La professeure du Département des sciences juridiques Rachel Cox (M.A. droit social et du travail, 2000) a reçu, le 20 septembre dernier, le prix Marc-André-Bédard 2025 décerné par l’Institut québécois de réforme du droit et de la justice (IQRDJ). Ce prix d’une valeur de 25 000 dollars a été créé pour souligner l’engagement exceptionnel d’une personnalité québécoise dont l’action ou l’œuvre a contribué à des réformes législatives porteuses d’inclusion sociale et d’innovation juridique, tout en mettant en lumière son courage et sa détermination. L’IQRDJ a attribué son prix à Rachel Cox «pour sa contribution déterminante à l’évolution du droit du travail et de la justice sociale au Québec». Par ses recherches sur les violences au travail, le harcèlement et la santé-sécurité, la lauréate a contribué à des réformes importantes, souligne l’Institut.
La somme d’argent accompagnant le prix Marc-André-Bédard a été versée au nom de Rachel Cox à l’Union des travailleuses et des travailleurs accidentés ou malades (UTTAM), un organisme que la professeure avait elle-même désigné, afin de soutenir les personnes victimes d’accident du travail ou de maladie professionnelle.. Le comité d’attribution du prix était composé de représentants des milieux législatif, juridique, académique et communautaire.
Détentrice d’un doctorat en droit de l’Université d’Ottawa (2014), Rachel Cox est une spécialiste en droit du travail. Elle a été la chercheuse principale d’un projet de recherche partenariale entre l’UQAM et des groupes de femmes, qui a permis d’identifier l’urgence de reconnaître une obligation en matière de violence conjugale pour les employeurs au Québec. Une campagne a été menée pour intégrer une telle obligation dans la Loi sur la santé et la sécurité au travail (LSST). Grandement médiatisé, le projet a déclenché une importante mobilisation pour amener les milieux de travail à participer activement à la lutte contre la violence conjugale.
La professeure a aussi présidé le Comité d’expertes formé en 2022 par le gouvernement du Québec, dont plusieurs recommandations ont nourri le projet de loi 42 – Loi visant à prévenir et à combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en milieu de travail. Le Comité était chargé d’évaluer la cohérence et l’efficacité des recours dont peut se prévaloir une personne victime d’agression à caractère sexuel ou de harcèlement sexuel au travail et de se pencher sur les mécanismes de prévention.
En 2021, Rachel Cox a remporté le prix du meilleur article (langue française) de l’Association Canadienne Droit et Société (ACS) pour son article intitulé «Du harcèlement sexuel sans conséquence pour la victime? Analyse discursive de la jurisprudence du Tribunal administratif du travail du Québec». La pertinence sociale, la force des arguments présentés et la qualité didactique de l’article en avaient fait un modèle d’analyse discursive du droit.
Lors de l’événement célébrant les 45 ans du Service aux collectivités (SAC) de l’UQAM, tenu en novembre 2024, Rachel Cox faisait partie des 10 personnes ayant reçu un hommage en raison de leurs parcours professionnels et personnels, et du rôle important qu’elles ont joué dans les démarches partenariales du Service en participant à des projets ayant eu des impacts notables. La professeure est membre du Comité conjoint du protocole UQAM/CSN/CSQ/FTQ, qui a permis d’élaborer des projets de collaboration portant sur des thématiques liées au monde du travail.