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VAGUES, un spectacle où fusionnent matière, image et mouvement

Le premier spectacle solo de Mélanie Baillairgé est présenté au Festival international de marionnettes de Casteliers.

Par Jean-François Ducharme

4 mars 2025 à 8 h 41

Le parcours de Mélanie Baillairgé (B.A. design graphique, 1998; DESS en théâtre de marionnettes contemporain, 2022) est plutôt atypique. Après des études en design graphique, elle a travaillé durant près de 20 ans comme illustratrice, autrice et designer dans des agences de publicité et des boîtes de design. Au tournant des années 2020, elle effectue un virage professionnel et s’inscrit au DESS en théâtre de marionnettes contemporain, avant d’amorcer un baccalauréat en psychologie à l’UQAM.

Le 6 mars prochain, elle présentera VAGUES, son premier spectacle solo – conçu avec Amélie Poirier, elle aussi diplômée du DESS en théâtre de marionnettes contemporain – dans le cadre du 20e Festival international de Casteliers, un festival voué aux arts de la marionnette qui se déroule dans divers lieux culturels montréalais et qui accueille des créations venues du Canada, de la France, de la Belgique et de la Tchéquie. À la frontière entre le documentaire, le mouvement et l’objet, VAGUES invite à descendre dans l’intimité d’une créatrice et de sa relation singulière avec l’eau. Pour raconter cette relation, un «lac» circulaire de miroirs sans tain jonchent le sol. Ces miroirs impudiques donnent vie à cette histoire d’eau envoutante.. «Le spectacle se déroulera par vagues, alternant les sujets légers et les sujets plus profonds, comme la quête identitaire, l’abandon et le suicide», mentionne Mélanie Baillairgé.

Projet de fin d’études

VAGUES est la continuité du projet de fin d’études que les deux artistes ont réalisé durant le DESS. Ce programme, unique au Canada, forme des artistes dans toutes les facettes du théâtre de marionnettes, de la conception à la mise en scène. Il se distingue par son approche pratique, avec des ateliers animés par des artistes reconnus provenant des quatre coins du monde.

Le contenu de VAGUES a été élaboré à partir d’entrevues sur des questions d’ordre sociologique et psychologique qu’Amélie Poirier a réalisées sur Zoom avec Mélanie Baillairgé, pendant la pandémie de COVID-19. Amélie se trouvait alors en France et Mélanie à Montréal. «Dans la première partie du spectacle, Mélanie est assujettie à mes questions, précise Amélie Poirier. Puis, dans la seconde partie, elle reprend le pouvoir sur sa narration. Le début s’apparente à du théâtre documentaire, puis nous avons créé une dramaturgie qui permet de mettre en relation des actions performatives, des objets et des matériaux.»

Bien que le spectacle se déroule dans le cadre d’un festival de marionnettes, on ne verra pas de véritables marionnettes durant la pièce. «On retrouvera certains éléments figuratifs et une attention particulière sera portée à la manipulation d’objets, mais VAGUES évoquera les arts de la marionnette dans un sens plus large», soulignent les deux artistes.

Mélanie Baillairgé ajoute que ses études en psychologie, entamées il y a deux ans, lui apportent un nouvel éclairage sur sa pièce. «Les notions apprises dans les cours me permettent de nommer des choses qui existaient déjà, de les contextualiser, précise l’artiste. Ce que j’ai hâte de découvrir, c’est comment l’écoute de ce spectacle va résonner pour les spectateurs qui accueillent ces vagues.»

La professeure de l’École supérieure de théâtre Dinaïg Stall, directrice du DESS en théâtre de marionnettes contemporain, a été conseillère dramaturgique pour le spectacle. VAGUES est présenté à 15 h et à 19 h au Théâtre Aux Écuries. Un autre spectacle de diplômées du DESS, Disgraceland, sera à l’affiche le 8 mars dans le cadre du même festival. Les billets sont en vente sur le site du festival.