Voir plus
Voir moins

Pour contrer la violence et le décrochage scolaire

Une nouvelle chaire est créée grâce à un don d’un demi-million de dollars du professeur Robert Sheitoyan.

20 novembre 2014 à 11 h 11

Mis à jour le 3 juin 2016 à 13 h 06

L’UQAM a procédé, le 19 novembre dernier, au lancement de la Chaire Robert Sheitoyan sur la prévention de la violence et du décrochage scolaire, dont la titulaire est la professeure France Capuano, du Département d’éducation et formation spécialisées. L’événement s’est déroulé en présence des dirigeantes des organismes partenaires de la  Chaire: l’Association québécoise des troubles d’apprentissage (AQETA), le Centre de psycho-éducation du Québec et les commissions scolaires de Montréal, Laval et Marie-Victorin, située sur la Rive-Sud.

La Chaire a pu voir le jour grâce à un don d’un demi-million de dollars du professeur Robert Sheitoyan, directeur du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG UQAM. Le recteur de l’UQAM, Robert Proulx, a d’ailleurs profité de l’occasion pour souligner «la contribution extrêmement généreuse du professeur Robert Sheitoyan, l’un des plus grands donateurs de l’histoire de l’UQAM et le premier professeur de l’Université à donner son nom à une de nos chaires de recherche.»

Au Québec, les difficultés en lecture dès l’âge de sept ans, l’absence de compétences sociales, qui conduit parfois à l’adoption de comportements agressifs, et le fait de provenir d’une famille à faible revenu comptent parmi les facteurs de risque associés au décrochage scolaire. Dans certains milieux défavorisés, plus de 50 % des jeunes n’obtiennent pas un diplôme ou une qualification d’études secondaires. 

Selon France Capuano, la Chaire Robert Sheitoyan arrive à point. «Les chercheurs québécois qui travaillent dans le domaine de la prévention de la violence et du décrochage scolaire possèdent une solide expertise, a-t-elle noté. Plusieurs d’entre eux ont choisi de s’associer à la Chaire. En plus de produire des connaissances fondamentales, ils ont développé et testé des pratiques prometteuses, en partenariat avec plusieurs réseaux – éducation, santé, services sociaux et services de garde.»

Intervenir tôt

Le recteur Robert Proulx, France Capuano, Robert Sheitoyan et la doyenne Monique Brodeur. Photo: Denis Bernier

Les travaux de la Chaire seront entièrement dédiés au développement des connaissances dans le domaine de la prévention de la violence et du décrochage scolaire auprès des jeunes enfants dès leur entrée à l’école: maternelle 4 ans, 5 ans, 1er et 2e cycle du primaire. «Un enfant sur 4 au Québec arrive à la maternelle en étant peu préparé pour relever les défis liés aux apprentissages et à la vie de groupe, a souligné France Capuano. Nous travaillerons avec nos partenaires du réseau scolaire pour, notamment, évaluer l’impact de la maternelle 4 ans à temps plein en milieu défavorisé, une mesure implantée dans les Commissions scolaires du Québec depuis l’automne 2013. Nous travaillerons aussi pour faire en sorte que cette mesure contribue à réduire les écarts entre les enfants de milieux défavorisés et ceux issus de milieux mieux nantis. La réduction de ces écarts à un jeune âge favorise l’égalité des chances, surtout si elle est maintenue au cours des premières années de scolarisation.»

Le recteur Robert Proulx a insisté dans son allocution sur l’importance du processus de co-construction des savoirs impliquant les chercheurs et leurs partenaires du milieu, l’objectif étant de mettre en place des mesures de prévention efficaces dès le début du parcours scolaire. «Investir dans une approche en amont des problèmes est souvent valorisé à l’UQAM et cela est particulièrement approprié pour le milieu scolaire québécois», a-t-il déclaré.

La doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation, Monique Brodeur, a indiqué que «la prévention de la violence et du décrochage scolaire constitue une mission exigeante, essentielle pour les enfants, les intervenants, les gestionnaires, les décideurs et la société en général». Elle a rappelé que la professeure Capuano et ses collègues réalisent, depuis plus de 20 ans, des travaux de recherche scientifique, de la formation initiale et continue, ainsi que du transfert de connaissances afin de prévenir et de contrer le décrochage scolaire. Des travaux qui ont permis notamment de développer des programmes d’intervention maintenant implantés dans plusieurs milieux au Québec, au Canada et à l’étranger.

France Capuano a ainsi conçu le programme Fluppy, qui vise à prévenir la violence et le décrochage dès la maternelle. La France, la Suisse, la Colombie, le Brésil et l’Australie ont pu compter sur sa collaboration pour l’implantation de ce programme dans leurs écoles.