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Le Projet Peinture sur le Web

La Galerie de l’UQAM inaugure une exposition virtuelle sur la peinture actuelle au Canada.

10 janvier 2014 à 16 h 01

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

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Christine Major, Cuisine rouge, 2010.

Le 9 janvier dernier, la Galerie de l’UQAM a dévoilé la plateforme Web de l’exposition Le projet peinture. Un instantané de la peinture au Canada. Présentée à la Galerie en mai, juin et juillet 2013, celle-ci avait connu un grand succès. Réalisée en partenariat avec le Musée virtuel du Canada et avec la collaboration du Service de production audiovisuelle et multimédia de l’UQAM, l’exposition est en ligne pour une durée de cinq ans et offre au grand public un panorama de la peinture canadienne actuelle. La doctorante en histoire de l’art Julie Bélisle a assuré le commissariat et la coordination générale du projet, sous la direction de Louise Déry, directrice de la Galerie.

La plateforme Web propose une soixantaine d’œuvres récentes conçues par autant d’artistes du Canada anglais, du Québec et des Premières Nations. Elle permet aussi aux visiteurs d’avoir accès à du matériel à visée pédagogique, dont un glossaire, une chronologie offrant des repères historiques pour connaître l’évolution de la peinture au Canada, des références bibliographiques, des jeux de connaissances et de courtes vidéos montrant plusieurs artistes au travail.

Les œuvres figuratives et non figuratives reflètent la diversité des genres et sont regroupées selon quatre grandes thématiques : les figures du réel, qui émanent de démarches figuratives s’inscrivant dans la lignée des grandes traditions picturales; les univers de fiction, inspirés de la bande dessinée, des médias et de l’illustration; la peinture comme sujet, où l’acte même de peindre devient le sujet de l’œuvre, soit par l’utilisation de la citation, par la gestualité ou par l’abstraction; les pratiques hybrides, où la peinture, au contact d’autres disciplines artistiques, devient une peinture-objet, une peinture-écriture ou une peinture-photographie.

Deux nouvelles expositions

La Galerie présente également, du 10 janvier au 22 février, deux nouvelles expositions : Carol Wainio. The Book, produite par la Galerie d’art de l’Université Carleton, à Ottawa, et Rêve, Baby, Rêve, d’Isabelle Guimond, finissante à la maîtrise en arts visuels et médiatiques.

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Carol Wainio, Tapestry, 2009. Photo: avec l’autorisation de Paul Petro Centemporary art, Toronto, et de la TrépanierBaer Gallery, Calgary.

L’exposition The Book, dont le commissariat est assuré par Diana Nemiroff, rassemble une quinzaine d’œuvres récentes de l’artiste canadienne Carol Wainio, réaliséee sur une période de dix ans. Intéressée par la puissance narrative des images, cette dernière utilise les références à l’imagerie des contes de fées et des livres illustrés pour développer une  réflexion sur la notion de récit et sur les changements sociaux engendrés par l’industrialisation. Plusieurs de ses œuvres picturales évoquent une atmosphère de désenchantement et de perte plutôt que de merveilleux. Les livres se transforment en monuments en ruine, en structures provisoires dans un paysage jonché de sacs de plastique et de chaussures bon marché jetées au rebut. Les sujets des contes traditionnels deviennent des commentaires sur la société de consommation actuelle et sur ses inégalités.

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Isabelle Guimond, Je n’étais donc pas seule, 2014. Photo: Nathalie St-Pierre.

Pour l’exposition Rêve, Baby, Rêve, Isabelle Guimond s’est notamment inspirée des rues du quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, où elle a trouvé des motifs qui sont devenus des peintures. À partir de ce qu’elle appelle des «micro-contextes», elle a élaboré des tableaux de grandes dimensions, où les images, peintes avec soin, se découpent sur des dégradés de couleurs vives puis s’entremêlent dans une facture tantôt léchée, tantôt trash et criarde. Rêve, Baby, Rêve, ce sont notamment des motifs de clôture frost, de piles de déchets, de matelas contaminés. C’est l’humanité colorée et singulière des rues et, parfois aussi, sa violence corrosive.