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Écodéveloppement communautaire en Bolivie

Par Dominique Forget

30 avril 2007 à 0 h 04

Mis à jour le 17 avril 2015 à 16 h 04

Le monde de la coopération internationale a connu une révolution au cours de la dernière décennie. Finie l’époque où l’on imposait dans les pays démunis des solutions conçues par des «experts» du nord. aujourd’hui, on cherche plutôt à appuyer les communautés locales, en marche vers leur propre développement et la résolution autonome des problèmes qu’elles jugent les plus préoccupants. C’est dans cette optique que Lucie Sauvé, professeure au Département d’éducation et pédagogie de l’UQAM et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l’environnement, a lancé le projet Écominga.

En collaboration avec trois universités boliviennes membres du Réseau des universités amazoniennes UNAMAZ, l’équipe d’Écominga s’apprête à mettre sur pied un programme de formation destiné aux leaders communautaires de quelques- unes des régions les plus démunies de la Bolivie. La formation sera axée sur la promotion de la santé environnementale, en lien avec l’eau et l’alimentation.

«Le programme s’appuiera sur des études de cas réels, dit Lucie Sauvé, c’est-à-dire sur des projets qui ont déjà été réalisés en Bolivie et qui ont connu du succès. On peut penser à la mise sur pied de coopératives alimentaires, à la culture de jardins collectifs, à la construction de latrines, à des initiatives de traitement de l’eau ou de lutte contre la malaria, par exemple.»

Les trois universités partenaires de l’UQAM desservent des territoires très différents. L’Universidad Autonoma Gabriel René Moreno se trouve en milieu urbain et agricole, la Universidad Amazonica de Pando, en milieu forestier et tropical, la Universidad Tecnica del Beni Mariscal José Ballivan, en milieu d’élevage et de pisciculture. La formation devra donc tenir compte de ces différences. D’une durée d’un an, le programme se terminera par un stage où le leader communautaire sera appelé à concevoir et à mettre en oeuvre un projet avec les gens de son village ou de son quartier. Un fonds de démarrage lui sera remis à cet effet.

Lucie Sauvé travaillera avec sa collègue Isabel Orellana dans le cadre d’Écominga. Une dizaine d’autres professeurs de l’UQAM sont associés au projet, provenant des départements de sociologie, de travail social, de géographie, des sciences de la Terre et de l’atmosphère ou de l’Institut des sciences de l’environnement. L’École de technologie supérieure et l’INRS — Urbanisation, culture et société sont également impliqués. «Notre équipe ne dispensera pas directement les cours, précise Lucie Sauvé. Elle va plutôt travailler à monter le programme, en collaboration avec les professeurs des trois universités boliviennes. Nous allons aussi superviser un important volet recherche, en documentant les différentes étapes du projet.»

Les professeurs de Montréal rencontreront leurs vis-vis trois fois par année. Une délégation de la Bolivie visitera l’UQAM dès le mois de mai prochain pour lancer la collaboration. Financé par l’Agence canadienne de développement international (ACDI), dans le cadre du programme Partenariats universitaires en coopération et développement de l’Association des universités et collèges du Canada, le projet s’échelonnera sur six ans. L’équipe prévoit former trois cohortes de leaders communautaires, principalement des femmes, des autochtones et des jeunes de la rue.