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Le gène de l’informatique

Par Dominique Forget

11 janvier 2010 à 0 h 01

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Quels gènes ont en commun le chien et l’être humain? À quoi pouvait bien ressembler leur ancêtre commun? À quel moment cet ancêtre disparu aurait-il foulé le sol de la Terre? Ce genre de question passionne Aïda Ouangraoua. Pourtant, la chercheuse qui termine ces jours-ci un stage postdoctoral à l’UQAM n’a rien d’une biologiste. Elle est plutôt spécialisée en informatique! «Les recherches en génétique génèrent des quantités astronomiques de données, raconte-t-elle. Ma tâche consiste à bâtir des outils pour les explorer et extraire les informations les plus importantes.»

Les algorithmes sur lesquels travaillent Aïda Ouangraoua et ses collaborateurs ne comblent pas seulement les besoins des scientifiques qui tentent de reconstituer l’évolution de la vie. Ils trouvent aussi des applications en médecine. «On pourrait s’en servir pour repérer un gène défectueux parmi des milliers d’autres», explique-t-elle.

La chercheuse a complété ses études d’ingénieure en informatique à l’Institut Polytechnique de Bordeaux, puis un doctorat au Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (LABRI) avant de mettre le cap sur le Canada. C’est à l’Université Simon Fraser, à Vancouver, qu’elle a rencontré Cédric Chauve, un ancien du Laboratoire de combinatoire et d’informatique mathématique (LaCIM) de l’UQAM. «Il m’a convaincue de faire le saut au Québec et je ne l’ai pas regretté. J’ai travaillé ici avec Anne Bergeron ainsi que plusieurs autres bio-informaticiens et mathématiciens de grand talent. Mes nouvelles connaissances en combinatoire vont m’aider à concevoir des outils bio-informatiques plus performants.»

Cet hiver, Aïda Ouangraoua bouclera une fois de plus ses bagages. Même si elle vient de décrocher un poste de chercheuse à Lille, elle rêve déjà de sa prochaine visite à Montréal. «Je ne veux pas couper les ponts. Je compte continuer à collaborer avec le LaCIM. C’est une équipe exceptionnelle, autant sur le plan humain que scientifique.»