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Pour un changement de perspective

Par Claude Gauvreau

15 septembre 2008 à 0 h 09

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Robert Proulx a toujours aimé les défis costauds. Élu récemment à la tête du grand Vice-rectorat à la vie académique, il a assumé de multiples rôles depuis qu’il a obtenu un poste de professeur au Département de psychologie, en 1978. Il a été responsable de laboratoires et de centres de recherche, directeur de départements, président de comités institutionnels et, enfin, doyen d’une des plus grosses facultés de l’UQAM, la Faculté des sciences humaines, pendant presque dix ans.

Selon le nouveau vice-recteur, la mission de l’UQAM n’est pas différente de celle des autres universités : développer une expertise dans les différents champs du savoir et produire des connaissances de pointe. «C’est ainsi que l’on pourra assurer aux étudiants une formation de qualité, tous cycles confondus, afin qu’ils soient bien armés pour relever les défis posés par notre société.» Mais l’UQAM possède aussi une marque distinctive, ajoute-t-il. «Nous sommes l’université de tout le monde, ouverte aux collectivités, qui accorde une importance particulière à l’accessibilité au savoir. Nos programmes d’études et nos activités de recherche sont ancrés dans le milieu, en lien avec des préoccupations sociales reconnues. C’est là où nous puisons notre inspiration.»

Soutien aux carrières professorales

Comme les professeurs sont des artisans du savoir, explique M. Proulx, ce sont eux qui, en collaboration avec les chargés de cours et le personnel de soutien, incarnent la mission universitaire à travers leurs activités de chercheur et d’enseignant. Il voit le rôle de son vice-rectorat comme consistant justement à créer un environnement intellectuel propice au déploiement de leur expertise et de leurs idées novatrices.

Le vice-rectorat qu’il dirige s’est doté d’une stratégie d’action à quatre volets, que l’on peut résumer ainsi : restructurer l’ancien vice-rectorat à la Vie académique et ses services en un seul vice-rectorat intégré; achever le processus de facultarisation en mettant l’accent sur une gestion collégiale et décentralisée; dresser une cartographie des activités académiques; élaborer une stratégie de promotion des réalisations et innovations en matière de formation, de recherche et de services aux collectivités.

Éviter les dédoublements de mandat

Le vice-recteur défend la nécessité d’une meilleure intégration de l’enseignement et de la recherche. «Ces activités sont indissociables, dit-il, et leur intégration ne pourra pas se concrétiser si on a des structures institutionnelles qui fonctionnent comme des silos étanches. C’est pourquoi nous avons maintenant un seul grand vice-rectorat à la Vie académique chapeautant à la fois la recherche, la création et l’enseignement, plutôt que des vice-rectorats spécialisés dans l’un ou l’autre des volets de la mission de l’université.» La recherche alimente la formation et celle-ci stimule le développement des connaissances. C’est ce qui distingue le milieu universitaire des centres ou instituts de recherche indépendants, précise M. Proulx.

Les grandes orientations concernant le développement des programmes et de la recherche doivent émerger de la base, soit des unités académiques, affirme le vice-recteur. «Évitons les dédoublements de mandat. Les opérations doivent être gérées par les facultés», souligne-t-il. Ainsi, les unités et services qui composent son vice-rectorat – Bureau de l’enseignement et des programmes, Service de la recherche et de la création, Bureau des ressources académiques, etc. – agiront à titre d’experts-conseils pour répondre aux besoins des facultés et les soutenir dans leurs projets. En outre, le vice-rectorat s’est doté d’un comité de direction où siègent les doyens des facultés, en compagnie des vice-recteurs à la Recherche et à la création et à la Vie académique.

Développer une cartographie de la vie académique donnera une meilleure connaissance des forces et secteurs en croissance de l’UQAM pour pouvoir élaborer des stratégies et déterminer des priorités institutionnelles, soutient M. Proulx.

Revoir les programmes

Pour le vice-recteur, restructurer la programmation ne consiste pas uniquement en un examen des programmes à la pièce en se basant uniquement sur le nombre d’étudiants inscrits. «Nous n’abandonnerons pas nos programmes de baccalauréat, maîtrise et doctorat, ni nos disciplines de base, sinon l’UQAM ne serait plus une université.» Selon lui, différentes possibilités peuvent être envisagées à partir d’une vision plus systémique : établir des passerelles entre des mineures et des majeures, développer des programmes conjoints avec d’autres universités, modifier ou relancer certains programmes, etc.

L’UQAM est en excellente santé sur le plan académique, conclut Robert Proulx. «Nous avons des gens qui se distinguent dans tous les domaines du savoir et dans toutes les sphères de la société. Notre défi est de préserver cette santé académique, malgré une situation financière difficile.»