Série Dans les coulisses de l’UQAM
Des employés de l’UQAM, ceux qui, dans les coulisses, assurent le bon fonctionnement de l’Université, parlent de leur rôle au sein de notre institution.
Huguette Varin ne tient pas en place. Son ancien patron, pour la taquiner, la surnommait «l’itinérante», parce qu’elle était souvent hors de son bureau. Il faut dire que ses nombreuses tâches d’attachée d’administration l’amènent à quitter fréquemment, ce que cette biologiste de formation appelle son «territoire». Elle a été membre en titre de la Commission des études de 2001 à 2007 et elle est actuellement observatrice avec droit de parole au Conseil d’administration de l’UQAM.
Débuts à l’UQAM
C’est un concours de circonstances, qui l’a conduite à travailler à l’UQAM. Huguette Varin est doublement diplômée de l’Université, avec un baccalauréat et une maîtrise en biologie. À la fin de ses études, elle travaille comme consultante dans son domaine et elle vient régulièrement au Département de biologie pour se tenir au courant de l’état des recherches. Elle tisse de bons rapports avec les gens qui y travaillent et se fait offrir un poste d’attachée d’administration, lors d’un congé de maternité. À cette époque la récession économique rendait la recherche de contrats de plus en plus difficile pour la firme qu’elle avait créée. Comme le hasard fait parfois bien les choses, elle venait, quelques mois auparavant, de terminer un MBA, un atout indéniable pour occuper son nouveau poste.
À la fin de son mandat au Département de biologie, Huguette Varin est intéressée par un poste d’attachée d’administration qui vient d’être créé au Département de psychologie qu’elle occupe depuis maintenant presque vingt ans. «Beaucoup de mes tâches sont en appui au directeur du département, entre autres, la gestion des espaces. Ici il y a 56 professeurs et beaucoup d’étudiants au doctorat qui font de la recherche, il faut les loger. Nous occupons cinq étages.» Il y a également plus de quatre millions de dollars en fonds de recherche à gérer. Elle s’implique aussi dans les demandes de subventions. Il y a quelques années, se rappelle-elle, elle a travaillé avec les professeurs à préparer des dossiers pour défendre de nouveaux programmes. Il y a beaucoup de boulot, mais «nous sommes une bonne équipe, nous nous entendons bien et c’est agréable», affirme Huguette Varin.
Huguette Varin s’est investie à fond pendant les six années et demie pendant lesquelles elle a été représentante du personnel de soutien à la Commission des études (C.É.). Qu’est-ce qui l’a amenée à participer à cette instance? «Je suis curieuse et j’aime participer. Je vois l’UQAM comme une petite société où chacun a un point de vue à apporter pour contribuer à son évolution. Je pense qu’en tant qu’employés, il est important de faire connaître notre façon de voir les choses, qui est complémentaire à celle des professeurs, des chargés de cours ou des étudiants.» Pour elle, la participation à la C.É. lui a permis d’avoir une vision d’ensemble de ce qui se passe à l’Université. Elle estime qu’elle a beaucoup retiré de cette expérience mais qu’elle a pu y contribuer aussi, pas personnellement, tient-elle à préciser, mais en tant qu’employée.
Depuis mai 2007, elle est observatrice au Conseil d’administration. Elle déplore cependant de ne pas avoir le droit de vote. «Quand je vois les nouvelles règles que la ministre de l’Éducation veut établir afin de minimiser la place des gens de la communauté au C.A., je ne suis vraiment pas d’accord. J’espère que tout le monde va se liguer contre cela et dans les autres universités aussi.» Quand elle a accepté de faire partie du C.A., Huguette Varin savait qu’elle ne serait pas un membre votant, mais elle s’est assurée qu’elle aurait le droit de parole.
Biologiste toujours
Quand on lui demande si elle regrette d’avoir quitté la biologie, Huguette Varin répond qu’elle ne l’a jamais abandonnée. Elle est trésorière bénévole de l’Association des biologistes du Québec et elle participe également à l’organisation de son congrès annuel. Avec un sourire en coin, elle réplique que la psychologie et la biologie ne sont pas si éloignées. «On n’est pas très loin de la biologie, quand on s’occupe de la gestion des espaces et qu’on voit, les professeurs en particulier, qui aiment bien préserver leur territoire. C’est pas si différent du comportement animal. Ils savent d’ailleurs ce que je pense», dit-elle en s’esclaffant. «Moi aussi j’ai mon territoire et je l’occupe comme je veux», poursuit-elle, en jetant un regard circulaire à son bureau débordant de dossiers.
A-t-elle le temps d’avoir des loisirs? Elle va au théâtre et elle lit, en particulier des polars.