Le programme «Prévention de la violence et philosophie pour enfant» contribue de manière importante au développement du raisonnement moral et à la prévention de la violence chez les enfants. Voilà la principale conclusion à laquelle est arrivée l’équipe de Serge Robert, professeur au Département de philosophie et directeur du groupe de recherche Compétence logique, inférence et cognition (CLIC) du Laboratoire d’analyse cognitive de l’information (LANCI). Le professeur Robert a dévoilé les faits saillants de cette recherche lors d’une conférence de presse, le 23 novembre, à l’UQAM.
À l’initiative de La Traversée, Centre d’aide aux femmes et aux enfants de la Rive-Sud victimes d’agressions sexuelles, le programme «Prévention de la violence et philosophie pour enfant» a été implanté de façon expérimentale, en 2005, auprès de 14 écoles de la Commission scolaire Marie-Victorin. Depuis, La Traversée souhaitait en évaluer scientifiquement les effets et les impacts. C’est dans cette perspective qu’un mandat de recherche a été confié au professeur Serge Robert et à son équipe. L’étude repose sur un échantillon de 205 enfants de sixième année du primaire, issus de sept écoles de milieux socio-économiques différents. Un questionnaire a été complété par les élèves et les réponses obtenues constituent l’objet d’étude de cette recherche.
Faits saillants de la recherche
– La fréquentation de la philosophie pour enfants dans l’optique de la prévention de la violence, telle que proposée par La Traversée, a davantage d’impact que le milieu socio-économique sur l’aptitude au raisonnement moral et la détection de la violence;
– Le programme «Prévention de la violence et philosophie pour enfant » contribue à accroître l’aptitude des enfants à faire des raisonnements abstraits logiquement valides, en les rendant plus nuancés, plus critiques et moins dogmatiques dans leurs jugements;
– Le Programme a contribué de manière significative à accroître la moralité, saisir l’importance de l’autorité et de manière encore plus remarquable, à détecter la violence psychologique ou symbolique;
– Dans les milieux défavorisés ou très défavorisés, le Programme constitue un moyen pertinent pour aider les élèves à acquérir un raisonnement plus moral, à détecter la violence subie ou exercée et à éventuellement sortir du cercle de la violence;
– Les nombreux privilèges que reçoivent les enfants très favorisés ne semblent pas les prédisposer à l’altruisme qu’on retrouve dans le raisonnement moral. Ces enfants, qui assumeront probablement des fonctions sociales importantes dans le monde adulte, risquent donc davantage d’être des acteurs moins sensibles aux aspects sociaux et moraux de leurs activités de citoyens.
Compte tenu des résultats probants, l’étude recommande à La Traversée et à la Commission scolaire Marie-Victorin de poursuivre l’implantation du programme «Prévention de la violence et Philosophie pour enfants» dans toutes les écoles primaires de tous les milieux socio-économiques qu’elles desservent et ce, de façon régulière, à savoir une fois par semaine.
Le rapport de recherche est disponible au www.latraversee-pvphie.com