Série «Titres d’ici»
Pour une laïcité sans adjectif

Les professeurs Francine Descarries (sociologie) et Bernard Andrès (études littéraires) ainsi que la diplômée Djemila Benhabib comptent parmi les collaborateurs de l’ouvrage Pour une reconnaissance de la laïcité au Québec, publié sous la direction du journaliste Daniel Baril et de l’historien Yvan Lamonde. Ses auteurs plaident pour une reconnaissance juridique de la laïcité de l’État. Ils explicitent les dimensions d’une laïcité sans adjectif, insistant sur la place décisive qu’occupent les femmes dans ce projet. Ils reprochent aux tenants de la laïcité ouverte de limiter la portée de la laïcité en faisant prévaloir le droit à l’expression religieuse de l’individu sur la neutralité que doit afficher l’État. Djemila Benhabib met en garde contre les dangers de l’islamisme politique qu’elle a vu à l’œuvre dans la récupération des soulèvements du printemps arabe. Polémiste, Bernard Andrès réplique à ceux qui dénigrent la laïcité républicaine en la dépeignant comme rigide et importée de France. Il critique également ceux qui instrumentalisent la laïcité au profit de politiques de droite. Francine Descarries soutient, pour sa part, que le sexisme des religions est un obstacle à la pleine citoyenneté des femmes et que l’égalité entre les sexes est incompatible avec le relativisme culturel prôné par la laïcité ouverte. Paru aux Presses de l’Université Laval.
Une étude de la gastronomie québécoise

Pourquoi certains aliments ou certaines pratiques alimentaires, qu’il s’agisse du pâté chinois, de l’agneau de Charlevoix, de la poutine, des rituels du temps des sucres ou de la production et de la consommation de fromages québécois, en arrivent-ils à être dotés d’une valeur patrimoniale? Quelles sont les figures, dans la longue durée historique et dans le contexte actuel, autour desquelles se construit le patrimoine gastronomique? Ce sont là quelques-unes des questions auxquelles tentent de répondre Gastronomie québécoise et patrimoine, prolongement de réflexions amorcées dans le cadre d’un colloque de l’ACFAS en 2011. «Au moment où la gastronomie devient un sujet d’intérêt public, il importe de s’y intéresser non pas simplement pour y adhérer, non pas non plus pour condamner l’intérêt qu’elle suscite, mais pour tâcher de mieux comprendre ses dimensions multiples», écrivent en introduction Marie-Noëlle Aubertin, doctorante en muséologie, médiation, patrimoine, et Geneviève Sicotte professeure à l’Université Concordia, qui dirigent l’ouvrage. Ce désir de transformer la gastronomie en objet de savoir est de plus en plus partagé par différents acteurs dans des domaines comme l’agronomie, la nutrition, la sociologie, la littérature, le design ou l’histoire, interpellés dans ce recueil qui souhaite contribuer à une redéfinition de la gastronomie. Paru aux Presses de l’Université du Québec.
Comprendre l’autisme

De nombreuses études ont été publiées sur le trouble du spectre de l’autisme (TSA). Malgré cela, les connaissances acquises jusqu’à présent demeurent limitées. Ce paradoxe s’explique par le caractère problématique de la définition même de cette catégorie diagnostique. La grande variété des symptômes qui lui sont associés et l’étendue très large des degrés d’atteinte font du TSA un trouble particulièrement difficile à étudier. L’ouvrage intitulé Le trouble du spectre de l’autisme, publié sous la direction des professeures Catherine des Rivières-Pigeon (sociologie) et Nathalie Poirier (psychologie) se base sur des recensions systématiques d’écrits scientifiques, surtout québécois, parus sur le sujet entre 2005 et 2011. Il présente un état des connaissances du TSA et aborde plusieurs thèmes: la nomenclature, l’étiologie, la prévalence et le diagnostic; les aspects liés à la santé physique et psychologique; la famille; les interventions en petite enfance; les défis de l’adolescence et de la vie adulte; les services de garde et le milieu scolaire. Les auteurs appellent à de nouvelles études permettant de mieux comprendre le TSA dans toute sa complexité et suggèrent des pistes de solution pour améliorer le bien-être des personnes touchées par le TSA et leur permettre de développer leur plein potentiel. Paru aux Presses de l’Université du Québec.
Le téléroman québécois sous la loupe

Les Belles Histoires des pays d’en haut, Le temps d’une paix, Lance et compte… Le téléroman québécois est, de toutes les productions télévisées pour grand public, la catégorie de programmes qui a suscité la plus vaste audience et le plus grand engouement depuis 1953. Spécialiste en histoire du théâtre radiophonique et télévisé et professeure associée au Département d’études littéraires, Renée Legris a publié de nombreux ouvrages sur la question, dont Histoire des genres dramatiques à la radio québécoise. Dans Le téléroman québécois (1953-2008), elle propose un regard critique sur la production depuis ses origines tout en présentant une analyse des grandes œuvres du genre. Au moyen d’exemples, elle aborde plusieurs thèmes récurrents dans les téléromans québécois comme la mort, la violence, l’hédonisme ainsi que le fétichisme sexuel, qui, selon elle, devient plus explicite au fil des ans. Plusieurs chapitres sont dédiés aux personnages féminins dans les téléromans «dont les fonctions et les rôles évoluent au gré des transformations apportées dans la société québécoise par la modernité et les cheminements de la postmodernité», écrit l’auteure. Celle-ci se penche également sur les transformations apportées aux représentations sociales dans les téléromans, tant rurales qu’urbaines, ouvrières ou bourgeoises. Publié chez Septentrion.
Philosophie de l’éducation

Le professeur Normand Baillargeon, du Département d’éducation et pédagogie, réunit quelques-uns de ses textes parus ou inédits portant sur la philosophie de l’éducation dans Turbulences. Essais de philosophie de l’éducation. Il espère ainsi démontrer la pertinence de cette discipline qui pendant des siècles a inspiré pédagogues, réformateurs et éducateurs, mais qui aujourd’hui ne joue plus qu’un rôle mineur dans la pensée de l’éducation. «Cette situation est à mes yeux plus que déplorable: elle est proprement catastrophique, écrit-il. Cette perte mémorielle est immense et se paie au prix fort. Car refuser de faire de la philosophie, c’est courir le risque d’être, sans même en avoir tout à fait conscience, sous l’emprise d’une mauvaise philosophie.» Selon le professeur, la fréquentation de la philosophie permet de poser – et d’espérer résoudre – les problèmes éthiques, politiques et normatifs qui se posent dans le domaine de l’éducation. Entre autres sujets, le philosophe aborde le concept d’éducation libérale de Paul H. Hirst, il parle du créateur de la philosophie analytique de l’éducation, Richard Stanley Peters, de la pertinence d’enseigner le mystérianisme – une thèse très singulière de la philosophie de l’esprit – aux étudiants du collégial, et de celle d’enseigner la philosophie aux enfants, de la formation philosophique des enseignants et de la recherche empirique en éducation. Publié aux Presses de l’Université Laval.
Personnages virtuels en scène

Depuis quelques années, les personnages virtuels et les êtres artificiels, que ce soit sous forme d’ombres, de doubles ou de spectres ayant le pouvoir de s’animer, se multiplient dans les arts médiatiques et dans les arts de la scène en empruntant plusieurs apparences. «Le personnage virtuel désigne soit un automate, une figure de synthèse animée par les récentes technologies de capture de mouvement ou un simulacre qui joue sur l’illusion perceptive au moyen de projections vidéo afin de construire ses leurres», peut-on lire dans l’ouvrage collectif Personnage virtuel et corps performatif. Effets de présence, sous la direction de Louise Poissant, doyenne de la Faculté des arts, et de la professeure Renée Bourassa, de l’Université Laval. Quel rôle ces êtres sont-ils appelés à jouer? Quels sont les procédés scénographiques et médiatiques utilisés pour animer ces personnages et créer un effet de présence? La publication fait suite au colloque «Personnages virtuels et effets de présence» tenu à l’UQAM en 2009, dans la foulée des recherches menées par le groupe Performativité et effets de présence, sous la direction de la professeure Josette Féral, de l’École supérieure de théâtre, et de Louise Poissant. Publié aux Presses de l’Université du Québec.