Qui n’a pas vibré en regardant les performances d’Isabelle Brasseur et Lloyd Eisler aux Jeux olympiques d’Albertville (1992) et de Lillehammer (1994), ou celles de David Pelletier et Jamie Salé aux Jeux de Salt Lake City (2002)? Un autre duo, particulièrement prometteur, pourrait faire revivre les mêmes émotions aux amateurs de patinage artistique lors des prochains Jeux olympiques.
Charlie Bilodeau, 21 ans, étudiant au certificat en communication socionumérique des organisations, et sa partenaire Julianne Séguin, 18 ans, dominent présentement le circuit junior. En septembre, les patineurs ont remporté la médaille d’or au Grand Prix junior d’Ostrava, en République tchèque. Le mois suivant, ils ont répété leur exploit au Grand Prix junior de Dresden, en Allemagne. «Julianne et moi avons une belle complicité, tant sur la glace que sur le plan personnel, affirme Charlie Bilodeau. Nous sommes prêts à faire le saut chez les seniors lors des prochains Championnats canadiens en janvier.»
Adepte de haute voltige
Natif de Trois-Pistoles, Charlie Bilodeau a commencé à patiner à l’âge de 3 ans, initié par sa mère, elle-même entraîneuse en patinage artistique. À l’âge de 12 ans, il décide de prendre une pause pour s’adonner à d’autres sports de haute voltige, comme la planche à neige et le patin à roues alignées. «J’ai toujours été un peu casse-cou, avoue-t-il. Ce que j’aime dans le patin, c’est le côté acrobatique, faire des sauts, lancer ma partenaire dans les airs, la faire tourner.»
Après quelques essais, il réalise que le patinage artistique lui offre la meilleure chance de connaître du succès. Il s’y adonne plus sérieusement dès l’âge de 14 ans: il déménage à Montréal pour se rapprocher des centres d’entraînement et décide de concentrer tous ses efforts sur les épreuves en couple. Il s’associe d’abord avec Krystel Desjardins, avec qui il remporte le titre de champion canadien novice en 2010, puis avec Julianne Séguin depuis 2013.
Grande complicité
«À notre première année, Julianne et moi avons mis l’accent sur les éléments techniques et les sauts, mais des gens nous ont dit que nous manquions de chimie sur la glace. Cette année, nous avons beaucoup travaillé sur la connaissance de l’un et de l’autre. Notre programme long à Ostrava et à Dresden donnait des frissons, les gens y croyaient.»
Quelques événements difficiles survenus en 2013 ont rapproché les deux patineurs. «Mon père et mon grand-père sont décédés, puis Julianne s’est blessée gravement au dos. Ce fut une période difficile à vivre, avec beaucoup de remises en question. Mais ces événements ont fait en sorte que l’on se connaît mieux que l’an dernier.» Les deux s’entraînent maintenant à Chambly, sous les conseils de Josée Picard, ancienne entraîneuse d’Isabelle Brasseur et de Lloyd Eisler. «Nous sommes très bien encadrés et nous bénéficions des ressources de Patinage Québec et de Patinage Canada.»
Un tremplin en communication
L’étudiant au certificat en communication socionumérique des organisations a eu la piqûre des communications au cégep. «Je savais que je voulais poursuivre dans ce domaine à l’université, mais faire un baccalauréat était trop exigeant. Ce certificat touche les médias sociaux, un métier d’avenir. Ma formation sera utile dans ma vie d’athlète et pourrait me servir de tremplin dans le monde des communications après le patinage.»
Charlie Bilodeau aimerait suivre les traces de son modèle de jeunesse, David Pelletier, médaillé d’or aux Jeux de 2002, qui est lui aussi natif du Bas-Saint-Laurent, plus précisément de Sayabec, situé à 130 km de Trois-Pistoles.
«Julianne et moi avons comme objectif de participer aux Jeux olympiques de 2018, à Pyeongchang, en Corée du Sud. Si nous continuons à travailler de la sorte et parvenons à éviter les blessures, nous y serons.»