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Le milieu de l’éducation demande des correctifs au Guide explicatif du projet de loi 21

5 décembre 2011 à 10 h 12

Mis à jour le 3 février 2012 à 10 h 02

Monique Brodeur. Photo: Nathalie St-PierrePlusieurs acteurs importants du milieu de l’éducation ont signé aujourd’hui une lettre commune adressée au président de l’Office des professions du Québec, dans laquelle ils demandent le retrait des troubles d’apprentissages du Guide explicatif du projet de loi 21. Ce guide, qui vient baliser l’application de la Loi 21, considère désormais les troubles d’apprentissage, dont la dyslexie, comme des troubles mentaux. Les signataires de cette lettre répondent ainsi à l’appel de Monique Brodeur, doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, et de la professeure et experte en dyslexie, Line Laplante, qui souhaitaient voir le milieu de l’éducation se prononcer publiquement dans ce dossier.

Parmi les signataires, on retrouve des associations de cadres scolaires, de directions d’établissements et de commissions scolaires, des comités de parents, des professionnels de l’éducation, des représentants d’universités et de la Centrale des syndicats du Québec.

«Depuis maintenant près de deux ans, l’Office des professions du Québec travaille à l’élaboration d’un guide explicatif du projet de loi no 21, écrivent les signataires de cette lettre. Cette loi, adoptée en juin 2009, a modifié le Code des professions dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines et attribué des actes réservés à diverses professions, dont certains sont présents dans le réseau de l’éducation. Ceux d’entre nous qui ont été consultés se sont inquiétés du peu d’attention apportée à la réalité du milieu de l’éducation dans les travaux préparatoires à l’adoption de la loi. L’Office des professions les avait à l’époque rassurés en annonçant la préparation de ce guide. Or, force est maintenant de constater que les craintes éprouvées alors semblent se concrétiser, puisque la version actuelle du guide considère les troubles d’apprentissage, dont la dyslexie, comme des troubles mentaux. Ce faisant, nous croyons que le guide contribue à médicaliser le milieu de l’éducation et pourrait causer d’importants préjudices aux personnes qui ont un trouble d’apprentissage, en leur faisant porter l’étiquette de « trouble mental » pour le reste de leur vie. Ces orientations auraient aussi pour conséquence de compromettre l’essentielle collaboration des parents qui seront très réticents à faire évaluer leur enfant si celui-ci risque un tel étiquetage.»