Le doyen de la Faculté des sciences, Mario Morin, est catégorique. Les réalisations de la faculté en formation et en recherche méritent d’être mieux connues. «Accroître notre visibilité et recruter davantage d’étudiants au premier cycle comptent parmi nos priorités, lance Mario Morin. C’est pourquoi nous travaillons à un plan de recrutement pour les cinq prochaines années.» Le défi est de taille, dit-il, quand on connaît le désintérêt des jeunes à l’égard des sciences dans la plupart des pays occidentaux.
Selon Patrick Béron, directeur du génie, cette désaffection s’explique notamment par le caractère exigeant des études en sciences et par le peu de valorisation des professions de scientifique et d’ingénieur. «Paradoxalement, nous vivons dans une société où les jeunes semblent peu attirés par une carrière scientifique tout en étant de grands utilisateurs de nouvelles technologies, poursuit Carole Turcotte, vice-doyenne aux études. La société québécoise doit développer l’intérêt des jeunes pour les sciences et démontrer que celles-ci contribuent au mieux-être économique et social.»
Lier la théorie à la pratique
Au premier cycle, la faculté se distingue par une offre de formation pratique de haut niveau. «Nous donnons aux étudiants une solide base théorique sans perdre de vue les applications pratiques grâce notamment aux stages de formation en milieu de travail», explique Carole Turcotte.
Plusieurs programmes – actuariat, biochimie, chimie, informatique et génie logiciel, géologie, génie microélectronique, météorologie – sont reconnus par des ordres ou organisations professionnels. Pas étonnant que la faculté enregistre un taux de placement élevé de ses diplômés.
Après le nouveau doctorat en chimie, la faculté s’apprête à créer une maîtrise en gestion durable des écosystèmes forestiers, conjointement avec l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et l’Université du Québec en Outaouais. Favorisant l’approche par problèmes, ce programme vise à former des professionnels qui pourront piloter des projets de développement forestier durable, élaborer des stratégies cohérentes avec l’aménagement écosystémique et participer à la gestion d’un territoire forestier en concertation avec les intervenants et les populations concernées. Trois autres projets de programmes – maîtrise en actuariat, diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en systèmes embarqués (systèmes microélectroniques fabriqués à partir de circuits intégrés) et certificat en ressources énergétiques durables – sont également sur la planche à dessin.
Un étudiant sur quatre à la faculté est inscrit à un programme de cycle supérieur et bénéficie d’un encadrement quotidien dans les laboratoires de recherche. «Grâce aux sommes qui leur sont versées à même les subventions des chercheurs, les étudiants peuvent se consacrer à temps plein à leur projet de mémoire ou de thèse», souligne Mario Morin.
Après l’École des sciences de la gestion, la Faculté des sciences accueille le plus grand nombre d’étudiants étrangers (400) à l’UQAM, tous cycles confondus. «Nous sommes en voie de conclure de nouveaux accords avec des universités européennes et africaines qui, tout en favorisant les échanges d’étudiants, permettront de les accompagner dans la conception et l’implantation de programmes d’études», indique Patrick Béron.
La plus active en recherche
Avec ses dix Centres de recherche interdisciplinaires et ses huit chaires de recherche-innovation, sans compter les trois nouvelles chaires de recherche du Canada qui s’ajouteront bientôt aux 12 déjà en place, «la Faculté des sciences est probablement la plus active en recherche à l’UQAM», affirme Mario Morin. Des masses critiques de chercheurs existent maintenant dans divers créneaux et obtiennent près de la moitié des subventions de recherche de l’Université.
Reconnus pour leurs travaux en environnement, en climatologie et en foresterie, les chercheurs de la faculté assument également un leadership en santé, dit le doyen. «Ils mettent l’accent sur la prévention en s’intéressant entre autres aux effets de la nutrition et de l’activité physique sur la santé des populations, ainsi que sur l’amélioration de différentes interventions thérapeutiques à travers la recherche moléculaire et cellulaire. Ils travaillent également sur des solutions technologiques en créant, par exemple, des biocapteurs permettant de détecter des pathologies.»
Grâce à des locaux modernes et à des équipements de pointe, la faculté met tout en œuvre pour conserver ses meilleurs chercheurs en leur procurant un environnement de travail propice à la recherche. «Un chercheur en chimie, en biologie ou en sciences de la Terre a besoin en moyenne de plus d’un demi million de dollars pour mettre en place un programme de recherche», rappelle Mario Morin.
Longtemps dispersés dans des locaux vétustes, les étudiants, professeurs, chargés de cours et employés de la faculté sont maintenant réunis sur un campus tout neuf. Pour Patrick Béron, «l’établissement du Complexe des sciences Pierre-Dansereau aura enfin permis de créer un sentiment d’appartenance à la faculté.»
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Pionnière au Québec en sciences de l’environnement et en sciences de l’atmosphère, domaines qui comportent d’importants enjeux scientifiques et sociaux, la Faculté des sciences de l’UQAM se démarque par son esprit d’innovation. Elle offre une cinquantaine de programmes d’études, axés pour une bonne part sur la formation pratique, et héberge une trentaine d’unités de recherche, dont près de la moitié (15) des Chaires de recherche du Canada à l’UQAM.
Les activités de recherche se développent autour de cinq grandes thématiques : processus biochimiques et interventions préventives et thérapeutiques en santé; environnement, écologie et compréhension du système terrestre; évaluation et gestion des ressources naturelles; mathématiques fondamentales et appliquées et didactique des mathématiques; technologies de pointe (informatique, nanomatériaux et microélectronique).
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Saviez-vous que…
- l’UQAM est la seule université francophone formant des météorologues en Amérique du Nord?
- la Faculté des sciences a été la première au pays à offrir un doctorat en sciences de l’environnement?
- la Faculté des Sciences héberge une des deux plus grandes écoles d’actuariat en Amérique du Nord?
- le pavillon des Sciences biologiques abrite un laboratoire de confinement permettant de faire des recherches sur des virus dangereux, tel le VIH?
- la Faculté des sciences a reçu, depuis 2000, plus de 21 millions $ en subventions de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), pour l’acquisition d’infrastructures majeures?
- 130 bourses totalisant près de 1 200 000 $ sont offertes cette année aux étudiants des cycles supérieurs de la Faculté dans le cadre du concours des bourses d’excellence de l’UQAM?
- les étudiants de premier cycle de la Faculté ont obtenu, à l’été 2009, 37 bourses du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) pour effectuer des stages d’été?
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La Faculté des sciences, c’est…
- Près de 3 000 étudiants et près de 26 000 diplômés
- 250 professeurs
- 450 chargés de cours
- 120 employés de soutien
- 6 départements
- Une vingtaine de programmes d’étude de premier cycle
- Une trentaine de programmes de cycles supérieurs
- Un institut, 15 chaires de recherche du Canada, 3 chaires de recherche-innovation, 2 chaires industrielles et 10 centres de recherche institutionnels
- Près de 23 millions $ en subventions de recherche pour 2008-2009
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Un campus verdoyant
Situé au cœur du centre-ville de Montréal, le Complexe des sciences Pierre-Dansereau, ainsi nommé en l’honneur du père de l’écologie au Québec, a été achevé en 2005. Il offre un environnement propice à l’enseignement et à la recherche grâce à ses classes et laboratoires modernes, à ses équipements de pointe et à ses jardins.
Son architecture originale intègre des édifices patrimoniaux restaurés, comme le pavillon Sherbrooke, qui a reçu le prix Orange de l’organisme Sauvons Montréal, et le Cœur des sciences, qui a pris forme à partir de la restauration de la vieille forge et de la chaufferie de l’ancienne École technique de Montréal. Le complexe abrite également les pavillons de Chimie et Biochimie, Président-Kennedy et de Sciences biologiques, premier pavillon vert de l’UQAM, qui a reçu la certification LEED Argent.
L’aménagement de l’espace vert du campus s’inspire de celui des grandes universités américaines. Les jardins sont réunis par des axes sinueux de verdures et de forêts reliant les bâtiments. Des plantes d’origine indigène provenant de 13 familles de végétaux dont les couleurs sont mises en valeur selon les saisons servent aussi de laboratoire vivant pour les chercheurs.