Des milliers de foyers plongés dans le noir et le froid, des digues emportées par le torrent… personne n’a oublié les images de la tempête de verglas et des inondations au Saguenay. Ces phénomènes ont provoqué non seulement des situations de crise, mais aussi une prise de conscience de la nécessité de mieux se prémunir contre les catastrophes naturelles.
«La dégradation de la qualité de l’environnement, les changements climatiques et l’augmentation du nombre de sinistres forcent les sociétés à se doter d’outils toujours plus performants de prévention et de protection, pour assurer la sécurité des populations et des infrastructures», souligne Robert-André Daigneault, responsable du nouveau Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion des risques majeurs. «Depuis septembre dernier, ce programme permet d’offrir une formation spécialisée à des personnes appelées à jouer un rôle significatif en matière de gestion du risque», précise Yves Baudouin, directeur du Département de géographie.
Connaître la nature des aléas
La notion de risque majeur renvoie aux aléas, phénomènes ou événements difficilement prévisibles, qui peuvent entraîner des pertes de vie ou la destruction de biens. Selon Robert-André Daigneault, «il n’y a pas de prévention possible des risques sans une bonne connaissance de leur nature.»
Les aléas peuvent être naturels (feu de forêt, inondation, tempête…), accidentels (effondrement de structure, incendie majeur.) et même intentionnels (tuerie, terrorisme). Les spécialistes de la sécurité civile doivent tenir compte également de plusieurs variables comme le degré d’intensité de l’aléa, l’étendue possible de ses effets, la durée de son impact, son potentiel destructeur, etc. Il faut enfin repérer les conditions qui déterminent le niveau de vulnérabilité d’un milieu : proximité de la source de danger, isolement, âge et densité de la population, personnes avec des besoins particuliers, accès aux réseaux de transport et de santé, etc.
Une approche globale
Développé en collaboration avec le ministère de la Sécurité publique, le DESS en gestion des risques majeurs a accueilli cet automne 19 étudiants. «Ce sont, pour la plupart, des professionnels qui oeuvrent dans divers milieux, comme ceux de la sécurité civile, de la santé, du génie et de l’administration publique. Le programme leur permet d’élargir leurs connaissances et d’approfondir leur expertise», précise Yves Baudouin.
Le DESS insiste sur le développement d’une approche globale de la sécurité civile, en mettant l’accent sur la prévention et l’intervention dans divers contextes, ajoute le professeur. « Cette approche doit tenir compte d’une pluralité de facteurs. C’est pourquoi le programme comprend des cours de droit, de communication, de gestion, de psychologie, alors que d’autres portent sur les processus physiques des risques naturels.»
«Nous favorisons l’ouverture, la polyvalence et l’esprit critique de façon à ce que ces professionnels puissent travailler au sein d’équipes multidisciplinaires et intervenir dans des situations complexes», conclut Robert-André Daigneault.