Série Dans les coulisses de l’UQAM
Des employés de l’UQAM, ceux qui, dans les coulisses, assurent le bon fonctionnement de l’Université, parlent de leur rôle au sein de notre institution.
D’abord connue comme webmestre de l’UQAM, Hélène Bouley est devenue l’une des artisanes principales du développement de la plateforme d’apprentissage en ligne Moodle. Ce dossier a donné «un nouveau sens à sa carrière», dit-elle avec une pointe d’accent bourguignon, plus précisément de la région de Mâcon, qu’elle a quittée en 1981 pour venir s’établir au Québec.
Informaticienne détenant un baccalauréat en mathématiques (option informatique) de l’UQAM et une maîtrise en télécommunications de l’INRS, Hélène Bouley s’intéresse depuis toujours à l’enseignement et à la recherche. «Je suis fille d’enseignants, dit-elle. Le monde de l’enseignement est un milieu que j’aime, que je connais. Apprendre est une activité naturelle pour moi et j’aime les défis qui exigent de l’imagination.»
D’abord WebCT
L’aventure a commencé pour cette analyste de l’informatique en 1999, alors que l’UQAM adoptait WebCT. Hélène Bouley se retrouve seule avec le mandat d’implanter la nouvelle plateforme d’apprentissage en ligne. «Tout était à faire, de l’achat d’un serveur qui est arrivé en pièces détachées au service à la clientèle, en passant par la programmation, jusqu’aux passerelles avec les dossiers académiques», se rappelle-t-elle. Son but était d’arriver à administrer le système et à le «débugger» pour pouvoir être autonome et ne plus dépendre de la compagnie qui avait mis au point WebCT. Elle a aussi beaucoup travaillé à la programmation pour répondre aux demandes des professeurs, les principaux utilisateurs de cet outil.
En 2006, Hélène Bouley était membre du comité institutionnel qui a décidé de remplacer WebCT par Moodle. «Il y avait à l’UQAM un grand désir d’opter pour l’Open Source [code source libre, en français], dit-elle. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas tellement au niveau économique que l’on gagne avec ce type de solution, mais plutôt sur le plan de la qualité du travail. Pour un informaticien, les défis sont plus intéressants», affirme-t-elle avec conviction. Un logiciel libre permet en effet à ses utilisateurs de le modifier et de l’améliorer à volonté.
Travail d’équipe
Depuis qu’elle travaille au projet Moodle, Hélène Bouley ne se sent plus seule. Elle compte maintenant sur l’aide de l’analyste Daniel Pouliot, qui s’est joint à elle, et sur une équipe formée d’employés de l’audiovisuel et de formatrices du Centre de formation et de recherche en enseignement supérieur (CEFRES). Au cours de 2008, le CEFRES a formé 150 enseignants par session à Moodle.
Les rencontres périodiques avec les membres du comité institutionnel des platesformes d’apprentissage en ligne la stimulent beaucoup. «De la dynamique de groupe sortent de nouvelles idées, de nouvelles solutions. Souvent, ça prend une vision différente pour faire avancer les choses», affirme-t-elle. Parmi ses collaborateurs, elle compte aussi les collègues du Laboratoire Unix, de la Faculté des sciences, qui ont proposé une architecture inédite pour Moodle. Et elle se rappelle également du travail qu’elle a effectué avec le professeur de chimie, Pierre Pichet, pour transférer le contenu des cours de WebCT à Moodle.
Il y a deux ans, Hélène Bouley a fait une présentation à Castres, en France, sur l’implantation de Moodle à l’UQAM dans le cadre du Moodle Mood francophone, une rencontre annuelle des utilisateurs de cette plateforme. «À ma grande surprise, on m’a demandé plus d’une fois de parler de l’expérience que nous avons au Québec de Moodle», dit-elle avec une pointe de fierté. Avec des collègues de l’audiovisuel, elle a accepté quelques-unes de ces invitations, en France et aux États-Unis. Pour communiquer avec le monde, Hélène Bouley a même fait l’apprentissage l’an dernier de l’espéranto! «Une langue magnifique qui devrait être utilisée dans les congrès scientifiques», dit-elle sans rire.
Employée à l’UQAM depuis 18 ans, Hélène Bouley adore le plein air. «Il n’y a rien de mieux, dit-elle, que de se dépenser physiquement pour se nettoyer la tête». Elle adore dessiner et bricoler dans son chalet la fin de semaine. Elle aimerait s’impliquer dans le monde du code source libre au Québec, si possible avant sa retraite qu’elle compte prendre dans un avenir encore très éloigné.