Le rétroprojecteur? Folklorique! PowerPoint? Obsolète. «Les étudiants demandent aux professeurs des modes d’enseignement interactifs qui correspondent à leur réalité», explique le directeur du Service de l’audiovisuel (SAV), Gilles Boulet, qui inaugurait le 19 avril le nouveau Carrefour technopédagogique de l’UQAM, situé au local N-7110 du pavillon Paul-Gérin-Lajoie. «Ce carrefour est le point de convergence institutionnel en matière de soutien et de conseil aux professeurs et aux chargés de cours dans l’utilisation des technologies d’apprentissage», explique-t-il.
Tableau blanc interactif
À l’UQAM, 77 % des salles de cours (150 sur 193) sont désormais médiatisées, c’est-à-dire qu’elles sont dotées d’un projecteur, d’un ordinateur et d’une prise pour brancher un portable. Une cinquantaine de ces salles possèdent également un tableau blanc interactif, qui permet de naviguer sur le Web à la pointe du doigt, de créer en temps réel des animations, tableaux, graphiques et autres démonstrations. Elles sont également équipées d’un enregistreur Panopto, qui permet de conserver l’ensemble du cours – démonstrations au tableau interactif et explications orales du professeur incluses – que l’on peut ensuite rendre disponible sur Moodle.
Afin de se familiariser avec le fonctionnement du tableau blanc interactif, le Carrefour technopédagogique en met un à la disposition des membres du corps professoral. Une technopédagogue, deux concepteurs visuels et deux techniciens multimédias sont sur place pour leur venir en aide au besoin. «Le plus grand défi des professeurs est de repenser leurs cours, note Marina Caplain, chargée de projets technopédagogiques. Il est en effet plus simple de les recréer au complet en utilisant les fonctionnalités appropriées. Nous sommes là pour les assister dans l’articulation du contenu, le rendu graphique et le fonctionnement technique de l’outil.»
Plusieurs professeurs sont emballés par les possibilités infinies de l’outil, notamment en matière d’hyperliens. «Il faut toutefois garder en tête que l’on ne doit pas noyer les étudiants sous une tonne d’informations, note la technopédagogue. Il faut trouver le bon dosage.»
Plusieurs projets
Le Carrefour technopédagogique est né dans la foulée du Plan d’action institutionnel pour le développement des environnements numériques d’apprentissage à l’UQAM, adopté en juin dernier par la Commission des études. À la suite d’un appel lancé à l’automne 2011, 13 projets provenant des six facultés et de l’ESG ont été retenus et seront réalisés au cours de la prochaine année.
Parmi ces projets, on prévoit la réalisation de capsules de formation, officiellement baptisées «Ressources pour l’enseignement et l’apprentissage» (REA). Il s’agit de vidéos explicatives produites par des professeurs qui souhaitent mettre à la disposition de leurs étudiants et/ou de leurs collègues des outils de savoir dans leur domaine d’expertise.
Les formations en ligne synchrones font également partie de ces projets. «Ce sont des cours donnés simultanément à un groupe sur place et à des étudiants reliés virtuellement à la classe parleurs ordinateurs personnels, explique le directeur de l’audiovisuel. Nous expérimentons cette formule depuis septembre 2010 avec les cours de deuxième cycle en didactique des langues, offerts à des orthopédagogues sur le marché du travail.»
Avec l’annulation des lettres patentes rattachant la Téluq à l’UQAM, les formations en ligne en mode asynchrone, ou cours à distance, font plus que jamais partie de la liste des projets à développer. «Actuellement, l’UQAM offre huit cours entièrement médiatisés, note Gilles Boulet. Mais il y en aura davantage chaque année.»
Un autre des projets proposés est un gadget interactif appelé télévoteur. «Un professeur pourrait vouloir jauger les connaissances préalables de ses étudiants au début d’un cours, par exemple, ou les idées préconçues à propos d’un sujet, ou simplement vérifier si la matière a été bien comprise, illustre Gilles Boulet. Il pose ses questions, les étudiants votent avec leur manette numérique et les résultats s’affichent directement au tableau interactif. C’est un outil qui permet de susciter des discussions tout en prenant le pouls de la classe.» Bienvenue dans les salles de cours du XXIe siècle…
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Tout converge vers Moodle
Moodle, la plateforme d’apprentissage en ligne adoptée par l’UQAM il y a quelques années, constitue l’outil de base de tous ces développements technopédagogiques. C’est là que les professeurs et les chargés de cours déposent les notes de cours ou les textes à lire, que les étudiants créent des blogues, des forums ou des wikis, etc. C’est aussi sur Moodle que sont déposées les capsules REA et les cours enregistrés avec Panopto. Les cours en mode synchrone ou asynchrone sont également accessibles depuis Moodle. «La popularité de cette plateforme ne se dément pas», note Gilles Boulet. Au trimestre d’hiver 2012, 1 625 groupes-cours utilisaient Moodle – soit 31,6 % du nombre total de groupes-cours (5 150).