Imaginez tenir un laboratoire d’analyse sanguine sur le bout de votre index. C’est le projet de doctorat sur lequel planche Florent Lefèvre. Sur une puce d’à peine un centimètre de diamètre, le jeune Français rêve de faire circuler un fluide, comme le sang, qui serait soumis à une batterie de tests pour détecter la présence d’une protéine ou d’un segment d’ADN, par exemple.
«Il y a deux défis dans ce projet», résume l’étudiant, arrivé à l’UQAM l’automne dernier pour travailler avec les professeurs Ricardo Izquierdo, du Département d’informatique, et Philippe Juneau, du Département de biologie. «D’abord, il faut trouver un moyen de faire courir le fluide sur la puce. Ensuite, il faut peaufiner les capteurs microscopiques qui feront le travail de détection. Tout ça au plus faible coût possible.»
Pour relever le premier défi, Florent Lefèvre a pensé à utiliser le polypyrrole, un polymère qui se gonfle lorsqu’il est soumis à un courant électrique. «Il forme en quelque sorte un muscle artificiel qui pousse le liquide dans les canaux gravés sur la puce», explique-t-il.
L’été dernier, le doctorant a profité de l’aide d’Alexandre Desmarais, étudiant au premier cycle en génie microélectronique. Ce jeune scientifique en devenir avait décroché une bourse d’initiation à la recherche du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. «Il nous a aidés à optimiser le fonctionnement de la pompe», raconte celui qui a supervisé Alexandre.
Maintenant que son jeune protégé est de retour aux études, Florent Lefèvre travaille sur les capteurs proprement dits. Il s’intéresse aux molécules organiques qui réagissent à la lumière. «On pourrait les exciter à l’aide de diodes électroluminescentes organiques, puis détecter leur réaction», croit-il. L’ambition ne manque pas. Heureusement, il reste encore quelques années avant la fin de son doctorat.