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Orthopédagogie de 2e cycle

Par Claude Gauvreau

8 septembre 2009 à 0 h 09

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Près d’une centaine d’étudiants ont fait une demande d’inscription à la maîtrise en orthopédagogie, un nouveau programme offert par la Faculté des sciences de l’éducation. «Cette maîtrise professionnelle, la première au Québec, a reçu le feu vert de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) et nous espérons la faire démarrer en janvier prochain, souligne Line Laplante, professeure au Département de didactique des langues. Sa création répond aux souhaits de la ministre de l’Éducation qui, dans son plan d’action pour la réussite des enfants en difficulté du primaire et du secondaire, demande aux universités de développer des programmes de formation spécialisée de deuxième cycle en orthopédagogie.»

La maîtrise, qui intègre deux programmes courts de deuxième cycle déjà existants en didactique cognitive et en orthodidactique des mathématiques, vise deux types de populations : les étudiants qui ont déjà reçu une formation initiale de premier cycle en enseignement, puis les orthopédagogues en exercice qui souhaitent parfaire leurs connaissances. La formation proposée prendra en compte tant les contraintes individuelles (cognitives et affectives) que les facteurs de risque, sociaux et familiaux, qui peuvent entraver le développement des compétences en lecture-écriture et en mathématiques.

Une identité plus forte

L’UQAM, avec d’autres universités, offre déjà un programme de baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale qui aborde l’ensemble des difficultés d’adaptation et d’apprentissage et permet aux étudiants d’exercer, entre autres, la profession d’orthopédagogue. «Il s’agit d’une formation générale qui initie les étudiants à l’orthopédagogie, observe Line Laplante. Plusieurs des diplômés de ce programme nous ont confié qu’ils avaient le sentiment de ne pas posséder toutes les compétences nécessaires pour accomplir leur travail d’orthopédagogue. La nouvelle maîtrise, qui met l’accent sur une formation plus spécialisée et approfondie, permettra de pallier ces lacunes et renforcera l’identité professionnelle des orthopédagogues.»

Les orthopédagogues doivent acquérir les savoirs les plus récents dans leur domaine afin d’intervenir de façon efficace auprès des élèves, en collaboration avec les enseignants, les parents et autres professionnels. «Depuis 15 ans, les connaissances en orthopédagogie se sont développées sous l’impulsion des neurosciences et des sciences cognitives, poursuit la professeure. On a ainsi élaboré des approches pédagogiques et orthopédagogiques qui tiennent compte des caractéristiques cognitives de l’élève et de la langue. Parmi l’ensemble des élèves qui connaissent des difficultés, un certain nombre souffre d’un trouble d’apprentissage spécifique, soit d’un déficit cognitif ou neurologique nécessitant une intervention particulière.»

De nombreux élèves sont référés en orthopédagogie et il est impossible pour un seul orthopédagogue de les voir tous pendant la semaine, rappelle Line Laplante. «On peut toujours augmenter le nombre d’orthopédagogues dans les écoles, mais la proportion d’élèves qui ont besoin d’une aide particulière dans les classes régulières est d’environ 20 %. Assurons-nous d’abord de développer des interventions pédagogiques et didactiques de qualité qui donnent les meilleurs résultats auprès de l’ensemble des élèves. Ceux qui accuseront un retard important pourront alors être identifiés comme de vrais élèves en difficulté.»

Line Laplante plaide pour que les pratiques pédagogiques et didactiques des enseignants s’appuient davantage sur des données probantes issues de la recherche universitaire en éducation «Enseigner n’est pas qu’un art, c’est aussi une science», observe-t-elle.