Série Dans les coulisses de l’UQAM
Des employés de l’UQAM, ceux qui, dans les coulisses, assurent le bon fonctionnement de l’Université, parlent de leur rôle au sein de notre institution.
À part le Registraire, Gilles Piédalue a été le premier à l’UQAM à utiliser les statistiques étudiantes pour la rédaction de documents institutionnels. Une des premières statistiques qu’il a calculée a été la proportion de femmes dans les différents programmes. Toute une découverte, se souvient-il!
Mais celui qui est reconnu comme le grand manitou des statistiques à l’UQAM refuse l’étiquette de statisticien. «Pour moi, la statistique est une façon d’illustrer la pensée ou un propos. Il y en a bien d’autres.» Il accorde une grande importance à l’interprétation des données, qui donne de la valeur aux variables, et déplore, depuis une quinzaine d’années, un abus de l’utilisation de statistiques non documentées.
La première visite de Gilles Piédalue à l’UQAM remonte au printemps 1969. Il veut s’inscrire au baccalauréat en histoire, mais le département n’est prêt à recevoir que quelques étudiants et on lui conseille de revenir l’année suivante.
Il y est de retour en 1972 pour faire des études de maîtrise en histoire économique et sociale du Québec, un programme unique en son genre. «L’UQAM à ses débuts fournissait aux étudiants des études avancées des conditions exceptionnelles de travail. J’ai été tout de suite intégré dans une équipe de recherche sur les entreprises papetières du Canada, dirigée par Alfred Dubuc», se rappelle le premier diplômé de 2e cycle en histoire de l’UQAM.
Chercheur dans l’âme
Après sa maîtrise, Gilles Piédalue a poursuivi ses travaux de recherche dans le cadre d’une thèse de doctorat qu’il a complétée à l’Université de Montréal. Il y a enseigné pendant deux ans l’histoire économique du Québec et des États-Unis. Mais c’est là qu’il a découvert qu’il était nettement plus heureux dans un rôle de chercheur que dans celui d’enseignant.
En 1977, Denis Bertrand, le doyen des études avancées de l’UQAM, l’invite à travailler comme agent de recherche au Bureau de recherche institutionnelle (BRI). Ça tombe bien parce que Gilles Piédalue a très envie de travailler à l’UQAM. En raison de sa structure unique, l’UQAM de l’époque était une vraie machine de recherche. «Le fait d’avoir dissocié l’enseignement de premier cycle des activités départementales a donné un élan décisif à la recherche», explique-t-il.
«La mobilité professionnelle était également très grande», se souvient-il. À l’époque, par exemple, il était possible d’assumer temporairement des postes de direction et de revenir à son poste d’origine. M. Piédalue a pu ainsi occuper trois postes de direction pendant qu’il travaillait au BRI. «C’était difficile de trouver un endroit plus accueillant que l’UQAM à ce moment-là.»
Des chiffres et des tableaux
En 1980, M. Piédalue s’attaque au dossier de la persévérance. Il est le premier à travailler sur ce qu’on appelle les «cohortes d’étudiants». Il met au point un modèle statistique pour l’UQAM qui a pour but de voir si les étudiants persévèrent ou pas, dans quelles conditions, dans quels programmes, etc. Ce modèle a été repris par le ministère de l’Éducation à la fin des années 1980, donnant naissance au système Cohorte, aux indicateurs de performance et aussi aux objectifs de persévérance du Ministère au niveau universitaire.
Gilles Piédalue, qui a été directeur adjoint des finances en 1986-87, a souvent apporté son expertise dans des dossiers concernant le financement de l’Université. Ainsi, il a participé récemment au Comité d’experts indépendants sur le financement de l’UQAM.
Le chercheur est aussi à l’origine de la cote de rendement universitaire, l’équivalent de la cote de rendement collégiale, qui permet de comparer les dossiers étudiants entre eux. En collaboration avec le Registrariat, il a mis sur pied un site Web qui permet aux étudiants de faire les calculs établissant leur cote personnelle.
Gilles Piédalue est un témoin privilégié de l’histoire de l’UQAM, où il a œuvré pendant près de 35 ans. Au mois de novembre, il quittera l’Université avec le sentiment du devoir accompli.