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L’enfer est vert!

Par Pierre-Etienne Caza

29 septembre 2008 à 0 h 09

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Nombreux sont les étudiants de l’École de design qui auront visité l’Enfer au cours de leurs parcours à l’UQAM… et qui en seront revenus enchantés, la tête pleine d’idées créatives et les mains remplies de matériaux!

L’Enfer est en réalité un petit local, situé au sous-sol du pavillon de Design, tout juste à l’entrée de l’atelier multitechnique. «Mon prédécesseur avait pris l’habitude d’y entasser divers matériaux, explique l’actuel chargé d’atelier, Réjean Clermont. Il disait toujours : C’est l’enfer dans ce local-là! Le nom est resté et est aujourd’hui connu de tous.»

Professeurs comme étudiants, ils sont nombreux à venir jeter un oeil dans le local pour y dénicher des matériaux inusités. Bois, métal, plastique, aluminium, caoutchouc, plexiglas… on y trouve de tout, comme ces vieux claviers d’ordinateurs, dont certaines touches ont été arrachées pour les besoins de l’art, mais aussi des vieilles chambres à air, des fils électriques, des petits gobelets de plastique, etc. «Cet endroit évite aux étudiants d’aller à l’autre bout de la ville pour trouver des matériaux, poursuit M. Clermont. Cela leur sauve du temps et de l’argent, sans compter qu’il y a ici des pièces qu’ils ne trouveraient à peu près nulle part ailleurs.»

La plupart arrivent en vrac, envoyées par certains services ou unités de l’UQAM, mais les gens de l’atelier reçoivent parfois des objets imposants, qu’ils démontent pièce par pièce. Lors de notre passage, Réjean Clermont venait de recevoir une vieille machine du Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère. «Je n’ai aucune idée de ce que c’est mais nous allons la démonter et ranger les pièces», dit-il avec enthousiasme.

«Dans un cours, le professeur demande aux étudiants de démonter des objets usuels comme celui-ci afin de voir de quoi ils sont composés», poursuit-il en prenant la carcasse en plastique d’une ancienne cafetière. «Comme les étudiants les ont esquintés, ils sont incapables de les remonter et ça atterrit ici!» dit-il en riant.

Réjean Clermont est souvent fier des oeuvres créées par les étudiants à partir des matériaux de l’Enfer – ces étudiants sont inscrits au bac en design graphique, au bac en design de l’environnement, au DESS en design d’équipement de transport ou au DESS en design d’événements. Il y a même des pièces qui reviennent après avoir servi pour un projet, attendant preneur pour connaître une énième vie.

À l’extérieur de l’enfer, de gros bacs sont remplis de pièces classées selon le matériau : aluminium, bois, etc. Il s’agit de surplus que les étudiants n’ont pas utilisé et qui sont boutés hors de l’Enfer. «Nous les vendons aux recycleurs, explique M. Clermont, et l’argent que nous en tirons est réinvesti à l’École de design.»

Amateur de vélo durant la belle saison, Réjean Clermont confie qu’il aime bien s’arrêter dans les parcs industriels et piquer une jasette avec les responsables… qui lui donnent souvent des matériaux qu’il apporte et range dans l’Enfer! «Le but est d’en récupérer le plus possible pour le bénéfice de nos étudiants», conclut-il avec le sourire.