Étudiant de première année au baccalauréat en sciences comptables, Abdoul Stéphane Niane a réalisé une performance parfaite lors de la Dictée ESG, qui a eu lieu le 10 avril dernier. Sa dictée sans faute lui a permis de rafler la première position et d’obtenir le remboursement de ses frais de scolarité du trimestre d’hiver 2010, à hauteur de 1 000 $. Matthieu Déborbe, étudiant au baccalauréat en urbanisme, est arrivé en deuxième position (trois fautes), tandis que Éva Mascolo-Fortin, étudiante au certificat en économique, s’est classée troisième (quatre fautes).
Près de 75 étudiants de l’École des sciences de la gestion ont participé à cette première édition de la Dictée ESG, organisée par l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AéESG), sous la présidence d’honneur de Bernard Landry, professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale. «Nous sommes agréablement surpris de constater que, même dans un domaine où la langue de travail est souvent l’anglais, les étudiants en gestion sont conscients de l’importance de bien maîtriser le français», a déclaré Simon Boulet, président de l’AéESG.
Avec ses icônes décaties, ses desseins byzantins, son approche tatillonne et ses algorithmes sibyllins, la dictée de plus de 300 mots présentait de nombreux pièges. «L’exercice était corsé, reconnaît Abdoul Stéphane Niane. Heureusement, grâce à mes lectures, je connaissais le sens et la manière d’écrire de nombreux mots.»
Valoriser la langue française
La décision d’organiser un tel concours n’est pas le fruit du hasard. L’AéESG a été piquée par une déclaration de l’ancien doyen de l’École, Pierre Filiatrault, professeur au Département de marketing et rédacteur de la dictée, qui affirmait, dans l’édition du 5 septembre 2009 du journal Les Affaires, que les étudiants en gestion «ne savent ni lire ni écrire». Voilà pourquoi l’association a voulu démontrer qu’elle valorisait la langue française auprès de ses membres.
Plusieurs personnes ont été associées au projet, dont René Vézina, lecteur de la dictée et chroniqueur au journal Les Affaires, ainsi que Sophie Piron, professeure au Département de linguistique et collaboratrice au journal L’UQAM pour la chronique Sur le bout de la langue. Sophie Piron a corrigé le texte de la dictée et identifié tous les cas où des variantes orthographiques étaient acceptables, donné des indications de prononciation au lecteur et conseillé l’équipe de correcteurs. «C’était une expérience très agréable, déclare-t-elle. J’ai été étonnée de voir à quel point les étudiants se sont prêtés au jeu. Il faut dire qu’il y avait des prix très intéressants à gagner.»
Selon la doyenne de l’ESG, Ginette Legault, cette initiative s’inscrit dans la stratégie globale de valorisation du français à l’École. «Nos enseignants seront incités à promouvoir la Dictée ESG, dit-elle. Dès l’automne prochain, nous suggérerons aux professeurs et aux chargés de cours de prévoir, dans leurs plans de cours, des modalités d’évaluation qui encourageront les étudiants à améliorer leurs compétences en français.»
Originaire du Sénégal, Abdoul Stéphane Niane en est à son deuxième séjour au Québec. Son objectif ? Terminer son baccalauréat à l’UQAM et acquérir le titre de comptable. «Il est possible que je reste au Québec plus longtemps que prévu, dit-il. J’adore Montréal et sa vie culturelle, moi qui suis un passionné de littérature, de musique et de cinéma.»