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Machine à explorer le temps

Par Dominique Forget

11 janvier 2010 à 0 h 01

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Professeur à l’UQAM depuis 40 ans, Claude Hillaire-Marcel a voyagé du Saguenay au Sahara; de l’Arctique au Cap-Vert. Il a couvert des milliers de kilomètres de mer, de terrain… et des millions d’années d’histoire. Spécialiste de la géochimie isotopique, cet explorateur infatigable recueille des fragments de pierre sur les caps rocheux du monde entier, prélève des poignées de sable dans les déserts sauvages, ou encore des parcelles de glace dans les profondeurs des calottes glaciaires. De retour à Montréal, dans la tranquillité de son laboratoire, son équipe analyse la composition des molécules de ces fragments épars, pour lever le voile sur le passé de la Terre.

«Dans l’eau, par exemple, la nature des molécules d’oxygène varie en fonction de la température», explique le professeur, rattaché au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère. «En analysant les molécules d’oxygène dans la glace formée il y a des milliers d’années, on peut apprendre quelque chose sur le climat de l’époque.»

Ses découvertes aident les scientifiques à assembler les pièces du grand puzzle géologique et climatique de la planète. «En comprenant mieux l’évolution du climat passé, on peut entrevoir ce qui nous attend.»

L’expertise de Claude Hillaire-Marcel brille sur la scène internationale. Et fait rayonner l’UQAM. Le groupe de recherche qu’il a fondé, le Centre de recherche en géochimie et géodynamique (GÉOTOP), a déjà formé toute une génération de jeunes chercheurs prêts à prendre la relève.

Mais attention, le professeur ne compte pas accrocher son sarrau de sitôt. «Le travail sur le terrain, l’exploration et la découverte font partie de ma vie. Ils sont devenus nécessaires à ma santé et à mon équilibre.»