Le recteur Claude Corbo a tenu un point de presse cet après-midi en réaffirmant que le rapport de PricewaterhouseCoopers (PwC) n’était pas un document qui engage l’UQAM ou sa direction pour le moment. «Nous n’allons pas prendre de décision par rapport aux mesures inscrites dans le plan de redressement avant que le dossier n’ait franchi les étapes dans lesquelles il est engagé», a-t-il clairement indiqué.
M. Corbo ne voit pas l’UQAM élaborer un plan d’action avant le printemps, c’est-à-dire avant que l’Université du Québec et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport aient tenu leurs consultations.
Par son analyse très minutieuse de la situation technique, financière et académique de l’UQAM, le rapport de PwC a mis en évidence les fragilités propres à l’UQAM couplées au sous-financement des universités québécoises et au sous-financement spécifique de l’UQAM, a précisé le recteur. Le plan de redressement n’est pas parvenu à proposer des mesures qui permettront à l’UQAM de retrouvrer l’équilibre financier en 2011-2012, «mais on est à 24,4 millions $ près d’y arriver. Ou bien on sort ces 24 millions $ des poches de l’UQAM ou bien on demande au gouvernement de nous aider», a indiqué le recteur Corbo. La préservation de la mission de l’UQAM doit évidemment demeurer au centre des préoccupations de tous les intervenants, a-t-il rappelé.
Le recteur souhaite que le rapport PwC soit lu, compris, digéré, commenté et le sujet de discussions et de débats intenses tant à l’interne qu’auprès des intervenants externes. «C’est de cette façon que nous allons cheminer, que pourront surgir d’autres moyens d’action, d’autres façons de faire, a-t-il précisé. Je veux croire que cette université ne sera abandonnée ni par sa communauté ni par les Québécois.»
Négociations
Les négociations avec les syndicats ne pourront être complétées avant la rédaction du plan d’action, a laissé entendre le vice-recteur par intérim aux Ressources humaines, M. Pierre-Paul Lavoie qui participait au point de presse. Il a précisé à l’instar du recteur que l’UQAM se situait à l’intérieur d’un environnement compétitif où les facteurs de rémunération avaient leur importance pour la rétention des effectifs. Il a fait valoir que c’est le gouvernement qui établit les politiques salariales et que le rapport PwC démontre que l’UQAM, en comparaison avec les autres universités québécoises, fonctionne avec moins de personnel et que celui-ci est moins bien rémunéré. «Nous nous situons dans un chemin très étroit», a-t-il affirmé en guise de conclusion.
Rejet en bloc du rapport PwC par les syndicats et associations étudiantes facultaires
Les quatre syndicats (SPUQ, SEUQAM, SCCUQ, SétuE) et les sept associations facultaires étudiantes de l’UQAM rejettent en bloc le rapport de la firme PricewaterhouseCoopers sur la situation financière et le plan de redressement de l’UQAM.
Aujourd’hui, lors d’une autre conférence de presse, les représentants des syndicats et associations ont souligné dans une déclaration commune que les recommandations du rapport «mettent en péril la mission de l’Université, son développement et le maintien du patrimoine académique.» Diminution des services et augmentation du coût des études pour les étudiants, dégradation des conditions de travail et pertes d’emploi pour les employés constituent, selon eux, l’essentiel des propositions de la firme. Les organisations réaffirment que la solution n’est pas dans les réductions massives des conditions de travail, d’enseignement et d’études ou encore de programmes, mais «dans un réinvestissement public massif pour l’UQAM.»