L’an dernier, les participants à la première édition du colloque Humaniser le commerce ont été conviés à s’intéresser aux liens entre le commerce international et la promotion des droits des travailleurs en comparant et en analysant les accords bilatéraux incluant des clauses sur le travail. Michèle Rioux, professeure au Département de science politique, est pour la deuxième année l’une des organisatrices de ce colloque international. «Cette année, nous voulons dépasser l’approche bilatérale et tenter d’élaborer un modèle multilatéral qui ferait consensus, explique la professeure. Dans ce modèle idéal, nous pourrions introduire des références au travail décent, à la responsabilité sociale des entreprises, il devrait y avoir des sanctions en cas de non-respect de ces dispositions, etc.»
Une formule renouvelée
Le format de l’événement est moins traditionnel que celui de l’année dernière. Des tables rondes virtuelles ont débuté une dizaine de jours avant le début de l’événement sur les thèmes suivants : une clause sociale à l’OMC est-elle souhaitable?; comment réconcilier la mondialisation des échanges et le développement social?; peut-on assurer la cohérence des politiques économiques et sociales au niveau international? «Nous allons pouvoir brasser des idées avant et lors de la première journée du colloque. Pendant les ateliers, nous essayerons de voir ce qui ressort de ces tables rondes», explique Michèle Rioux.
Le colloque, qui aura lieu les 27 et 28 avril prochains à l’Hôtel InterContinental de Montréal, s’inscrit dans le cadre du projet Gouvernance globale du travail, l’une des activités du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM) et de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM). Il porte sur les trois sujets suivants : vers un modèle multilatéral «praticable»; vers une application «crédible» des accords; vers une plus grande cohérence politique.
«Étant donné que nous parlons de multilatéralisme lors de ce colloque, il nous apparaissait important d’inviter quelqu’un de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous avons obtenu d’avoir parmi nous, grâce à la vidéo-conférence, Gabrielle Marceau, l’une des principales conseillères du directeur général de l’OMC, Pascal Lamy», souligne Michèle Rioux. Susan Aaronson, de l’Université George Washington, Juan Carlos Bossio, ancien fonctionnaire à l’Organisation internationale du travail (OIT), Afef Benessaieh, de l’Université York, Adelle Blackett, de l’Université McGill, et Christian Deblock, de l’UQAM, participeront également à l’événement.
«Nous voulons rendre le colloque Humaniser le commerce permanent, et espérons qu’il y aura des éditions 3, 4, 5», de conclure la professeure de science politique.