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Madame basketball

Le court métrage documentaire Olga et ses hommes est en compétition dans plusieurs festivals depuis le mois d’août dernier.

Par Pierre-Etienne Caza

2 avril 2012 à 0 h 04

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Est-il possible de cerner l’essence d’une personne en 11 minutes et 15 secondes? C’est le pari qu’a tenté de relever Michaël Poirier-Martin en réalisant le court métrage documentaire Olga et ses hommes, à propos de l’entraîneuse de l’équipe masculine de basketball des Citadins.

C’est en jouant au badminton au centre sportif que l’étudiant au baccalauréat en communication (cinéma) a eu l’idée de faire un film sur Olga Hrycak. «Je la voyais diriger les entraînements des Citadins et j’étais fasciné, se rappelle-t-il. Pas seulement parce que c’est une femme de plus de 60 ans qui entraîne des hommes deux fois plus grands et plus gros qu’elle. L’autorité positive qui émane d’elle impressionne. On sent que les joueurs la respectent énormément.»

Le jeune réalisateur a eu accès à tous les entraînements, aux matchs et au vestiaire afin d’effectuer sa recherche. «Olga et les Citadins ont été très généreux», dit-il.

Le court métrage, sans narration ni entrevue, adopte le point de vue de l’observateur. «J’ai choisi de me concentrer sur le rôle d’entraîneuse. Il n’y a pas de dimension intérieure ou personnelle, mais on arrive tout de même à saisir l’essence d’Olga Hrycak juste à la voir aller avec ses hommes», explique le réalisateur. Les premiers instants dévoilent une entraîneuse passionnée et très exigeante. Un sourire d’avant-match capté par la caméra et un discours émouvant après une défaite révèlent ensuite l’affection profonde qu’elle éprouve pour ses joueurs et son métier.

En compétition internationale

Tourné à l’hiver 2011, le court métrage a été présenté pour la première fois en août dernier au Festival des films du monde de Montréal. En janvier, il était à l’affiche du Festival du Film court francophone de Vaulx-en-Velin, en France, puis, en février, dans la course pour le prix VOX aux Rendez-vous du cinéma québécois. «Les gens l’ont bien accueilli et j’ai eu de bons commentaires», affirme Michaël Poirier-Martin. En mars, son film a été présenté en compétition internationale au Regensburger Short Film Week en Allemagne, de même qu’au Festival du film étudiant de Québec.

Le 4 avril prochain, on pourra voir Olga et ses hommes au cinéma Beaubien dans le cadre du Festival des films de la relève. Le réalisateur se rendra ensuite en Suisse, où son film sera en compétition dans la section Premiers pas du très réputé festival documentaire Visions du Réel, qui a lieu du 20 au 27 avril à Nyon. «C’est l’occasion de rencontrer d’autres réalisateurs et des producteurs qui s’intéressent eux aussi au documentaire», note le réalisateur.

Michaël Poirier-Martin a choisi un genre peu commun, puisque les courts métrages sont habituellement dédiés à la fiction. «Le documentaire a un potentiel pour émouvoir qui surpasse celui de la fiction», croit l’étudiant, qui avoue avoir un intérêt marqué pour les sports et les loisirs. «Il s’agit de sujets parfaits parce que les sports rassemblent des gens autour d’une passion commune, poursuit-il. Il se passe toujours quelque chose d’émouvant lorsque l’on filme un événement sportif.» Sa caméra a déjà effectué par le passé des incursions du côté du curling et même du bingo! «Mon prochain projet portera sur les jeux vidéo, conclut-il. J’en suis à rédiger le scénario.»