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Pour la défense des minorités

Portrait de Marlene Jennings, diplômée de la Faculté de science politique et droit et lauréate du Prix Reconnaissance 2011.

Par Valérie Martin

2 mai 2011 à 0 h 05

Mis à jour le 17 septembre 2014 à 19 h 09

Le 12 mai prochain aura lieu le Gala Reconnaissance 2011 de l’UQAM au Belvédère du Centre des sciences de Montréal, sous la présidence d’honneur de Jean Laurin (B.Sp. administration, 1974), président et chef de la direction de Devencore NKF. Sept diplômées des six facultés de l’Université et de son École des sciences de la gestion recevront à cette occasion un prix Reconnaissance, soulignant leur réussite professionnelle et leur contribution au développement de leur secteur d’activité, de l’Université et de la société en général.

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Au moment de mettre sous presse, Marlene Jennings (LL.B., 1986) ne savait toujours pas si elle serait réélue en tant que députée libérale de Notre-Dame-de-Grâce – Lachine. Mais sa cote de popularité est telle qu’elle représentera fort probablement la circonscription pour un sixième mandat d’affilée. Députée depuis 1997 et jusqu’ici porte-parole de l’Opposition officielle en matière de Justice et au Procureur général du Canada, Marlene Jennings a toujours été une femme engagée qui a fait de la justice sociale son principal cheval de bataille.

Dans la vingtaine, elle œuvre auprès d’organismes communautaires, militant notamment pour le droit des femmes, des minorités ethniques et des autochtones à l’équité et à l’accès à l’emploi. Au début de la trentaine, afin de parfaire ses connaissances du droit, elle décide de retourner aux études. La future avocate choisit d’étudier à l’UQAM, le seul établissement qui lui offre un horaire flexible. «À l’UQAM, on est très sensible aux besoins des étudiants parents ou de ceux qui travaillent», souligne-t-elle. L’approche humaine de l’université l’a également séduite. «J’aime le processus de sélection de l’UQAM. On ne regarde pas seulement les notes, mais aussi la personne dans son ensemble. Nous ne sommes pas qu’un numéro.»

Aujourd’hui, ses études en droit lui servent énormément dans ses tâches de députée. «J’ai appris à synthétiser l’information, à comprendre des enjeux complexes. J’ai aussi développé des stratégies pour faire avancer mes idées et mes dossiers, dit-elle. Je sais comment les défendre, les expliquer, les mettre en valeur.» C’est également pendant ses études qu’elle apprend… à être patiente. «Une qualité essentielle lorsque l’on siège à la Chambre des communes», observe-t-elle en riant.

C’est à la fin des années 1990 que des membres du gouvernement libéral de Jean Chrétien lui proposent de faire le saut en politique. «Ils voulaient augmenter la présence des femmes au cabinet», précise Marlene Jennings. Malgré qu’elle ait souhaité devenir juge, la première femme noire à être élue au Parlement n’a jamais regretté son choix. «J’aime la politique, admet-elle. Pour moi, c’est une manière de redonner aux gens, de participer à l’élaboration de politiques locales qui profitent également à l’ensemble des Canadiens. J’ai appris de mes parents et de mes professeurs de l’UQAM que nous avons le devoir de transmettre et de partager nos connaissances.»

Si elle est réélue, Marlene Jennings poursuivra sa lutte pour l’imputabilité des autorités aéroportuaires, «qui n’ont pas d’obligation envers les municipalités et la population de rendre des comptes et de publier des études sur leurs impacts environnementaux. Elles peuvent en toute légalité déplacer des corridors aériens à l’insu des résidants qui vivent à proximité des aéroports et utiliser l’eau potable et les égouts d’une municipalité, sans que cette dernière n’ait un mot à dire.» La politicienne compte également faire modifier la Loi canadienne sur les impôts afin d’améliorer la situation des travailleurs autonomes incorporés, beaucoup plus imposés que les petites entreprises. «Dans cette situation, ils ont du mal à survivre.»