Voir plus
Voir moins

Des Jeux verts?

Le comité organisateur des Jeux de Londres met de l’avant de nombreuses initiatives en matière de développement durable.

Par Pierre-Etienne Caza

14 mai 2012 à 0 h 05

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Londres présentera-t-elle les premiers Jeux d’été verts? C’est du moins la prétention de son comité organisateur. «Sport, culture et développement durable sont désormais les trois piliers des Jeux olympiques, affirme Sylvain Lefebvre, professeur au Département de géographie et directeur du Groupe de recherche sur les espaces festifs (GREF). Lorsqu’une ville arrive à impressionner le Comité international olympique par ses projections en matière de développement durable, elle a plus de chances de rafler la mise. Ce fut le cas de Londres qui a présenté un projet ambitieux.»

Les Jeux olympiques se dérouleront du 27 juillet au 12 août prochains au cœur d’un parc olympique aménagé sur un site industriel abandonné de 100 hectares, situé dans l’arrondissement de Newham, à l’est de Londres. «Les terrains ont été décontaminés et on a privilégié une gestion écoresponsable des matériaux utilisés pour construire les infrastructures», note Sylvain Lefebvre.

Le nouveau stade olympique pourra accueillir 80 000 personnes lors des Jeux et sera ramené à environ 30 000 places une fois ceux-ci terminés. Le village olympique, qui logera 16 000 athlètes et officiels, compte 2 818 appartements, dont 1 379 seront transformés en logements à loyer modique après les Jeux. Même la flamme olympique fait partie du projet de développement durable : le combustible employé sera moins polluant que la paraffine!

«Ce que l’on souhaite faire avec le parc olympique une fois les Jeux terminés est extrêmement réfléchi et planifié», ajoute Sylvain Lefebvre. Le lieu deviendra en effet un grand parc urbain, un espace vert comptant près de 2 000 arbres, plus de 300 000 végétaux de zones humides et une station de pompage pour les eaux de pluie. Les espèces déplacées lors de la construction des infrastructures seront ramenées dans leur milieu naturel. Le comité organisateur affirme qu’il s’agit du plus vaste parc urbain créé en Europe depuis plus de 150 ans.

La revitalisation d’un quartier

Newham est un arrondissement pauvre comptant 250 000 résidants, dont 70 % de diverses origines ethniques. Le taux de chômage y est très élevé et 30 % de la population quitte l’arrondissement chaque année. «Après les Jeux, les infrastructures, l’environnement, les équipements publics, le réseau de transports publics et les offres d’emplois dans l’East End auront complètement changé», lit-on sur le site officiel des Jeux. «Les Jeux olympiques agissent comme un accélérateur de revitalisation urbaine, affirme Sylvain Lefebvre. Ce qui normalement aurait pris des décennies est réalisé en moins de dix ans. Bien sûr, les détracteurs sont au rendez-vous pour crier à la gentrification. C’est un phénomène qui se produit dans toutes les villes qui accueillent les Jeux olympiques.»

Le transport

L’amélioration des transports est l’une des composantes habituelles de ce genre de revitalisation. On a amélioré le réseau de métro aérien automatique, accru les passages de la ligne de métro Jubilee et rénové la gare de Stratford, qui dessert le parc olympique. Jeux verts obligent, aucun espace de stationnement n’a été prévu sur le site! Or, le métro de Londres est le plus ancien au monde… et l’un des plus engorgés. Chaque jour, près de quatre millions de trajets y sont effectués. Afin de permettre au réseau d’absorber l’affluence supplémentaire, les services de transports de Londres ont fait pression sur les grands employeurs pour encourager le télétravail pendant les Jeux… mais les Londoniens doutent que le réseau suffise à la tâche.

***

Nos espoirs olympiques à Londres

Pour connaître les étudiants-athlètes et les diplômés de l’UQAM qui participeront aux Jeux olympiques de Londres cet été: www.uqam.ca/olympiques