerc, qui quittera l’UQAM à la fin novembre avant d’être officiellement retraité le 1er juin prochain.

D’ici là, celui qui a côtoyé des artistes tout au long de sa carrière participera à une “tournée d’adieu” bien particulière qui le mènera au Salon national de l’éducation, du 15 au 17 octobre, à la Place Bonaventure, à la journée Portes ouvertes de l’UQAM, le 25 octobre, ainsi qu’au Saguenay-Lac-St-Jean et dans quelques villes “triées sur le volet”, dans le cadre de la tournée universitaire. «Je suis fier de mon parcours à l’UQAM, conclut Pierre Leclerc. J’ai pu rencontrer des collègues formidables et une myriade d’étudiants motivés. Si j’étais plus jeune, je continuerais car j’adore ça! Mais il faut savoir céder sa place.»