Actualités UQAM présente le premier d’une série de trois articles consacrés aux concours «Oser et innover» et «Entrepreneuriat et innovation».
Le Service des partenariats et du soutien à l’innovation de l’UQAM (SePSI) tiendra une journée spéciale, le 6 novembre prochain, qui fera connaître les lauréats de deux concours lancés plus tôt cette année. Mis sur pied dans le but de promouvoir les activités de valorisation de la recherche universitaire et l’entrepreneuriat, les concours «Oser et innover» et «Entrepreneuriat et innovation», destinés respectivement à des professeurs et à des étudiants de l’UQAM, ont obtenu un franc succès.
Le SePSI a examiné au total plus d’une soixantaine de projets d’innovations dans divers domaines, tels que la mode, les technologies de l’information, les plateformes collaboratives, l’activité physique, les jeux vidéo, le bien-être des travailleurs et la sexualisation précoce. Des professeurs et leurs équipes de recherche ont soumis 19 dossiers au concours «Oser et innover». Les projets finalistes retenus concernent des innovations sociales et technologiques. Deux bourses de 10 000 $ seront remises aux deux meilleurs projets.
Les projets finalistes, décrits ci-dessous, seront présentés le 6 novembre à la salle Pierre-Bourgault (pavillon JE), de 13 h 30 à 15 h 30. Les chercheurs disposeront de cinq minutes pour présenter leur projet, devant public et devant un jury formé principalement de gens d’affaires. Les gagnants seront connus le jour même, lors d’une grande Soirée de l’innovation.
Réadapter par les jeux vidéo
Le professeur Laurent Ballaz, du Département de kinanthropologie, s’intéresse aux effets de l’exercice en réadaptation pédiatrique. L’équipe du professeur a conçu une console de jeu vidéo pour les enfants atteints de paralysie cérébrale afin de les aider à améliorer leur posture et leur marche. Chercheur au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine et directeur du Laboratoire d’analyse de la marche au Centre de réadaptation Marie Enfant du CHU, Laurent Ballaz travaille avec des enfants qui ont un trouble de la marche important. Le concept du jeu consiste à remplir des coupelles de gouttes d’eau. L’enfant s’installe sur une plateforme Wii Fit ─ adaptée à son niveau ─, à laquelle est jumelée des capteurs de mouvement, et doit réussir à transférer son poids d’une jambe à l’autre, tout en adoptant une bonne posture dynamique. «Si les mouvements du tronc sont trop importants, les coupelles se renversent et l’enfant ne peut réussir le jeu, précise Laurent Ballaz. Le but est que la réadaptation de l’enfant, un processus normalement long et pénible, se fasse d’une manière ludique.» Le professeur souhaiterait implanter son jeu dans les écoles spécialisées et l’adapter aux enfants qui présentent d’autres types d’handicaps et même proposer une version pour les adultes et les personnes âgées.
Prévenir la sexualisation précoce
La professeure Francine Duquet, du Département de sexologie, présentera un programme de prévention de la sexualisation précoce s’adressant aux enfants du 3e cycle du primaire (5e et 6e année). «Nous avions déjà conçu un programme pour les élèves du secondaire et la demande était forte pour le primaire, explique-t-elle. Ce programme permettra aux intervenants d’accompagner les enfants dans le développement de leur sens critique à l’égard des influences médiatiques – image corporelle idéalisée, images sexualisées de leurs idoles, etc. – et de les aider à faire face à la pression des pairs – désir de popularité, pression d’avoir un chum ou une blonde. Il proposera également des réflexions sur les aspects positifs et développementaux de la sexualité, tels que les rapports égalitaires, et abordera la question de la prévention de la violence et de la sollicitation sexuelles en lien avec l’accès à du contenu sexuel par l’entremise des nouvelles technologies.» L’objectif est de permettre aux enfants de ne pas se sentir catapultés trop vite dans l’adolescence, ajoute la chercheuse. «Nous nous assurerons de leur donner une tribune afin de parler de leurs émotions devant leurs pairs, ce qui est incontournable pour assurer le succès d’un programme de prévention.»
Un outil pour mesurer la motivation au travail
L’échelle multidimensionnelle des motivations au travail mesure différents types de motivation comme le plaisir, la vocation, la réputation et la récompense. «Présenté sous la forme d’un questionnaire, cet outil vise à augmenter la performance et le bien-être des travailleurs. Les employés peuvent ainsi mieux comprendre leurs motivations et leurs besoins, se positionner ou se comparer à d’autres individus», explique Jacques Forest, professeur au Département d’organisation et ressources humaines. Le questionnaire a d’abord été testé auprès de 3500 employés provenant de 9 pays différents, dans le cadre d’une vaste recherche réunissant une vingtaine de chercheurs des quatre coins du monde, dont Jacques Forest (2e auteur). «Comme l’étude a confirmé que les motivations au travail sont les mêmes pour tous les travailleurs, peu importe leur âge, leur langue, leur culture d’origine et leur profession, nous disposons d’un outil universel disponible en plusieurs langues», poursuit le professeur. Celui-ci souhaite maintenant rendre disponible le questionnaire au moyen d’une plateforme Web accessible au grand public. L’analyse des questionnaires permettra également de poser un diagnostic afin d’aider les organisations à mieux identifier leurs priorités, à réviser leurs stratégies ainsi qu’à apporter, s’il y a lieu, des changements au sein de l’entreprise afin d’augmenter le bien-être des employés.
Intervenir auprès des femmes vivant avec le VIH/Sida
L’équipe de la professeure Joanne Otis, du Département de sexologie, a conçu le programme d’intervention Pouvoir partager/Pouvoirs partagés qui consiste en une série de rencontres animées par des intervenantes et des paires-aidantes visant à informer les femmes vivant avec le VIH/Sida sur la question du dévoilement et du non-dévoilement du statut séropositif. «La question du dévoilement est un enjeu crucial pour ces femmes, explique Joanne Otis. Pour elles, la maladie est un poison, un fardeau qu’elles portent dans toutes les sphères de leur vie.» Le programme, qui ne fait pas la promotion du dévoilement, permet aux femmes d’acquérir des stratégies afin qu’elles puissent assumer les conséquences de leurs choix tout en leur redonnant du pouvoir. «Les femmes sont informées sur les différentes situations dans lesquelles le dévoilement est obligatoire, mais la décision de dévoiler ou pas leur statut leur appartient. Elles ont ainsi un plus grand contrôle sur leur vie et peuvent se sentir moins accablées par le poids du secret, ce qui entraîne des effets bénéfiques sur leur qualité de vie.» Un site Web, où l’on trouve notamment un guide de formation en version téléchargeable, de l’information sur le sujet ainsi que des témoignages, a également été développé.
OUEST : un outil pour se repérer dans l’espace-temps
La professeure Nathalie Poirier, du Département de psychologie, a conçu OUEST (outil d’évaluation de la structure du temps), un horaire visuel permettant aux personnes atteintes du trouble du spectre de l’autisme (TSA) de se repérer dans l’espace-temps. Cet outil, qui convient autant aux enfants d’âge préscolaire et scolaire qu’aux adultes, pourra être utilisé à la garderie, en classe, en milieu de travail ou à la maison. «L’horaire est construit avec des images, des photos ou des mots, selon le niveau de compréhension de l’enfant ou de l’adulte, explique Nathalie Poirier. Un enfant pourrait, par exemple, associer l’image d’une cuiller à la période du dîner.» Selon la professeure, cet outil améliorera la gestion du stress et des troubles de comportement, l’attention, la communication et l’autonomie des personnes atteintes du TSA, qui composent 1 % de la population. Des dizaines d’exemplaires de OUEST ont déjà été vendus dans des commissions scolaires et centres de réadaptation en déficience intellectuelle. Nathalie Poirier souhaiterait que des autistes au secondaire ou dans des milieux de travail assurent la production de l’outil dans des ateliers protégés. «Produire cet outil pour d’autres personnes atteintes du TSA permettrait à des autistes de jouer un rôle social important», souligne-t-elle.
Actualités UQAM présentera les finalistes du concours «Entrepreneuriat et innovation», destiné aux étudiants de l’UQAM, dans un article à paraître le 3 novembre prochain.