Des grands-parents qui jouent à des jeux vidéos en réseau, qui ne jurent que par leur BlackBerry ou qui clavardent et échangent des photos par Internet avec leurs petits-enfants? La professeure Magda Fusaro, du Département de management et technologie, en a rencontré plusieurs dans le cadre d’une recherche qui se termine ce printemps, et dont elle livrera un aperçu original lors du colloque intitulé Les néo-vieux et les technologies de l’information et de la communication, qui aura lieu le 5 mai.
Qui sont les néo-vieux? «Des gens âgés qui ont acquis des habitudes en matière de TIC qu’ils n’avaient pas auparavant», explique Magda Fusaro. Amorcée en 2005 et financée par le CRSH, sa recherche s’intitule «Le rôle des aînés dans le transfert intergénérationnel des technologies de l’information et de la communication (TIC) au sein de la cellule familiale».
Son équipe a recruté 100 participants qui devaient satisfaire à trois critères : posséder un ordinateur avec une connexion Internet, être à la retraite et âgés de 60 à 75 ans, et être grands-parents afin de pouvoir évaluer le transfert intergénérationnel des TIC. Ces participants ont été soumis à un questionnaire électronique et à des rencontres de groupes pour échanger sur leurs pratiques technologiques. Une trentaine d’entre eux ont été retenus pour rédiger, pendant trois mois, des «récits de vie» liés aux TIC en utilisant la plateforme Moodle.
La fin de cette recherche tombe pile, dans la foulée de la Consultation sur les conditions de vie des aînés, note Magda Fusaro. Même si aucun résultat officiel n’est disponible pour l’instant, la professeure est en mesure d’effectuer deux constats. «Les néo-vieux que nous avons rencontré ont des pratiques beaucoup plus assidues des TIC que nous l’envisagions au départ, dit-elle. Ils ont même développé des routines technologiques auxquelles ils ne dérogent à peu près pas, comme vérifier leur courriel en se levant ou en prenant leur café.» L’autre constat, c’est que le transfert des connaissances en matière de TIC est loin de s’effectuer uniquement des petits-enfants vers les grands-parents. «C’est même le contraire, dit Mme Fusaro. Ce sont les grands-parents qui en apprennent à leurs petits-enfants. La tendance s’inverse seulement lorsque les petits-enfants atteignent l’âge de 12-13 ans.»
Une dizaine de participants de la recherche viendront témoigner de leur utilisation des TIC durant ce colloque, auquel participeront aussi des universitaires. «C’est une sorte de banc d’essai en vue du colloque Intertic «Sociétés branchées : quelle place pour nos aînés?», qui aura lieu à l’UQAM les 29 et 30 mai prochain», conclut Magda Fusaro.