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Lectures de septembre

Notre sélection mensuelle d’ouvrages publiés par des professeurs, chargés de cours, étudiants, employés, diplômés ou retraités de l’UQAM.

20 septembre 2019 à 11 h 09

Mis à jour le 20 septembre 2019 à 11 h 09

Série «Titres d’ici»

L’égalité des sexes

De quelle manière l’égalité pourrait-elle s’articuler dans les milieux de travail et les villes, au sein des familles et du couple? Sous la direction de la recherchiste et traductrice Noémie Désilets-Courteau (B.A. animation et recherche culturelles, 2008), deux auteurs et huit autrices, parmi lesquelles on compte des professeures, des journalistes et des chroniqueuses, se sont prêtées au jeu consistant à imaginer un monde plus égalitaire. Dans l’essai «Une histoire féministe (juridique) qui finit bien», la professeure du Département des sciences juridiques et directrice de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) Rachel Chagnon (Ph.D. histoire, 2009) réécrit un jugement rendu sur une affaire d’agression sexuelle. Sa collègue du Département de sociologie Chiara Piazzesi rêve de relations intimes justes où les stéréotypes de genre n’existeraient pas. La chargée de cours du Département de géographie Bochra Manaï démontre comment l’urbanisme peut résorber les inégalités et rendre les villes plus sécuritaires et navigables pour les personnes vulnérables. La journaliste Marilyse Hamelin (B.A. communication/ journalisme, 2006) met en scène l’histoire fictive d’une adolescente en 2319 qui ne connaît pas les inégalités entre les sexes. 11 brefs essais pour l’égalité des sexes. Horizons féministes émergents est publié aux éditions Somme toute.

L’autisme sous un angle social

Combien y a-t-il de personnes autistes au Québec ? À quelles difficultés ces personnes et leurs familles sont-elles confrontées ? Comment l’autisme est-il perçu dans les médias ? Comment intervenir pour aider les jeunes adultes autistes à trouver leur place en société ? Ce sont là quelques-unes des interrogations auxquelles tentent de répondre la professeure du Département de sociologie Catherine Des Rivières-Pigeon et ses collègues dans Autisme: ces réalités sociales dont il faut parler. «Nos recherches portent sur les expériences quotidiennes que vivent les personnes autistes et leur famille, qu’il s’agisse des obstacles auxquels elles sont confrontées ou du travail qu’elles doivent effectuer pour les surmonter. Elles visent à mettre en valeur l’expertise des personnes autistes et de leurs proches, dans le but de développer de nouvelles façons de favoriser leur inclusion au sein de la société», écrit l’auteure principale. L’ouvrage donne ainsi la parole aux personnes touchées de près par l’autisme et éclaire des enjeux sociaux de l’enfance (soins, culpabilité des parents, relations fraternelles, difficultés financières des familles, difficultés alimentaires des enfants) jusqu’à l’âge adulte (transition école-vie active, employabilité). Le dernier chapitre donne la parole à une adulte autiste et à une mère d’enfant autiste. Publié aux Éditions du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Littérature d’anticipation

D’où vient le genre littéraire protéiforme que constitue l’anticipation? Comment s’est-il développé? L’ouvrage collectif Le roman des possibles. L’anticipation dans l’espace médiatique francophone (1860-1940)publié sous la direction du professeur du Département d’études littéraires Jean-François Chassay et de la chargée de recherche au CNRS (Paris) Claire Barel-Moisan, vise à répondre à ces questions. Divers auteurs font valoir les dimensions historiques et sociales de ce phénomène littéraire, depuis les premières œuvres de Jules Verne jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, tout en décodant diverses fictions et en les ancrant dans leur époque. Ils proposent à l’amateur de science-fiction, d’anticipation et, plus largement, d’histoire littéraire, l’archéologie d’un genre indissociable des avancées de la science et des débats les entourant. Les romans d’anticipation, écrivent Jean-François Chassay et Claire Barel-Moisan, se déploient à une époque marquée par une tension entre un mouvement de vulgarisation scientifique porté par le courant positiviste et une atmosphère fin-de-siècle remettant radicalement en question le progrès apporté par les sciences. Ils sont aussi les vecteurs d’une réflexion de la société sur ses mutations profondes, notamment sur les transformations induites par la révolution industrielle. Paru aux Presses de l’Université de Montréal.

Histoire et patrimoine

Les études historiques et patrimoniales ont longtemps évolué en parallèle. Depuis quelques années, toutefois, les collaborations entre les spécialistes des deux univers se sont accrues. C’est ce dont témoigne l’ouvrage collectif Histoire et patrimoine. Pistes de recherche et de mise en valeur, publié sous la direction des professeurs du Département d’histoire Joanne Burgess et Paul-André Linteau, qui explore sous divers angles la relation entre ces deux domaines du savoir. Le livre vise aussi à souligner la contribution majeure du Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal, fondé à l’UQAM en 2006 et dirigé depuis par Joanne Burgess. Plusieurs articles illustrent son apport au rapprochement entre histoire et patrimoine. Certains auteurs dressent un bilan de l’appropriation du patrimoine archéologique, alors que d’autres s’intéressent à l’histoire locale et au patrimoine de proximité dans les régions du Québec et en milieu urbain, notamment à Montréal. D’autres encore examinent le thème des échanges à travers le commerce et les transports (magasins, patrimoine portuaire) ainsi que l’utilisation du numérique dans l’étude et la mise en valeur de l’histoire et du patrimoine. Paru aux Presses de l’Université Laval.

Un guide pour rédiger

Il y a une dizaine d’années, la professeure du Département de psychologie Sylvie Jutras a mis sur pied un cours en rédaction scientifique pour ses élèves du baccalauréat. Dans la foulée, elle a fouillé bibliothèques et sites web à la recherche de documents utiles à son cours. «Cependant, aucun ne répondait de façon exhaustive à mes attentes pour soutenir mes étudiants et tous ceux qui ne suivront jamais un cours de rédaction scientifique. J’ai alors décidé de rédiger un manuel qui accompagne l’auteur du début à la fin du processus», écrit-elle en introduction à Mon compagnon de rédaction scientifique. L’ouvrage présente les principes et stratégies servant à rédiger un article, un travail pour un cours, un mémoire, une thèse ou un rapport professionnel d’analyse, d’évaluation ou d’expertise. L’auteure y aborde la pensée critique, l’art de l’argumentation, la structuration d’un texte scientifique, la lisibilité, la probité intellectuelle et la révision des écrits. Une trousse d’astuces réunit des conseils pour gérer son temps et son environnement de travail, tirer profit d’outils de rédaction, stimuler son inspiration, et maintenir sa concentration et ses énergies. Les conseils proposés s’appliquent en recherche quantitative, qualitative ou mixte. Publié chez JFD Éditions.

Le deuil de son père

Après le décès de son père, un homme seul, malheureux et alcoolique, l’artiste d’origine française Céline Huyghebaert (B.A. études littéraires, 2008; M.A. études littéraires, 2011; Ph.D études et pratiques des arts, 2019) entreprend un projet d’écriture pour se souvenir de lui et faire son deuil. À mi-chemin entre l’enquête, l’hommage, l’album-photos, le journal intime et le récit autobiographique, Le drap blanc raconte des événements importants ayant marqué la vie du père (mariage, enfants, travail à la ferme, etc.). «J’avais pu regarder, intensément, longtemps, le corps mort de mon père, regarder intensément la peau jaune de son visage, boursouflée par la cirrhose, dans l’espoir de me souvenir de chaque détail. Mais je n’ai pas pu toucher l’urne qu’on nous remettait, pas plus que je n’ai réussi à toucher sa peau dans la chambre mortuaire», écrit l’auteure, co-lauréate en 2019 de la prestigieuse bourse Bronfman en arts visuels et qui s’intéresse aux traces du quotidien dans sa pratique artistique. L’édition originale de l’œuvre a été présentée sous la forme d’un livre d’artiste à la Fonderie Darling, en 2017, dans le cadre de l’exposition Comme tout le monde, les choses mortes. Publié aux éditions du Quartanier.