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La jonction entre théorie et pratique

Par Claude Gauvreau

8 mars 2010 à 0 h 03

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Qu’est-ce qui caractérise la Faculté des arts de l’UQAM? «C’est la jonction entre théorie et pratique, lance sa doyenne, Louise Poissant. Tous nos étudiants, au premier cycle comme aux cycles supérieurs, sont impliqués dans une démarche de réflexion critique sur leur propre production artistique et sur celle des autres.» Selon elle, le programme de doctorat en études et pratiques des arts reflète bien cette convergence. Véritable laboratoire de production et de réflexion autour des pratiques et des théories actuelles en art, tous les départements et écoles de la faculté y participent.

La faculté est aussi reconnue pour son expertise en méthodologies de la recherche-création. «Les processus de création en arts ne sont pas aveugles. Il faut chercher à les comprendre, soutient Louise Poissant. Pour obtenir des fonds de recherche auprès des organismes subventionnaires, les artistes au sein de la faculté ont dû, au fil des ans, définir leur démarche de création.» Cette préoccupation est également présente en enseignement, alors que les programmes d’étude intègrent les approches réflexives à l’égard des processus créatifs.

Une formation reconnue

L’UQAM est la seule université au Québec à proposer un enseignement professionnel au premier et au deuxième cycle en danse, rappelle Mona Trudel, vice-doyenne aux études. Elle est aussi la seule université francophone montréalaise à former, dès le premier cycle, des artistes professionnels en théâtre.

Autre dimension méconnue, c’est la Faculté des arts de l’UQAM qui forme le plus d’enseignants en arts au Québec. Celle-ci offre quatre programmes de premier cycle en enseignement des arts – arts visuels, danse, musique, art dramatique – destinés à de futurs enseignants du préscolaire, du primaire et du secondaire, sans compter une maîtrise en enseignement des arts visuels qui a plus de 30 ans d’existence. «Le milieu reconnaît la qualité de nos programmes, observe Mona Trudel. Certains de nos professeurs effectuent également des recherches sur la didactique des arts, en collaboration avec des enseignants dans les écoles. Nous assurons enfin la formation continue pour des enseignants en exercice qui veulent approfondir leur réflexion sur leur pratique professionnelle, notamment en s’inscrivant à nos programmes de maîtrise et de doctorat.»

La faculté a été très active en créant récemment une concentration en études féministes au doctorat en études littéraires, et deux Diplômes d’études supérieures spécialisées en théâtre de marionnettes contemporain et en musique de film (en collaboration avec la Faculté de communication). De plus, elle envisage de créer un certificat en pédagogie de la danse en milieu de loisirs et trois maîtrises en design de l’environnement, en design graphique et en enseignement des arts.

Regard neuf sur les œuvres

En matière de recherche-création, la faculté a identifié quatre grands axes de développement : l’innovation et la création, l’analyse critique du rôle des arts et de la culture dans la société, l’éducation artistique et la didactique des arts, et l’intervention en art dans la communauté.

Les chercheurs de la Faculté, comme ceux du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoise (CRILCQ), de l’Institut du patrimoine ou du Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire (FIGURA), étudient aussi bien des productions appartenant à l’histoire, que des œuvres artistiques et littéraires contemporaines et émergentes. «Les objets d’étude se sont beaucoup diversifiés depuis 20 ans, rappelle la vice-doyenne à la recherche-création, Joanne Lalonde. Un historien de l’art, par exemple, peut s’intéresser à la caricature, à l’art web, au photojournalisme ou à l’art d’intervention publique, et un sculpteur peut très bien participer à une scénographie théâtrale. En nous appuyant sur le renouvellement des approches critiques et méthodologiques, nous tentons de porter un regard neuf sur les œuvres, passées ou actuelles.»

La faculté est par ailleurs un pôle d’attraction pour tous ceux qui s’intéressent à l’intégration des nouvelles technologies dans les arts visuels, le théâtre, la danse et le design. Celles-ci sont partout présentes, même en études littéraires avec le laboratoire NT2 qui se consacre à la littérature hypermédiatique.

Un lieu d’échanges

Grâce à sa galerie d’art, à son centre de design, à sa salle de concert et à ses salles de spectacle en danse et en théâtre, l’UQAM constitue un important lieu de diffusion et d’échanges avec le milieu culturel montréalais. «C’est pourquoi les programmes de notre faculté intègrent la dimension de l’intervention en art au sein de la communauté, souligne Louise Poissant. Plusieurs de nos diplômés, étudiants et professeurs sont d’ailleurs présents dans la communauté culturelle et s’illustrent soit à titre de créateur, de comédien, de directeur de musée ou de commissaire d’exposition.»

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En intégrant l’École des beaux-arts dès sa naissance, en 1969, l’UQAM a été l’une des premières universités francophones à incorporer les arts dans ses programmes de formation et à accorder une place unique à la démarche de création, aux côtés de la recherche. Aujourd’hui, toutes les disciplines artistiques – arts visuels et médiatiques, création littéraire, danse, design, musique et théâtre – sont enseignées à sa Faculté des arts. On y développe aussi une réflexion théorique et critique, notamment en histoire de l’art, en muséologie et en études littéraires, ainsi que dans les programmes en enseignement des arts.

Les forces de la faculté se déploient dans divers domaines, comme ceux de l’innovation artistique, de l’analyse du rôle des arts et de la culture, des études sur le patrimoine, de la pédagogie, de la diffusion des arts dans la communauté et de la méthodologie de la création.

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Dialogues sur l’histoire de l’art

Au Département d’histoire de l’art, l’idée toute simple de «recevoir des invités» pour le 40e anniversaire de l’UQAM s’est transformée en un projet original : demander aux professeurs du département de proposer une personne qui a marqué leur façon d’enseigner, que ce soit un historien de l’art, un conservateur, un commissaire d’exposition ou un ancien étudiant, afin d’organiser un colloque qui aura lieu le 12 mars prochain. «En procédant ainsi, les conférences porteront davantage sur la transmission et la pratique de l’histoire de l’art à l’UQAM que sur ses discours et ses fondements», s’enthousiasme la professeure Marie Fraser, qui coordonne l’événement.

Parmi les invités figurent notamment Jacinto Lageira, professeur en esthétique à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, Fernande Saint-Martin, professeure retraitée en histoire de l’art de l’UQAM et Monia Abdallah, chercheuse postdoctorale à l’Université de Toronto. Chaque professeur présentera la personne qu’il a conviée et, dans certains cas, «la conférence sera un dialogue entre l’invité et l’hôte», explique Marie Fraser.

Le colloque, qui a lieu dans le cadre du Mois de la Faculté des arts, se tiendra à la Chaufferie du Complexe des sciences Pierre-Dansereau. Pour plus d’information : regardscroises.rsvp@gmail.com