Comme plusieurs autres étudiants de l’UQAM, Catherine Rodriguez a profité de sa semaine de lecture pour aller dans le sud. Mais au lieu de bronzer sur les plages, elle a consacré son temps à la visite de coopératives à Lima, la capitale du Pérou. Pour organiser son séjour de dix jours, l’étudiante de deuxième année à la maîtrise en communication n’a pas fait affaire avec une agence de voyages, mais avec le réseau Coopsco, dont fait partie la Coop UQAM. «J’ai fait ce voyage dans le cadre d’un programme réservé aux administrateurs étudiants du réseau Coopsco, explique celle qui est également présidente du conseil d’administration de la Coop UQAM. L’objectif était de voir ce qui se fait dans le mouvement coopératif au Pérou.» Elle-même d’origine péruvienne par son père, elle se rendait pour la première fois dans ce pays d’Amérique latine.
Avec un groupe de six étudiants issus du réseau Coopsco, Catherine visitait deux à trois coopératives par jour. «J’ai vraiment vu de tout : des coopératives de travail, d’artistes, d’alimentation, d’éducation.» Elle a été particulièrement marquée par une école primaire et secondaire qui a adopté le modèle coopératif. «Les parents et les élèves y ont un droit de regard sur le contenu des cours et la méthode d’enseignement. Un peu comme pour les plans de cours à l’UQAM, sauf que ce sont des jeunes de niveau primaire et secondaire qui participent à la prise de décision. Ça leur permet de développer un sens de l’initiative et de la démocratie très tôt.»
Lors de son voyage, Catherine Rodriguez a constaté que le mouvement coopératif souffre parfois d’une mauvaise réputation au Pérou. «À la fin des années 1960, le président Juan Velasco Alvarado a lancé une réforme agraire pour lutter contre le pouvoir des grands propriétaires terriens, raconte-t-elle. Il a créé une série de coopératives qui, au lieu d’être gérées par les gens, étaient contrôlées par le gouvernement. La bureaucratie était énorme et l’échec a été total.»
Selon Catherine, cette perception commence à changer. «Des Péruviens réalisent que la structure coopérative peut les aider. Par exemple, des artisans qui créent une coop peuvent vendre leurs produits à l’étranger, ce qu’ils ne réussiraient jamais à faire isolément.»
Le pouvoir des membres
Il y a un an, Catherine Rodriguez n’avait aucune expérience dans le mouvement coopératif. «J’avais déjà travaillé dans le corporatif et dans le communautaire, mais jamais dans une coop.» À l’automne, lorsqu’elle a appris l’existence d’un siège vacant au conseil d’administration de la Coop UQAM, elle a rencontré la directrice générale. «Je voulais savoir ce que ce poste impliquait, car le travail et les études prenaient déjà la plupart de mon temps.»
Quelques jours plus tard, Catherine Rodriguez se présentait au poste de présidente du conseil d’administration lors de l’assemblée générale annuelle des membres. «Tant qu’à s’impliquer, autant le faire au complet!»
Depuis, elle prend son rôle à cœur et souligne l’importance des membres dans la coopérative. «Trop souvent, les gens pensent que la Coop UQAM n’est qu’une entreprise. Oui, c’est une business, mais une business qui est là pour ses membres.» Non seulement les profits sont retournés à la clientèle sous forme de rabais et de bourses, insiste-t-elle, mais chaque membre est en quelque sorte dirigeant de la coop puisqu’il possède un droit de vote à l’assemblée annuelle. «Plus les membres s’impliqueront dans la Coop UQAM, plus la Coop UQAM leur rapportera.»