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Un grand philanthrope

Le professeur Robert Sheitoyan consent un don exceptionnel de un million de dollars à la Fondation de l’UQAM.

Par Linda Mongeau

18 avril 2011 à 0 h 04

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Toute sa vie, Robert Sheitoyan l’a consacrée à la relève. Professeur à l’UQAM depuis plus de 30 ans, cet homme d’affaires prospère, actuellement directeur du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale, a toujours considéré l’éducation comme étant notre plus grande richesse, voire un bien de première nécessité. «Pour le développement de notre société, que ce soit dans la sphère économique, sociale, culturelle ou scientifique, il faut investir dans la jeunesse et dans notre système d’éducation», affirme celui qui vient de faire un don exceptionnel de 1 000 000 $ à la Fondation de l’UQAM. En reconnaissance de sa grande générosité, Robert Sheitoyan fait désormais partie du nouveau Cercle des Grands Philanthropes de la Fondation de l’UQAM.

Convaincu de l’importance que revêt l’éducation supérieure – il a lui-même obtenu un M.B.A à l’Université Loyola de Chicago et un doctorat en administration des affaires à l’Université de Syracuse, dans l’État de New York -, Robert Sheitoyan contribue à la Fondation de l’UQAM depuis de nombreuses années. Il est d’ailleurs membre du Comité des dons majeurs et planifiés de la Fondation. Issu d’une famille nombreuse (comptant 17 enfants!), au sein de laquelle les valeurs de partage et d’équité étaient essentielles, il a dû, comme bien des jeunes d’aujourd’hui, travailler pendant ses études pour boucler son budget. Cela le rend particulièrement sensible à la réalité vécue par les étudiants. «Aider les étudiants de l’UQAM en leur permettant de consacrer plus de temps à leurs études, grâce à des bourses, est ce qui compte le plus à mes yeux», confie-t-il.

Une aide ciblée

Au cours des années passées, les récipiendaires des bourses Robert-Sheitoyan ont été choisis principalement dans les domaines de la musique et des sciences de l’environnement et incluaient le premier cycle. Aujourd’hui, le professeur a décidé de cibler son aide: toutes les bourses qu’il finance seront désormais accordées à des étudiants de l’ESG aux 2e et 3e cycles, notamment ceux qui ont des projets d’étude reliés au développement durable, que ce soit dans le domaine des études urbaines, de l’immobilier ou des ressources humaines.

«Il est important de donner à ceux qui en ont réellement besoin financièrement, mais aussi de choisir des secteurs où les gens qu’on aide auront un rôle important à jouer, dit Robert Sheitoyan. C’est ma contribution pour influencer le cours des choses.»

Pour ce donateur qui estime que la vie a été généreuse envers lui, rendre à la communauté une partie de ce qu’il a reçu est tout naturel : «Donner est très important, dit le professeur. Pour moi, c’est une source d’équilibre. Je donne parce que je reçois et cela me rend très heureux.»

Pour l’année universitaire 2010-2011, c’est 75 000 $ qui ont pu être remis en bourses aux étudiants, grâce aux revenus du fonds qu’il a créé, le Fonds de bourses Robert Sheitoyan. Le professeur Sheitoyan a également prévu qu’une partie importante de son don serve à soutenir de nouveaux projets de recherche de pointe à l’ESG. «Pour accroître notre force concurrentielle et favoriser l’innovation, il est important de soutenir aussi la recherche», ajoute-t-il.

Un mentor

Auteur et coauteur de plusieurs articles et ouvrages spécialisés, dont Les territoires de l’immobilier. Regards à l’aube du 21e siècle, rédigé en collaboration avec le professeur Jacques Saint-Pierre, également du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale, le professeur Sheitoyan est reconnu comme l’un des meilleurs experts du domaine de l’immobilier à Montréal.

«Quand on veut investir dans le domaine de l’immobilier, il faut connaître les mécanismes du marché, mais il faut aussi se fier à son sens de l’observation», affirme-t il. Dans ses cours, il insiste auprès de ses étudiants pour qu’ils aillent se promener dans le secteur qui les intéresse. «Je leur dis de regarder s’il y a une station de métro dans les alentours ou un centre hospitalier, ou si les terrains sont bien entretenus. Même si le marché est favorable dans une ville comme Montréal, ce ne sont pas tous les secteurs de la ville qui sont propices à l’investissement, et, dans un secteur donné, il y a toujours des rues qui sont meilleures et d’autres que l’on doit éviter.»

C’est à lui que l’on doit la mise sur pied du MBA pour cadres en immobilier, un programme novateur unique au Canada qui contribue à former une relève performante. Le professeur reste très près de ses anciens étudiants du MBA, qu’il prend plaisir à revoir lors de retrouvailles. «Nos étudiants sont extrêmement talentueux et il est important de les aider pour qu’ils puissent, à leur tour, contribuer à la société. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’appuie la Fondation de l’UQAM et son programme de bourses pour les étudiants», explique Robert Sheitoyan.

Dans Scénarios d’avenir. Se préparer dès aujourd’hui au monde de demain, un livre publié en collaboration avec le consultant en développement organisationnel Christian Messier, le professeur Sheitoyan veut aider ses lecteurs – comme il le fait dans ses cours avec ses étudiants- à s’approprier davantage leur environnement pour en exploiter les ressources insoupçonnées, à anticiper l’avenir pour s’orienter et décider des actions à prendre. Le scénario d’avenir, écrit-il, «contribue à mobiliser les individus et les équipes vers l’action concertée», et constitue ainsi un outil puissant.

En décidant de faire un don exceptionnel à l’UQAM, Robert Sheitoyan avait une vision d’avenir. Le donateur souhaite que d’autres membres de la communauté s’engagent à donner à leur tour. «J’espère que j’aurai contribué à valoriser à l’UQAM une culture philanthropique et à motiver quelques-uns de mes étudiants à poursuivre leurs études aux cycles supérieures», conclut-il.