La doyenne de l’ESG, Ginette Legault, et le vice-doyen aux études, Benoit Bazoge, sont formels : l’ouverture de six cours dispensés en anglais sur 883 groupes-cours au niveau du baccalauréat en administration à l’ESG n’est pas la brèche redoutée, par laquelle l’UQAM s’acheminerait inévitablement vers le bilinguisme.
Les six cours offerts sont des cours obligatoires déjà dispensés en français à une dizaine de groupes chacun. «Ces cours sont offerts pour remplir nos obligations de réciprocité à l’égard de nos universités partenaires disséminées à travers le monde, avec lesquelles nous avons signé des accords bilatéraux, précise Ginette Legault. Elles nous envoient des étudiants que nous devons accueillir dans nos programmes pour un trimestre (exceptionnellement deux), de façon à ce que nos propres étudiants puissent obtenir des places dans les universités à l’étranger.»
Pour un trimestre, les étudiants étrangers ne peuvent pas se mettre à l’apprentissage du français et la langue internationale des affaires partout dans le monde est l’anglais, qu’on le veuille ou non, renchérit Benoit Bazoge. Celui-ci précise que l’ESG UQAM doit donc avoir une banque de huit à dix cours au plus à offrir à cette clientèle étrangère qui ne reste pas plus de deux trimestres à l’UQAM.
Pour ce qui est des étudiants québécois qui se retrouvent dans ces cours, ils s’y inscrivent sur une base strictement volontaire et sont admis de façon à atteindre les moyennes cibles requises par cours.
Les associations étudiantes en réclament!
Autre précision importante : les associations étudiantes de l’ESG réclament depuis des années des cours dispensés en anglais – une expérience d’immersion dans la terminologie anglaise qu’ils devront utiliser plus tard dans leur vie professionnelle à l’international – pour leur faciliter notamment l’épreuve d’anglais qu’ils doivent réussir avant la fin de leur baccalauréat s’ils veulent obtenir leur diplôme.
L’accréditation que l’ESG a obtenue d’EQUIS (European Quality Improvement System) il y a deux ans était conditionnelle précisément parce que la mobilité internationale des étudiants a été jugée insuffisante, souligne la doyenne. «L’an prochain, nous devrons renouveler notre accréditation, pour cinq ans cette fois, espérons-le, et c’est ce qui nous a motivés à faire cette offre de cours cette année. Le comité de régie de l’École, le conseil académique et les départements ont tous donné leur accord à la formule proposée. Les professeurs qui dispensent ces cours le font sur une base volontaire et nous avons même une liste d’attente! Nous leur offrons un soutien pédagogique pour traduire leurs cours et offrir du matériel pédagogique adapté.»
La situation à l’ESG fera l’objet d’une consultation auprès des instances de l’UQAM, dont le Comité consultatif permanent de la Politique linguistique prévu à la Politique no 40.
La doyenne et le vice-doyen tiennent à souligner que la démarche est très encadrée, avec une visée claire des objectifs à atteindre, et que ce n’est absolument pas le pied dans la porte du bilinguisme, loin s’en faut. En tout, 147 étudiants sur 4 075 suivent ces six cours dispensés en anglais.