Le nouveau régime forestier annoncé par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) en 2009 promet de réinventer la «culture du bois au Québec». Cette révolution annoncée est un peu le bébé du Centre d’étude de la forêt (CEF), un groupe lancé en 2006 qui rassemble 49 chercheurs amoureux de la forêt québécoise, dont 11 Uqamiens. «Maintenant que nous parlons tous d’une même voix, nous avons beaucoup plus d’impact», souligne Christian Messier, professeur au Département des sciences biologiques, qui dirige le CEF depuis sa création.
Le principe de l’aménagement écosystémique est au cœur du nouveau régime forestier. «C’est l’une de nos grandes contributions, dit Christian Messier. Il s’agit de changer la façon d’exploiter la forêt pour mettre l’accent non seulement sur la production de matière ligneuse, mais également sur le maintien des fonctions naturelles des écosystèmes. Le ministère nous a écoutés là-dessus.»
Le MRNF a également été séduit par l’approche de zonage fonctionnel proposée par les membres du CEF, Christian Messier au premier chef. Il s’agit essentiellement de découper la forêt en «zones» : une première réservée à la conservation; une seconde ouverte à l’exploitation, mais où l’on assure le maintien de la biodiversité; et une troisième, à proximité des usines, dédiée à la culture intensive.
Même s’il est solidement appuyé par le Fonds québécois de recherche sur la nature et les technologies, qui lui accorde 500 000 $ par année, le CEF n’est pas toujours facile à diriger, éclaté comme il est entre huit universités. Christian Messier ne renâcle pas à la tâche, au contraire. Il vient d’accepter de prolonger son mandat pour les trois prochaines années. «Mon rôle consiste à créer une synergie, à multiplier les occasions de collaboration. Et à m’assurer que les étudiants profitent de la meilleure formation possible. À mon sens, c’est la plus importante contribution du CEF.»