Peu de joueurs du réseau collégial AA deviennent des joueurs d’impact sur la scène sportive universitaire. Les entraîneurs courtisent plutôt les joueurs vedettes du réseau AAA. Pourtant, il y a quatre ans, c’est en approchant lui-même Olga Hrycak qu’Éric Côté-Kougnima a réussi à faire le saut du AA aux Citadins de l’UQAM!
«En réalité, c’est Rico Lavoie, un spécialiste du basketball en Outaouais, qui m’a convaincu que j’avais le potentiel pour poursuivre ma carrière à l’université, raconte le capitaine des Citadins, qui obtiendra à la fin de l’année universitaire un baccalauréat en administration. C’est lui qui m’a présenté à Olga lors d’un match présaison des Citadins. Elle est ensuite venue me voir jouer durant ma dernière année avec les Griffons du Cégep de l’Outaouais.»
La pilote des Citadins a manifestement aimé ce qu’elle a vu. «Nous avons tout fait pour qu’il s’inscrive à l’UQAM, car nous avons immédiatement été séduits par son talent, sa détermination et sa maturité», confie Olga Hrycak.
Du soccer au basket
Éric Côté-Kougnima a bien failli ne jamais jouer au basketball. «J’étais un joueur de soccer, confie l’athlète de six pieds quatre pouces, né d’une mère québécoise et d’un père togolais. J’y ai joué de l’âge de 7 ans jusqu’à 17 ans, autant l’été que l’hiver.» C’est toutefois en raison d’un manque de joueurs pour former une équipe de soccer qu’il s’est tourné vers le basketball à son entrée au cégep. «J’avais joué un peu pendant mon cours secondaire, mais pas sérieusement», précise-t-il.
Il a appris rapidement, aidé par sons sens aigu de l’anticipation et sa vision du jeu, développés durant toutes ses années de soccer. «Avec les Griffons du Cégep de l’Outaouais, j’ai eu la chance de tomber sur un entraîneur exceptionnel en Alexandre Lafrance. Il nous encadrait sérieusement, autant pour les entraînements que pour nos séances de musculation», raconte-t-il.
La fameuse chimie
Lors de sa première saison à l’université, Éric Côté-Kougnima a été sélectionné dans l’équipe d’étoiles des recrues de la conférence québécoise. Les Citadins ont atteint la finale, qu’ils ont perdue par trois points face aux Stingers de Concordia.
L’année suivante, les Citadins ont remporté le deuxième championnat provincial de leur histoire par la marque de 78-75 face au Rouge et Or de l’Université Laval. «Chaque année des joueurs reviennent et d’autres quittent. Il ne faut pas grand-chose pour modifier la chimie d’une équipe, explique l’étudiant-athlète. Il suffit d’avoir un heureux mélange de vétérans et de recrues, quelques mois d’expériences de plus à jouer ensemble, et tout peut arriver.»
L’an dernier, la perte de plusieurs joueurs clés a affecté les Citadins, qui ont terminé au quatrième rang du classement et se sont inclinés en demi-finale face aux Stingers de Concordia. Cela n’a pas empêché Éric Côté-Kougnima de s’illustrer à nouveau. Joueur le plus utilisé du circuit avec 34,5 minutes par match, le numéro 15 des Citadins a été nommé joueur défensif de l’année au Québec pour une deuxième année consécutive. «C’est intuitif pour moi de me replier pour empêcher l’adversaire de compter, probablement à cause de mon passé de joueur de défense au soccer», dit-il.
En plus de ses prouesses sur le terrain, celui qui travaille au comptoir de prêt du Centre sportif a obtenu le Prix du mérite académique parmi les étudiants-athlètes des Citadins, grâce à une moyenne de 4,05 sur 4,3.
Cette année? «Nous visons le championnat provincial, c’est certain!», lance Éric Côté-Kougnima, dont ce sera la dernière année avec l’équipe. Au moment de mettre sous presse, les Citadins occupaient le 3e rang du classement, avec une fiche de quatre victoires et quatre défaites.
Après trois années et demie sous la férule d’Olga Hrycak, Éric Côté-Kougnima ne tarit pas d’éloges à l’endroit de sa coach. «Tu n’as pas le choix de tout donner pour ne pas la décevoir, dit-il. Elle donne l’exemple en se préparant de façon impeccable pour chacun des matchs et elle a le don particulier de savoir motiver tous les joueurs en choisissant les mots qui les feront réagir.»