À sa première année sur le circuit de la Coupe du monde, le patineur de vitesse sur courte piste Olivier Jean a fait sensation. L’étudiant au certificat en écologie, nommé personnalité de la semaine par La Presse/Radio-Canada en décembre dernier, a remporté pas moins de onze médailles en sept compétitions. Il profite présentement d’un repos bien mérité avant de reprendre l’entraînement à la fin d’avril, mais il s’ennuie déjà de ses patins qu’il n’a pas chaussés depuis… trois jours! Portrait d’un athlète déterminé.
La compétition n’a plus de secrets pour Olivier Jean : il a débuté le patinage de vitesse sur courte piste à l’âge de quatre ans! «J’étais déjà plus grand que les autres à cette époque, ce qui m’avantageait», se rappelle-t-il. Il a rapidement cumulé les victoires sur les scènes locale, régionale, puis provinciale. À 17 ans, il habitait en appartement à Montréal et s’entraînait à l’aréna Maurice-Richard. «Au cours des cinq dernières années, je suis constamment amélioré, mais je peinais à atteindre le sommet. Cette fois, ça y est!» s’exclame le patineur de Lachenaie, du haut de ses 23 ans.
Cette saison, Olivier a remporté deux médailles d’or (500 m), deux médailles d’argent (500 m) et deux médailles de bronze (1000 m et 1500 m), en plus d’aider son équipe à remporter une médaille d’or et trois médailles d’argent (relais 5000 m), de même que le championnat du monde par équipe, disputé à Budapest en mars dernier.
Cette année de rêve ne lui fait toutefois pas perdre de vue qu’il devra redoubler d’ardeur pour se maintenir parmi l’élite mondiale. Son classement de fin de saison – il est deuxième au Canada – ne lui vaudra aucun passedroit lors des sélections nationales, en septembre prochain. Seuls les cinq patineurs les plus rapides au pays participeront aux épreuves de la Coupe du monde. «Je devrai m’entraîner davantage pour être encore meilleur», affirme Olivier en souriant.
Un passionné d’entraînement
Manifestement, ce grand rouquin, qui camoufle sa coiffure «rasta» sous son casque lors des compétitions, ne rechigne pas à s’entraîner, même qu’il adore ça! «Le patinage sur courte piste est un sport explosif qui exige à la fois de la vitesse pour les courtes distances, comme le 500 mètres, et de l’endurance, de la résistance à l’acide lactique pour les longues distances, comme le 1000 mètres ou le 1500 mètres», explique-t-il. L’entraînement estival qui s’annonce comportera donc son lot quotidien de séances de patinage et de musculation, mais aussi de course à pied, de rollerblade et de vélo.
Cette discipline de fer à l’entraînement l’empêchera toutefois de terminer son certificat en écologie. Il ne lui reste qu’un cours à réussir, mais il s’agit d’un camp de terrain de dix jours, qui a lieu au mois d’août. «Je ne sais pas quand je pourrai m’y inscrire, dit-il. Les sélections nationales ont lieu au début de septembre et je ne peux pas rater dix jours d’entraînement.» En attendant de trouver une solution, il a fait sa demande pour être admis au baccalauréat d’intervention en activité physique, dès l’automne prochain. Une carrière consacrée à l’entraînement sportif le comblerait.
Lors de la dernière année, ses collègues et lui ont d’ailleurs participé à quelques conférences dans les écoles de la province afin de parler de leur sport et vanter les vertus de l’activité physique auprès des jeunes, un échange de bons procédés avec le Programme Équipe Québec du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, qui leur offre du soutien financier, tout comme la Fédération canadienne de patinage de vitesse et quelques autres commanditaires.
Évidemment, la perspective de prendre part aux Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver enchante Olivier, mais 2010 est encore loin. D’ici là, il préfère puiser sa motivation dans l’atteinte d’objectifs concrets, ce qui pourrait se traduire par la récolte de nombreuses autres médailles. À suivre!